ENTRETIENS AVEC DES AUTEURS
Dans le cabinet du psychanalyste quels rôles peuvent jouer ceux que l’on nomme les objets inanimés du cadre? Tableaux aux murs, bibliothèques, fauteuil, tapis, sculptures, ou bien sûr le divan sont des objets de la réalité externe qui font partie du cadre, mais dans quelles mesures peuvent-t-ils aussi occuper une place dans la réalité interne du patient? Et même avoir un effet dans le déroulement du processus analytique? C’est à ces questions que Jacqueline Godfrind s’intéressera dans ce podcast.
Repartant des concepts théoriques d’objets autistiques, d’objet transitionnel, d’apparentement aux objets, ou encore de tiers fétichisé, elle élargira la réflexion à partir de ses propres observations cliniques sur ses analysants, nous montrant l’importance de ce cadre inanimé qui prit dans le transfert, peut devenir le support d’investissements sensoriels ou archaïques massifs, chez certains patients aux structures fragiles.
Jacqueline Godfrind est psychanalyste membre titulaire et formatrice de la société belge de psychanalyse dont elle a été secrétaire scientifique, présidente et présidente de la commission d’enseignement. Elle a longtemps participé à une formation à la psychothérapie de l’enfant et a été chargée de cours à l’université libre de Bruxelles. Elle a animé de multiples supervisions dans des domaines variés. Elle a un passé d’analyste d’enfants et une longue pratique libérale de psychanalyste d’adulte.
Elle a publié de très nombreux articles et plusieurs ouvrages, dont Les deux courants du transfert et Psychanalyse au-delà de la parole, le corps qui témoignent de ses réflexions sur la clinique de la cure, et encore Comment la féminité vient aux femmes qui rend compte de son intérêt plus spécifique pour le féminin. Elle a participé à plusieurs ouvrages collectifs notamment sur l’agir dans la cure, objet d’un intérêt particulier et aussi à l’ouvrage Ce qui est opérant dans la cure, aboutissement d’un long travail de rencontre avec le courant psychanalytique lacanien qui a remporté le prix Œdipe.
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Cette série de podcasts, publiée par l’Association psychanalytique internationale, fait partie des activités du Comité de communication de l’IPA et est produite par l’équipe éditoriale des podcasts de l’IPA. A la direction de l’équipe éditoriale : Gaetano Pellegrini et Nicolle Zapien
Ce podcast a été réalisé par Julia-Flore Alibert
Ingénieur du son : Massimilano Guerrieri
Comment un psychanalyste fait-il face à l’impact soudain d’une perte traumatique dans sa vie personnelle, et comment cela se répercute-t-il sur ses capacités professionnelles ? Comment les analystes font-ils face aux défis associés à la maladie ou aux effets inévitables du vieillissement ? Au-delà des diverses pertes de la vie réelle, les analystes sont confrontés au défi de faire face à la perte et au deuil de leurs illusions – les illusions d’immortalité et d’invulnérabilité. Les analystes ont pour tâche de se confronter à leur propre finitude et à leurs limites, en réfléchissant à la manière de les aborder et de les aborder. Dans cet épisode de podcast, Marc Hebbrecht explore les scénarios nuancés de perte et de désillusion auxquels les psychanalystes sont confrontés tout au long de leur carrière, en s’inspirant du film de Nanni Moretti « La Camera del Figlio » comme exemple illustratif.
Marc Hebbrecht est psychiatre et psychanalyste. Il est membre titulaire, analyste formateur et actuel président de la Société Belge de Psychanalyse (SBP). Il vit à Tongres, en Belgique, et travaille en cabinet privé ainsi qu’à l’Hôpital universitaire de psychiatrie de Louvain à Kortenberg, près de Bruxelles. Il a été rédacteur en chef du Dutch Journal of Psychoanalysis. Il enseigne la psychothérapie psychanalytique à l’Université de Louvain et la psychothérapie intégrative à l’Université d’Anvers. Il a écrit plusieurs livres et publié dans de grandes revues psychanalytiques internationales. Ses domaines d’intérêt sont le rêve, le narcissisme, le transfert érotique et la nosographie psychanalytique.
À retrouver sur la page du podcast Talks on Psychoanalysis
Cette série de podcasts, publiée par l’Association psychanalytique internationale, fait partie des activités du Comité de communication de l’IPA et est produite par l’équipe éditoriale des podcasts de l’IPA. Rédacteur en chef Gaetano Pellegrini.
Ce podcast a été réalisé par Julia-Flore Alibert
Ingénieur du son : Massimiliano Guerrieri.
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- 17 octobre 2023 : Bernard Chervet (Psychiatre et psychanalyste, membre titulaire formateur de la Société psychanalytique de Paris, directeur scientifique du Congrès des Psychanalystes de Langue Française (CPLF), « Carte blanche à… » proposée par l’Union rationaliste)
« La psychanalyse, les sciences et la culture »
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- L’émergence de la psychanalyse s’est déroulée dans une interaction étroite avec les autres sciences et les autres champs de la culture. La recherche en psychanalyse se fait à partir du singulier. Chaque patient présente une singularité irréductible à partir de laquelle évolue notre conception de la vie psychique. L’accès à celle-ci s’appuie sur l’interprétation, ce qui a pour effet la récusation de la psychanalyse en tant que science. Elle inclut aussi l’irrationnel comme une catégorie indispensable à la vie psychique. Les logiques suivies par la psychanalyse s’éloignent des modes de pensée habituels. Mais c’est aussi le cas des autres sciences. L’épreuve de réalité par la reproductibilité de la séquence cause – effet n’est pas garantie du fait que la pensée humaine est organisée selon une causalité dont le résultat est imprévisible. La référence aux pairs et aux controverses est aussi insuffisante. Dire simplement la complexité du monde sans la réduire est notre gageure à toutes et à tous.
- Bernard Chervet est Psychiatre et psychanalyste, membre titulaire formateur de la Société psychanalytique de Paris qu’il a présidé durant deux mandats. Il travaille en libéral. Il est directeur scientifique du Congrès des Psychanalystes de Langue Française (CPLF). ll est membre du Conseil d’administration et du Bureau de l’Association psychanalytique internationale (IPA). Il a été lauréat du prix Bouvet en 2018 pour l’ensemble de ses travaux. Il contribue au Dictionnaire encyclopédique de l’IPA. Il vient de publier chez Routledge : « Après-coup in Psychoanalysis: The Fulfilment of Desire and Thought ».
Isabelle Alfandary a étudié la philosophie. Elle est professeur de littérature américaine à l’Université Sorbonne Nouvelle et son enseignement comme ses recherches croisent trois domaines : la littérature, la philosophie et la psychanalyse.
Universitaire, elle est aussi psychanalyste, membre de la Société de Psychanalyse freudienne.
Dans son livre, Science et Fiction chez Freud, quelle épistémologie pour la psychanalyse ? elle s’attache à faire comprendre de manière à la fois rigoureuse, savante et claire l’importance du souci de scientificité qui anime Freud tout au long de ses recherches et la spécificité de l’épistémologie qu’il est amené à déployer.
L’entretien qu’elle a accordé à Anne Ber-Schiavetta pour ce site évoque trois questions :
- D’où vient cette interrogation sur l’épistémologie de Freud ?
- Les modifications des modèles épistémologiques au cours de l’élaboration de son œuvre.
- Quel sens et quelle place attribuer à la « fiction » dans cette épistémologie ?
Science et fiction chez Freud. Quelle épistémologie pour la psychanalyse ?
Isabelle Alfandary
Ithaque
ISBN: 9782490350193
22,00 €
Entretien de Benoît Peeters à propos de son livre publié chez Flammarion en 2020 « Sandor Ferenczi, l’enfant terrible de la psychanalyse » par Olivier Halimi.
Écrivain et scénariste, Benoît Peeters découvre Sandor Ferenczi en classe de terminale et nourrit alors un vif intérêt pour l’homme et ses écrits. Dès la parution de la correspondance Freud-Ferenczi, Benoît Peeters projette d’écrire une biographie du psychanalyste hongrois qu’il publie en 2020. L’ouvrage, qui se veut l’œuvre d’un écrivain plus que celle d’un historien de la psychanalyse, nous permet de revisiter les débuts de la psychanalyse dans l’Europe intellectuellement effervescente de la première partie du XXème siècle. A partir d’une attention fouillée et exigeante portée aux correspondances entre les deux amis, Benoît Peeters donne à son lecteur l’occasion de mieux connaître Sandor Ferenczi, en tant qu’homme et en tant qu’analyste. Il illustre plusieurs chapitres d’une iconographie de grande qualité qu’on a plaisir à découvrir. Nous avons dans cet entretien l’opportunité d’aborder avec l’auteur des questions plus analytiques en lien avec la théorie freudienne et les apports de Ferenczi, tout en évoquant les possibles dissensions ayant jalonnées les travaux des deux hommes et leur amitié.
On fait bien évidemment référence au travail de Thierry Bokanowski sur Ferenczi, dont on trouvera plusieurs articles sur le site de la SPP, ainsi qu’au volume des Monographies de Psychanalyse intitulé « Ferenczi » et publié en 1995 au PUF.
L’article « Sandor Ferenczi » par Thierry Bokanowski est à lire ici.
Nous remercions Sébastien Nourry et Alexis Doaré pour leur aide, le premier pour la qualité du montage réalisé, le second pour son appui technique et la photographie.
PEETERS Benoit, Sandor Ferenczi, L’enfant terrible de la psychanalyse. Ed. Flammarion, Hors collection – Essai, Paris 2020
Lire la critique du livre de Benoît Peeters par Claire-Marine François-Poncet sur le site de la RFP : www.rfpsy.fr
Pour poursuivre cet entretien, nous recommandons celui que Benoît Peeters a donné sur France Culture : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/ferenczi-lautre-freud
PODCASTS DIVERS
Quelle écoute la psychanalyse peut-elle offrir aux traces des traumatismes collectifs dans la cure ?
Dire, écrire le traumatisme peut-il s’avérer, non pas une élaboration salvatrice, mais une ré-évocation mortifère, y compris dans une cure psychanalytique ?
Le livre : Rachel Rosenblum, Mourir d’écrire ?, Paris, PUF, 2019
Bibliographie podcast Mourir d’écrire
R.Antelme, L’espèce humaine, Paris, Gallimard, 1957
M.Cohen, À des Années – Lumière, Paris, Fario, 2013
S.T. Coleridge, The Rime of the Ancient Mariner, éd.bilingue, Paris, Aubier, 1975
S.Kofmann, Rue Ordener, Rue Labat, Paris, Galilée, « Débats », 1994
P.Lévi, Si c’est un homme, Paris, Pocket, 1988 [1947]
P.Lévi, Les Naufragés et les Rescapés, Paris, Gallimard, 1989 [1986 ]
R.Rosenblum, « Peut-on mourir de dire ? »Sarah Kofman, Primo Lévi », Revue française de psychanalyse, t. LXIV, n°1, 2000, p.113_37
S.Stewart, « Trauma et réalité psychique : le cas de Karl », Revue française de psychanalyse, t.LV, n° 4, 1991, in Mémoire de l’inhumain : du trauma à la créativité, Paris, Campagne Première, 2009
LES PODCASTS DU FIL ROUGE
« Les belles espérances. Le transfert et l’attente » de Catherine Chabert
« Qu’espérez-vous de moi ? » N’est-ce pas la question silencieuse qui traverse l’analyste dans les premières rencontres avec un patient ? « Qu’attendez-vous de moi ? » C’est aussi la question du patient dans l’adresse à l’analyste, qui inscrit d’emblée le désir dans l’impatience de sa réalisation.
Entretien de Catherine Chabert avec Catherine Ducarre.
Collection Le Fil Rouge/Psychanalyse. Puf. Dirigée par Françoise Coblence, Paul Denis, Catherine Ducarre.
Acheter le livre sur le site des PUF.
« Le schizophrène en mal d’objet » de Vassilis Kapsambelis porte un regard psychanalytique sur la vie psychique du sujet schizophrène et explore la singularité de la relation thérapeutique qui peut être engagée.
Entretien de Vassilis Kapsambelis avec Anne-André Reille.
Collection Le Fil Rouge/Psychanalyse. Puf. Dirigée par Françoise Coblence, Paul Denis, Catherine Ducarre.
Acheter le livre sur le site des PUF.