[restrict]Partons d’un article d’A. Green, « la sexualité a-t-elle un quelconque rapport avec la psychanalyse ? » dans lequel il soulignait ce paradoxe : il y a des cures où il n’en est pas ou peu question.
S’agit-il de cures où le patient ne se serait pas confronté à l’histoire de ses choix sexuels et amoureux et où les figures de la sexualité infantile seraient restées dans l’ombre ?
Donc de structures pour lesquelles les questions vitales ou narcissiques laissent au second plan la sexualité ?
Ou alors dans l’écoute de l’analyste, d’un refoulement ou d’une option théorique privilégiant la relation d’objet sur la pulsion?
Et à l’inverse on peut se demander de quelle sexualité il est question quand elle est exposée, sans filtre, sans retenue, sans conflit, désignant plus une fonction, un besoin à apaiser qu’un désir à analyser.
En référence à la cure, une problématique :
- Comment la pulsion sexuelle se fraye-t-elle un chemin vers la représentation ? à quelles conditions malgré sa folie et ses excès, peut elle opérer les transmutations nécessaires aux détours, aux renoncements de la parole ? Inversement, comment le propos en séance pourrait-il ne pas être infiltré, contaminé, par la part obscure de l’inconscient, cette part qui est, dès l’origine, exigence impérieuse, débordement pulsionnel, excitation chaotique ?
- Et corollaire : comment l’entendre ? Comment favoriser, pour l’association libre, comme pour l’écoute flottante, une perméabilité des frontières du Moi qui autorise l’accueil du ça ?
- et comment, quand refoulement et censure, déni et clivages du Moi se conjuguent pour réprimer la sexualité infantile, la cure pourrait-elle permettre de retrouver, avec l’associativité, et l’actualisation transférentielle, Eros et les potentialités du plaisir comme moteurs du fonctionnement psychique ?
Dans la névrose, le refoulement permet au Moi d’éviter des clivages massifs, la sexualité y est d’ailleurs allusive, pudique, masquée, évoquée dans ses troubles, (versant inhibition), puisque le patient est le lieu d’un conflit entre ce qu’il ne peut s’empêcher de penser et ce dont il voudrait ne rien savoir, entre l’exigence des désirs œdipiens et les représentations contre-investies. Là le sexuel infantile, infiltrant à son insu l’association libre, permettra le jeu du langage et de l’interprétation.
Mais il est différent d’être en présence de mécanismes de défense souples permettant que la psychè ne soit débordée ni par la tension pulsionnelle ni par les contraintes de la réalité, et d’être confronté à des situations de clivage durable qui excluent, séparent radicalement fantasme et réalité, dedans et dehors. C’est alors le travail du souvenir et du fantasme qui est entravé.
Pour explorer cette problématique je propose de travailler 5 questions :
1° La première concerne le rapport de la sexualité et de la parole à savoir, à quelles conditions la sexualité peut-elle se parler en séance ?
2° Quel est le rôle de la désexualisation dans cette recherche ?
3° Comment favoriser le retournement pulsionnel, condition d’un fonctionnement « auto » ?
4° Que faire de la honte ?
5° Quel site choisir ?
1° 1ere question :
C’est quant aux obstacles que Freud propose une ébauche de réponse :
Il mentionne dans une lettre à Abraham « je veux vous faire part d’une inquiétude, il m’est arrivé que des cas auxquels je prenais un intérêt personnel trop grand échouassent justement peut-être en raison de cette intensité ». Et, dans une lettre à Fliess il évoque « un excédent de sexualité impropre à se transformer en langage »
Le surinvestissement de l’objet ferait il obstacle aux processus psychiques en jeu, en particulier la capacité à être seul en présence/ et l’autoérotisme ?
Le surinvestissement du patient pourrait il constituer une résistance à l’analyse par une complicité excitante et une connivence dé-symbolisante ?
On est là confronté au facteur quantitatif, (une charge pulsionnelle débordante qui, mobilisant des défenses comme sidération, inhibition massive ou décharges agies) bloque le travail de transformation, à la mesure du danger que constitue l’impact excessif de la réalité ou de la pulsion ;
Et, qu’il s’agisse de situations traumatiques, ou de problématiques narcissiques voire mélancoliques, la vie fantasmatique semble écrasée, le sexuel enfoui et inaccessible, le patient réduit à son malheur, sa destinée, ses préjudices, l’analyste à une tâche d’accompagnement.
Mais alors comment comprendre cette note de Freud à propos du traumatisme : « un ébranlement qui doit être reconnu comme une des sources de l’excitation sexuelle » et, avec la notion de co-excitation : « il est possible que rien de plus ou moins significatif ne se produise dans l’organisme sans fournir sa composante à l’excitation de la pulsion » ?
Alors inversement si l’on suit les voies d’influence réciproque, ou la notion de co-excitation, la pulsion disposerait d’un pouvoir de transformation du trauma en l’érotisant…
Dans la clinique on voit qu’il y a des enjeux non sexuels dans la sexualité - les récits de scènes amoureuses évoquent souvent la détresse devant les réponses inadéquates de l’objet - comme il y a des enjeux sexuels dans des domaines qui se situent en dehors de la sexualité. Même le deuil convoque la sexualité puisque la disparition du parent appelle à le remplacer dans sa fonction sexuelle. Je pense à cette patiente éplorée, en deuil de sa mère, objet d’une fixation inconditionnelle et d’une idéalisation écrasante, qui répond à une proposition de travail analytique en groupe « jamais ! C’est comme si vous me proposiez d’aller à une partouze ! »
Ajoutons : peut-on souffrir, se plaindre, sans une re-sexualisation de l’investissement masochiste ?
Winnicott défend l’idée d’un non-sexuel caché dans le sexuel : je cite « quand dans un rêve apparaît un serpent, pour peu que les associations s’y prêtent, vous êtes prêt à accorder à celui-ci la valeur d’une représentation de pénis. Mais si dans un rêve apparaît de manière non voilée un pénis êtes-vous prêt à penser qu’il peut représenter un serpent ou tout autre chose ? »
Ainsi, peut-on rencontrer, en séance, avec la crudité des propos sexuels, ou dans la tonalité de la parole, dés-objectalisation et enjeu narcissique d’une sexualité compulsive qui cherche une satisfaction immédiate ;
Dans les 2 cas, par l’agir ou par la parole, par la décharge ou par la sexualisation de la voix, il y a là comme un refus du détour, de l’écart, de l’attente.
Mais, le dispositif de la cure, la régression transférentielle, ne risquent-ils pas d’offrir, en particulier chez l’obsessionnel, des satisfactions substitutives à l’action, où le summum du plaisir sera lié à la sexualisation de la pensée et de la parole et qui se traduit par des cures interminables…?
D’où, la 2è question :
Paradoxalement, en creux, ne faut-il pas commencer par une désexualisation nécessaire et préalable à l’expression du sexuel dans la parole en séance ?
C’est parce que la pulsion sexuelle possède une tendance à ne pas chercher la pleine satisfaction - l’adjectif signifie qu’il s’agit moins d’un changement de but qu’un refus de la perte du désir, et la vie psychique une capacité au renoncement, que le dispositif de l’analyse, qui mêle séduction et interdit, favorise l’expression fantasmatique de la sexualité. Renoncement à l’acte, détour par la parole et décharge d’une autre nature.
D’ailleurs, pour l’enfant, ce sont les interdits et l’immaturité qui vont contraindre le sexuel à toujours plus se métaphoriser, la libido à se transformer en curiosité de savoir, le lien à l’objet en curiosité sur ce lien à l’objet.
Si le sexuel infantile infiltre toutes les activités, c’est bien parce que l’issue de la génitalité est impossible, parce que la saleté est interdite, et c’est ce qui exige à la psychè un travail de transformation, de changements et de déplacements.
Et ce qui se produit dans les premières expériences à l’échelle de l’individu, ces transmutations du corps à corps à l’échange parlé, des soins maternels au bain de langage, n’est ce pas analogue à ce que rencontre à ses débuts l’histoire de la psychanalyse avec le renoncement au toucher, à la pression des mains, au profit de la cure de paroles ?
La règle fondamentale suggère un transfert de l’acte sur des images, des mots, des souvenirs : un déplacement de la libido sur la parole, qui peut alors être investie dans sa force érotique, métaphorique, d’articulation avec le corps, quand il s’agira de : la donner, l’expulser, la retenir, la susurrer, en bombarder l’analyste, boucher les interstices etc.
Freud, évoquant la névrose obsessionnelle et le patient qui s’empêche d’associer, dit qu’il suit en cela « le plus ancien des interdits », l’interdit du toucher.
Puisque les mots mettent en contact représentation et sensorialité.
En 1914, la prise en compte, à côté de la remémoration, de la répétition agie entraîne un recentrage sur la séance : à côté de la sexualité dont on parle, il y a celle qui parle de mille façons, à l’insu du patient :
- le silence obstiné du patient quand la règle fondamentale ravive la problématique de soumission homosexuelle au père,
- le geste de Dora qui introduit et retire un doigt de son porte monnaie après son refus d’une interprétation sur la masturbation,
- les mots employés qui condensent éléments de l’histoire du patient et de l’histoire du symptôme.
Alors, si la sexualité parle dans les mots, les actes, les silences - entre les pôles de la répression et de l’agir, de la décharge et de la patience, du corps et du psychisme - elle connaît l’infini des traductions et métaphorisations.
Et celles ci, appelons les : processus de désexualisation/re-sexualisation, reposent sur les traces des expériences de plaisir dans la rencontre avec l’objet, qui jouxtent corps à corps et langage, satisfaction du besoin et excitation sensorielle, et donc organisent d’emblée une double polarité : corporelle et langagière : la parole, comme poursuite du corps à corps, viendra limiter ce qui pourrait rester d’une sexualisation omnipotente, celle de la décharge dans le cri, l’acte ou le mouvement.
3° question, comment, la séance va pouvoir, face aux issues agies, ou à la répression pulsionnelle, favoriser le retournement pulsionnel et la retrouvaille du sexuel infantile?
Ces métaphorisations du sexuel reposent sur une souplesse des déplacements, et le premier d’entre eux : le retournement pulsionnel, autoérotique, avec une capacité à s’apporter à soi-même les sensations que l’objet et sa présence procuraient, bref, une issue à la détresse, une conquête d’indépendance ;
Auquel succédera un temps où le moi prend la place passive et cède sa place active à l’objet, c’est l’espace du fantasme, de la passivation, et des satisfactions imaginaires.
Et l’interdiction de l’acte en séance n’est il pas analogue aux interdits de l’enfance qui imposent au sexuel infantile sa plasticité, sa polymorphie, ses explorations, sa quête du plaisir tous azimut et sans finalité, et sa mobilité propre à investir tous les domaines de l’activité ?
Alors, les mouvements de sexualisation et de désexualisation, d’alternances de forces opposées, de renversements multiples : ce serait ça le sexuel, « on ne jouit que du contraste « dit Freud, un mouvement, entre tension et décharge, présence et absence, une dynamique de l’alternance, des renversements, et des emboitements des étapes du destin des pulsions.
Le climat de la séance pousse à remplacer l’insatisfaction et l’excitation par la réflexivité et l’autoérotisme, donc à fonder l’espace du fantasme.
D’ailleurs, la possibilité de tout dire accompagnée de la réponse purement interprétative, apparaît comme une invitation à l’autoérotisme. « Dites ce qui vous passe par la tête sont les mots d’un séducteur qui convie à l’autoérotisme » dit J André. La dimension autoérotique du transfert, ce serait cette capacité à créer et transformer les objets, à faire apparaître ou disparaître l’autre en sa présence.
Dans l’analyse, un autoérotisme minimal est effectivement nécessaire pour s’entendre parler et en même temps investir la réserve de l’analyste ; il y a un plaisir auto à être surpris soi-même par les voies qu’a prises la pulsion sexuelle pour se représenter, un plaisir à s’approprier un souvenir, jusque là simple élément biographique.
De M’Uzan va jusqu’à évoquer la séance comme une « zone érogène » : zone de jonction entre le corps et les mots, la voix et le sens, ces mêmes zones où s’est opérée la jonction des soins maternels, entre sensualité et réponse aux besoins;
Mais c’est bien l’effacement et la réserve de l’objet qui rendent possible l’investissement auto-érotique du fonctionnement psychique.
Je parle là non pas d’une simple passivité silencieuse de l’analyste mais d’un renoncement actif, un pas de côté, un déplacement, qui favorise le transfert sur la parole, et le renoncement à l’objet ; (Ce qui au fond répète le premier écart entre le lait de l’autoconservation qui est attendu et le sein avec la création d’une zone érogène qui se présente…)
De même que c’est le refoulement des désirs sexuels de la mère pour l’enfant qui permet l’émergence des zones érogènes, et l’hallucination négative de la mère qui permet d’en intérioriser la fonction.
Même présent l’objet doit pouvoir être absenté, ce qui aura des conséquences sur l’interprétation…
Et si l’on évoque la sexualité infantile en termes d’activité curieuse, exploratrice, inventive, ne décrit-on pas là précisément l’errance ludique, sans représentation-but de l’association libre ? Le patient passe d’une réflexion à un souvenir d’enfance, de l’évocation d’une scène érotique à celle d’un lien fraternel, d’une adresse directe à un silence perlaboratif …
Mais dans bien des cas, l’autoérotisme est défaillant, car, s’il y a deux termes : « auto » et « érotisme », l’un ou l’autre peut être défaillant,
-1° si fait défaut le renversement auto, il y a un abrasement de la topique Moi/Surmoi, entravant la réflexivité, avec agir de parole, hyper-sexualisation, et décharges compulsives, où ce qui est retiré à la motricité est déchargé brut dans la parole, où l’analyste est saturé, le retournement pulsionnel menaçant, comme toute satisfaction et passivation,
-2° si c’est Eros qui s’absente, le retournement pulsionnel est empreint d’autodénigrements, auto-dévalorisations, souvenirs humiliants, qui témoignent de l’organisation d’un surmoi tyrannique, avec masochisme moral, et fixation à une imago intouchable, interdisant l’investissement du corps érotique ;
Donc, quand le jeu des renversements pulsionnels a été bloqué, les mécanismes de défense rigidifiés, l’organisation fantasmatique empêchée, c’est alors le rapport entre réalité interne et réalité externe qui va se trouver clivé, entre le trop de fantasme et déni de réalité d’une part, et le trop de réalité et l’écrasement imaginaire d’autre part …
4° question sur la honte
Si la décharge remplace le travail de transformation ou si l’auto- dénigrement interdit l’investissement autoérotique du corps, les affects de honte, qui envahissent l’espace de la séance, ne pourraient-ils être envisagés comme un pont entre l’exhibition de l’humiliation et une ébauche d’investissement de la passivité, qu’elle soit liée aux soins maternels ou à la punition paternelle ?
La honte opère un premier renversement : se montrer petit devant l’objet auquel on aurait voulu montrer sa puissance, se montrer châtré plutôt que meurtrier; une atténuation et une inversion de la violence des mouvements pulsionnels.
Et elle recèle un autre renversement caché, dans une sorte de mise en scène où le sujet interroge le regard de l’objet sur lui, une façon masquée d’exprimer une curiosité sur l’énigme du plaisir de l’objet, de le surprendre en flagrant délit de plaisir sadique.
5° Dernière question, sur le site le plus adéquat pour déjouer interdits et censures, permettre les échanges entre réalité et fantasme.
Si, dans le face à face, la perception visuelle de l’analyste est sous-tendue par la nécessité d’établir sa réalité matérielle pour objectiver la distinction entre réalité et imaginaire, acte et parole, et permettre l‘expérience progressive de la compatibilité entre la butée de la réalité et la liberté du psychisme,
le divan, avec le renoncement à l’échange ordinaire, favorise régression et fantasme ; et les pulsions partielles de la sexualité infantile y sont donc plus facilement convoquées que dans le face-à-face.
Mais quelque soit le site proposé, le pont entre réalité et fantasme, extérieur et intérieur, associations et retour des souvenirs, passera parfois par des « répétitions agies de transfert » qui ont potentiellement une valeur d’insight sur les déplacements en jeu, parfois inaccessibles autrement.
Et si le plaisir de la parole sans interlocuteur visible fait revivre l’expérience de l’autonomie psychique, il faudra parfois certains agir (absences, retards, silences par ex ;) pour que se réanime le sexuel infantile, par exemple la puissance phallique : le plaisir d’être attendu ou le plaisir de se passer de l’adulte… (Une patiente en retard et après un long silence me dit « je n’ai rien à dire, je vous ai tout dit sur le chemin en venant »)
Mais divan ou autre site, l’attention de l’analyste aux mots employés, parce qu’ils témoignent de l’histoire de chacun, des motions pulsionnelles engagées et investies dans la rencontre avec les premiers objets, soutient le plaisir exploratoire du sexuel infantile.
Il y a les mots polysémiques où résonnent le corps, les orifices, la sexualité, les mots chargés, qui tintent à l’oreille de l’analyste par la charge pulsionnelle inconsciente qui s’y entend, mais qu’on pourrait avoir tendance à effacer comme insignifiants ou dérangeant, les mots « aiguillages ou équivoques », dit Freud.
« Je détache ces mots parce qu’ils me déconcertent, me paraissent équivoques, les mêmes que ceux qu’on emploie pour les besoins corporels, ce sont des aiguillages, et si on règle ces aiguillages autrement, on arrive sur la voie où se meuvent des pensées cachées » et « le traitement consiste à ce que le mot retrouve sa force magique d’antan. » (1890)
Pour conclure, alors que, comme l’écrit de M’Uzan, la séance est habitée de mouvements contradictoires entre pulsions d’autoconservation et pulsions sexuelles, l’analyste aussi peut vivre une tension entre secondarisation excessive désexualisante, et parole oraculaire, répétant l’aliénation des premiers objets, ne pouvant qu’entraîner soumission ou rejet violent.
Les interprétations ne devraient pas faire obstacle à la possibilité d’absenter la personne de l’analyste (contrairement à ce qui se passe dans la psychanalyse anglo-saxonne où la mère est toujours présente) l’absenter au profit de l’investissement de la parole, des déplacements, de l’associativité.
Une présence interprétative manifestée activement et trop rapidement peut agir comme une menace d’arrêt de l’autoérotisme.
Les interruptions précoces d’analyse n’en sont elles pas le symptôme ? Comme par ex à la suite d’interprétations systématiques « du ou dans le transfert » c’est à dire ramenant systématiquement à la personne de l’analyste, sans que les conditions n’en soient réunies, (c’est à dire si fait défaut la distinction analyste objet du transfert et l’analyste dans sa fonction d’interprète) : sans pouvoir être entendues comme issues de sa fonction d’interprète, et non de son désir en personne, provoquant alors une confusion excitante et insupportable.
Les interprétations peuvent donc se faire plus volontiers
-désexualisantes (par ex à la recherche du sens, ou lors d’une construction historisante) -ou plus sexualisantes en soulignant une analogie de termes qui va ouvrir sur des associations, et qu’est ainsi expérimenté l’enracinement corporel de l’inconscient.
Le plaisir partagé dans la séance, l’interprétation réussie, permettent au patient de se reconnaître réfléchi par l’autre, et le plaisir de se comprendre, en étant compris, pourrait réparer la cassure et les faillites de la rencontre avec le corps et la parole maternels, et apporter une plénitude comparable à l’illusion de ne faire qu’un dans le corps à corps.
Christine Bouchard
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