La bisexualité psychique est un « concept » qui a toujours embarrassé Freud : dès les années 1890, il lui a été imposé, inoculé par son ami intime Fliess à travers leur longue correspondance passionnée (1887-1904), « auto analytique » entre hommes....
Si Freud a énoncé une proposition révolutionnaire, c’est bien celle de l’articulation du sexuel, du bisexuel psychique et de l’inconscient au fondement du sujet. Si l’anatomie et la biologie et leurs avatars en sont des faits prégnants, elles sont loin d’être l’unique destin du sujet. Cette évidence est à toujours rappeler car toujours objet de méprise, voire de confusion entre fantasme et réalité.
Christian David, en 1975 dans son rapport sur « La bisexualité psychique », la situait au centre de notre moyen de connaissance et de compréhension de la situation analytique : « la bisexualité, c’est là un des paradoxes, source d’étrangeté, se donne aussi comme accès à l’étranger » (p.703). Cet accès à l’étrange, l’étrangéreté, en soi, en l’autre et entre l’un et l’autre est une condition de la conduite de cure.
Cette problématique reste une zone très sensible pour les humains car elle est toujours à fleur de peau, attisée aujourd’hui par la révolution culturelle sexuelle avec la revendication d’un droit à la liberté sexuelle dans sa diversité.
Dans la théorie psychanalytique d’aujourd’hui, la bisexualité psychique ne pourrait-elle pas être revisitée comme une modalité d’organisation psychique du genre humain, une « machine désirante » qui habite le sujet, le travaille au corps, le construit et où peut s’épanouir la libido, le désir et sa conflictualité ? Une de ses nécessités ontologiques pourrait être aussi une potentialité défensive face à la virulence de la pulsion et du fantasme, sa mise en forme, sa représentation, à "ça-voir," le fantasme d’inceste primordial (Cabrol G., 2011) qui de fait s’est agi et s’est actualisé dès et à la naissance, à l’aube de la vie de l’infans, suite à la césure de la naissance, avivé dans, et par les soins prodigués, vécu de complétude parasité par d’inévitables vécus traumatiques de frustration, d’intrusion et de plénitude énigmatiques, entre Eros et Thanatos, dans une succession de coups en attente d’après coup, en attente de symbolisation primaire. L’enjeu serait son recouvrement, son enfouissement au cœur de la psyché pour qu’il ne reprenne pas corps, autre que déplacé sur l’autre, l’étranger, l’étrangère, ou un étrange soi-même.
Cette folle excitation se dramatise, se joue dans une relation duelle de totale dépendance à l’objet primaire, un couple asymétrique dans un univers où manquent les mots pour le dire, le métaboliser, le comprendre, le symboliser. Si je partage la proposition de François Richard des risques de « l’irreprésentabilité d’une incestualité sauvage mortifère », que peut certes venir occulter un fantasme de bisexualité psychique auto-suffisant, cependant c’est de cette relation première "nécessairement" incestueuse que s’épanouit le génie de la vie et la créativité du sujet.
L’objet primaire, objet énigmatique nécessairement insatisfaisant, premier objet d’amour et de haine, objet sexué, elle ou…il, est, malgré sa fonction Nebenmensch (Freud 1895, 1950c), excessivement excitant et excessivement frustrant avant de parvenir à transformer l’excitation en pulsion, de la déliaison à la liaison, tissant affects et représentations dans un ballet gestuel de séduction partagée jusqu’à une érotique bien tempérée en fonction des capacités de liaison, de métaphorisation de l’objet primordial jusqu’à ce jour encore une figure maternelle... L’enjeu sera d’apprivoiser un maternel sauvage aux potentialités aussi mortifères dans sa liaison au féminin intimement lié. Le mortifère, Thanatos, se manifestera dans les avatars de la liaison ou de la déliaison entre le maternel sauvage (Abensour L., 2011) et le féminin. Une folle passion nait de ce duo sous l’empire de l’érotique maternelle (Parat H., 1999) et de sa bisexualité psychique, féminin / masculin, de nature et de culture. L’apparition du tiers et sa dialectique de 2 à 3 ouvre à la complexité œdipienne du désir ambivalent amour/ haine et au jeu du choix d’objet et des identifications : ou l’un ou l’autre, ou les deux, ou ni l’un ni l’autre, ou moi seul en personne, un jeu pulsionnel complexe, théâtre du Je, sous le regard de l’autre et des autres intimes, et leurs ombres portées. La nomination sexuée du sujet condense les enjeux inconscients transgénerationnels tels les choix de prénom de l’infans.
Freud dans « Le moi et le ça » (1923b) précise cette complexité où « la disposition triangulaire de la relation œdipienne et la bisexualité constitutionnelle de l’individu » interfèrent dans le jeu identificatoire. Il précise que le complexe d’Œdipe est « sous la dépendance de la bisexualité originaire de l’enfant ». Ceci pose la question de l’originaire, et de l’originaire de la bisexualité dans sa dimension psychique inconsciente. Les travaux contemporains ont montré l’importance de l’objet dans la constitution même de la pulsion avec toute sa complexité. Freud lui-même l’indiquait : « cette dernière personne - qui en règle générale est bien la mère - considère l’enfant lui-même avec des sentiments provenant de sa propre vie sexuelle, le caresse, lui donne des baisers et le berce, le prenant de manière tout à fait net pour substitut d’un objet sexuel à part entière» (1905d, p.161). Le sujet baigné d’un courant tendre et d’un courant érotique intimement liés, ou disjoints, aura à intégrer le sexuel dans toutes ses dimensions, auto-érotique, homo-érotique et hétéro-érotique à la recherche d’un objet, un autre, un autre sujet semblable et différent avec lequel il puiss commercer en fonction de leurs résonances fantasmatiques toujours mystérieuses.
Ce destin sera (re)joué, dramatisé à l’adolescence, le temps des métamorphoses, de l’illusion de tous les possibles, suite aux promesses d’un avenir radieux : « Quand tu seras grand »... La bisexualité psychique devient alors à vif chez le sujet (re)naissant, d’autant que devenu homme et femme, il devient en mesure d’agir le fantasme de l’inceste primordial réactualisé dans le réel, dans sa quête désespérée de l’autre. Narcisse sur les traces d'Œdipe, il (elle) doit renaître sujet genré, sexuel et sexué, et tenter de résoudre l’équation psychique douloureuse du manque et de sa béance, de son incomplétude alors qu’il, ou elle, pouvait s’en croire protégé par la logique phallique. Son corps et son âme sont travaillés par une pulsionnalité débordante, sa bisexualité psychique parfois persécutante qu'il vit dans la solitude sous l'emprise d'un fantasme masturbatoire central (Laufer, 1989) chauffé à blanc, qui réactualise tous les fantasmes originaires, séduction, scène primitive, castration, retour au ventre maternel, fantasmes qui le poussent au crime, crime sexuel : la mise à mort de ses objets œdipiens avec le risque du meurtre de ses objets internes.
Quand le fantasme devient réalisable, une réalité réelle et déréalisante et non plus simple réalisation hallucinatoire du désir, une rêverie et plaisir solitaire clandestins, l'adolescent(e) est confronté(e) à un passage à l'acte, un acte qui effracte la réalité, le corps, son corps propre métamorphosé, et le corps de l'autre, semblable ou étranger avec un effacement des frontières, un peau à peau, un sexe à sexe, une fusion, une symbiose, sublime jouissance ou effroi. « La nuit sexuelle » de l'adolescent, entre « Sexe et effroi », selon les belles expressions de P. Quignard, (2007, 1994), l'attente et la crainte d'un orgasme sublime ou déréalisant, avec les délices ou la terreur de la passivation : la nuit sexuelle adolescente entre Éros et Thanatos. Il(elle) sera confronté(e) à des choix d’objet avec la nécessité de conjuguer sa propre bisexualité psychique à celle de l’autre en toute méconnaissance et avec tous ses avatars, de la séduction, de la passion, de la fascination à la déconvenue voire à la déroute.
Dans une société qui se veut libertaire, dénonciatrice des aliénations ancestrales et qui se met à nu avec ostentation, les enjeux narcissiques et identitaires sont tels que l’on comprend que le sujet puisse clamer sa souffrance de paria et revendiquer le droit à l’existence sexuelle dans sa diversité et non la relégation à une a-normalité.
Certains parfois sont tenté de voir en la psychanalyse un instrument inféodé au patriarcat, à la logique phallique, en fonction de leur expérience de filiation analytique et théorique voir de leurs préjugés. Mais dès l’origine la théorie psychanalytique, recherche en mouvement et non dogme, même chez Freud, est travaillée par la complexité, l’énigmatique, le contradictoire. Les références bibliographiques indexées à une recherche sont souvent explicites de ces logiques de filiation, d’appartenance, voir d’allégeance et de leurs conflits. Nos sociétés sont depuis longtemps travaillées jusqu’à aujourd’hui par la question de l’homosexualité, du genre aussi les capacités d’ouverture et de réceptivité contretransférentielle de l’analyste seront cruciales dans le processus de la cure et tributaire entre autre de son analyse personnelle et de sa position par rapport à l’institution.
Dans la culture même peut se jouer cette bisexualité psychique et ses tentatives de réalisation et de sublimation, ainsi la danse. Incidemment le tango argentin tente de conjuguer Éros et Narcisse : une histoire sans parole, celle d’un couple, encadré par un groupe avec son surmoi culturel, la milonga, dans ce ballet mystérieux de deux corps enlacés, jeu duel de la séduction, peut être évoqué scénarisant les couples passif-actif, féminin-masculin et exhibitionnisme-voyeurisme, être convoqué en une métaphore très parlante de la mise en scène de la bisexualité psychique déployée, invitée avec ses enjeux, ses conflits, ses projections, ses accordages et désaccordages, et ses ravissements.
« Romances inciertos, un autre Orlando » (2018), solo incarné par le danseur et chanteur François Chaignaud donne à voir, entendre et sentir la représentation sublimée, magnifiée des oscillations de la bisexualité dramatisée au sein du sujet même dans son travestissement. Le théâtre machinerie à représenter et à fantasmer porte souvent sur scène le drame humain de ce féminin/masculin mêlé/démêlé telle la Nuit des Rois de Shakespeare dans une valse des rôles et des genres, leur ambiguïté et leur méprise. Si ces travestissements d’identité et leur ambiguïté trouble exercent une fascination chez le sujet par le jeu des identifications innocentes sous le régime apparent du plaisir et de la légèreté de l’être, elles masquent mais non sans raison une réelle souffrance identitaire et narcissique face aux normes genrées et sexuées d’une société, de la méconnaissance à l’exclusion, voire au meurtre d’âme quand surmoi culturel cruel résonne avec idéal du moi incertain,de la désespérance au suicide.
Ainsi, au XIXe, le destin tragique d’Adélaïde Herculine, Abel Barbin qui s’était donné(e) la mort à 30 ans, n’était-il pas déjà paradigmatique des impasses dans la « vraie » vie de tels conflits confusionnants entre réel, imaginaire et symbolique : tel est le cri de ce poignant témoignage des drames d’une « double et bizarre existence », ni femme parmi les femmes ni homme parmi les hommes : être né(e) hermaphrodite (« Mes souvenirs » recueillis en 1868 et publiés par le médecin-légiste Tardieu A. en 1874, « retrouvés » et préfacés par Foucault en 1978 et requestionnés par J. Butler (1990).
« J’ai vingt-cinq ans, et, quoique jeune encore, j’approche, à n’en pas douter, du terme fatal de mon existence.
J’ai beaucoup souffert, et j’ai souffert seul! seul! abandonné de tous! Ma place n’était pas marquée dans ce monde qui me fuyait, qui m’avait maudit. Pas un être vivant ne devait s’associer à cette immense douleur qui me prit au sortir de l’enfance, à cet âge où tout est beau, parce que tout est jeune et brillant d’avenir.
Cet âge n’a pas existé pour moi. J’avais, dès cet âge, un éloignement instinctif du monde, comme si j’avais pu comprendre déjà que je devais y vivre étranger.
Soucieux et rêveur, mon front semblait s’affaisser sous le poids de sombres mélancolies. J’étais froide, timide, et, en quelque sorte, insensible à toutes ces joies bruyantes et ingénues qui font épanouir un visage d’enfant.
J’aimais la solitude, cette compagne du malheur, et, lorsqu’un sourire bienveillant se levait sur moi, j’en étais heureuse, comme d’une faveur inespérée.
Comme mon enfance, une grande partie de ma jeunesse s’écoula dans le calme délicieux des maisons religieuses. »(p.5).
Accueillie dans une institution religieuse elle vécut dans un univers féminin jusqu’à l’adolescence où son masculin se révèla à lui et s’épanouit dans une bisexualité clandestine. Elle put devenir même institutrice dans une école de filles mais tarodée par un conflit de loyauté genrée avec l’énergie du désespoir elle tenta de faire reconnaître son problème et de pouvoir changer de genre. Reconnu homme il fut rejetée tout autant, voir pire de la société masculine dominante.
« Par une exception dont je ne me glorifie pas, il m’a été donné, avec le titre d’homme, la connaissance intime, profonde de toutes les aptitudes, de tous les secrets du caractère de la femme. Je lis dans ce cœur, à livre ouvert. Je pourrais en compter toutes les pulsations. J’ai, en un mot, le secret de sa force et la mesure de sa faiblesse; aussi est-ce pour cela que je ferais un détestable mari; aussi je le sens, toutes mes joies seraient empoisonnées dans le mariage, et j’abuserais cruellement, peut-être, de l’immense avantage qui serait le mien, avantage qui tournerait contre moi »(p.77).
Dans ce journal intime testamentaire, elle-il fait preuve avec lucidité de grandes qualités d’introspection sur son conflit paradoxal corps- psyché- socius.
Son destin cruel fut d’être née fille et de se révéler aussi homme à l’adolescence mais alors de ne plus pouvoir être accepté dans une assignation de genre social et de sexe.
Virginia Woolf romancière, femme libre et féministe a publié en 1928 une biographie romancée imaginaire de « Orlando » jeune homme androgyne qui défie le temps dans une éternelle jeunesse de son héros qui traverse les siècles de la société anglaise du XVIe siècle au XXe…il se métamorphosa en femme au XVIIIe après un long sommeil et sut jouir de cette double identité révélée jusqu’en 1928…. On peut l’entendre comme une allégorie et un éloge de la bisexualité que Virginia assumait elle-même, voire revendiquait. Son écriture lui permettait aussi de sublimer des souffrances narcissiques-identitaires.
La question de la bisexualité psychique fantasmé ou agi travaille toujours au corps nos sociétés en fonction du surmoi culturel, entre horreur et fascination entre radicalité d’un rejet et tolérance
Dans nos sociétés postmodernes libertaires émergent des enjeux légitimés quant à l’identité du sujet et sa liberté de choix sexué voire genré. La revendication de la catégorie du genre déconstruirait le sexuel, injonction normative, performance sociale, culturelle « apprise » (Butler J., 1990) et dénonce la stigmatisation des assignations et des stéréotypes jusqu’à un genre revendiqué : le neutre. Ce courant tente de socialiser, de neutraliser la sauvagerie de la pulsion, et de maîtriser, voire d’annuler les destins anatomiques et biologiques du sexuel dans un fantasme d’omnipotence et d’autoengendrement. Les chemins de la liberté du sujet restent encore très tributaires d’une culture donnée fût-elle libertaire. La question du genre trans et du changement de sexe et de genre est complexe et interpelle notre société d’aujourd’hui, déboussolée dans ses repères quand le sujet souffrant sollicite voir revendique une solution médicale, voire chirurgicale au-delà de la reconnaissance de la réalité identitaire du sujet trans par la société. Freud, à son corps défendant, avait paradoxalement ouvert la voie, la brèche avec la mise à nu de la sexualité infantile perverse polymorphe et de la bisexualité psychique au fondement de la psychanalyse. En 1973, André Green s’interrogeait sur « le fantasme du genre neutre » qui serait une solution au conflit entre bisexualité et narcissisme primaire « jusqu’à l’extinction de toute excitation, tout désir » (NRP nº7).
G.Fraisse, philosophe militante de l’émancipation des femmes, propose une déconstruction épistémologique et politique du genre, du sexe et du féminisme avec des opérateurs tels liberté, égalité dans un (r)éveil de la pensée face à « la sexuation du monde » (2016).
L’articulation entre l’idéal du moi du sujet et le surmoi de la culture peut s’avérer très conflictuelle et aussi la métamorphose de l’adolescent(e) très critique, dans son épreuve d’actualité et de vérité et ses vacillements, car il (elle) est contraint(e) de découvrir, revisiter et vivre cette nuit sexuelle à fleur de désir alors que notre société d’évolution libertaire supposée « désaliénante » le confronte moins à des transgressions interdites voire impossibles qu’à une liberté vertigineuse de la mise en acte du désir sous l’égide de la toute-puissance du fantasme qui peut se réaliser dans le réel, du travestissement jusqu’à une « transfiguration ». Le sujet sera à la recherche d’un équilibre complexe conciliant tous les courants de sa bisexualité psychique selon l’émergence et la prégnance de son désir, assomption conforme à l’idéal du moi, de la sublimation à la réalisation, ou conflit mortifère avec le recours à des mécanismes de défense plus ou moins efficients, recours à la répression, la fantasmatisation autoérotique, les mises en acte sexuées chargées de culpabilité ou perverses et triomphantes
La rencontre analytique avec un tel sujet s’avère alors très délicate dans une authentique reconnaissance de l’altérité de l’autre, tel l’adolescent, étranger et familier, car elle convoque aussi la part adolescente de l’analyste. Comment saura-t-il accueillir cette bisexualité foudroyante sans position phobique de déni mais sans excitation excessive, intrusive et sans contre-agir dans sa fonction tiers ? Au filtre de sa séduction éthique (Chetrit V., 2012) il aura à trouver en toute circonstance fussent-elles inouïes un subtil équilibre interprétatif entre l’investissement nécessaire sur sa personne et un transfert sur la parole dans un jeu délicat de sexualisation-desexualistion de la pensée pour accompagner le sujet dans sa quête d’inconnu et son utopie de possibles transformations.
Guy Cabrol
325 rue de la Calamine
73000 Chambéry
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Bibliographie
Abensour L. (2011), L’ombre du maternel, RFP, 75, 5,
Cabrol G. (2011), Le refoulement de l’inceste primordial, RFP, 75, 5..
David C. (1975), La bisexualité psychique, RFP, 5-6,
Freud S. (1895), Projet d’une psychologie, in Lettres à W. Fliess, 1897-1904, PUF, 2006.
Freud S. (1905d), Trois essais sur la théorie sexuelle, OCF, VI, PUF, 2006.
Freud S. (1923b), Le Moi et le Ça, OCF, XVI, 1991
Parat H. L’érotique maternelle, Dunod, 1999.
Richard F. La bisexualité,l’inceste et la mort, RFP
Tardieu A. (1874) Questions médico-légales de l’identité. Histoire d’Alexina B. J.B.Bailléres, Paris.
Woolf V. (1928) Orlando
RésumAuteur. – Au cœur de la bisexualité psychique, le fantasme d’inceste primordial
Résumé - Si Freud a énoncé une proposition révolutionnaire, c’est bien celle de l’articulation du sexuel infantile, du bisexuel psychique et de l’inconscient au fondement du sujet. Cette étrangéreté en soi est une énigme scandaleuse qui déroute le sujet et conditionne la rencontre avec l’autre étranger et semblable. L’adolescence en est un paradigme dans la mise en crise de cette bisexualité psychique, organisation défensive d’un fantasme d’inceste primordial qui s’actualise et qui le pousse, dans une mise à mort de ses objets œdipiens, au « crime sexuel » sur l’autre au risque du meurtre de ses objets internes.
Mots clés – adolescence, bisexualité psychique, inceste primordial, érotique maternelle, genre, Nebenmensch
[1] Psychiatre, psychanalyste, SPP