À propos des tensions entre narcissisme et pulsions chez l’enfant (et l’adulte)
Précisions théoriques
Beaucoup de congrès, colloques, articles ont été consacrés à la régression. Pour ce qui me concerne, dans les deux dernières décennies, j’ai participé à trois colloques sur ce sujet. Lorsque la quatrième occurrence s’est présentée, je me suis évidemment demandé ce que je pourrai bien avoir de plus à dire, sauf à vous servir, modernité aidant, une variation en « copier-coller ». La tentation a tourné court devant l’envahissement quelque peu dépressif d’une perspective par trop marquée de répétition. Le thème de cette année qui met l’accent sur les rapports entre régression et dépendance va en fait me permettre de préciser, et, je l’espère, prolonger certaines de mes réflexions antérieures.
Dans les derniers développements concernant la question de la régression, j’avais été assez animé par un problème assez contemporain pour l’histoire récente de la psychanalyse, à savoir que devant l’infiltration qu’avaient par moments pu opérer dans la psychanalyse les disciplines systémiques, comportementalistes, et plus récemment les neurosciences, le concept de pulsion était minimisé, voire évacué, et corrélativement la place de la sexualité en psychanalyse passait au second plan. Le courant appelé inter- subjectiviste en psychanalyse, et qui nous vient des Etats-Unis, participe de cette orientation, avec le risque complémentaire de faire disparaître l’intrapsychique au profit de cet intersubjectif et de ses interactions. Or, dans cet intrapsychique, rappelons que chez Freud, régression et pulsion sexuelle sont indissociables.
Si je précise pulsion sexuelle, c’est bien parce que, avant l’existence même des disciplines que j’ai évoquées, le mouvement kleinien en psychanalyse avait mis l’accent sur la pulsion d’agression comme déterminante et majeure dans la dynamique de la régression. Les débats lors des fameuses Controverses en Angleterre durant la seconde guerre mondiale ont été à la hauteur des enjeux entre kleiniens et ceux s’appuyant sur le fait que même après l’introduction de la pulsion de mort en 1920, Freud n’avait jamais changé de point de vue sur la nécessaire articulation régression/ pulsion sexuelle.
Il est ici utile de rappeler quelques données de base. Tout d’abord rappelons la définition connue et centrale que donnait Freud en 1915 du concept de pulsion dans Pulsions et destin des pulsions, définition qui me paraît rester tout à fait actuelle: « le concept de pulsion nous apparaît comme un concept limite entre le psychique et le somatique, comme le représentant psychique des excitations issues de l’intérieur du corps et parvenant au psychisme, comme mesure de l’exigence de travail qui est imposé au psychique en conséquence de sa liaison au corporel. » Chaque terme compte dans cette définition, laquelle ne préjuge en rien de la complexification de la théorie par la suite, en particulier avec l’introduction de la pulsion de mort en 1920, comme celle de la seconde topique en 1923.
Ensuite, pour la régression, deux citations de Freud viennent toujours en tête. Celle de « L’introduction… » en 1917, où Freud écrit que : « le refoulement est une notion topique et dynamique… » – j’ajoute : donc métapsychologique – « la régression est une notion purement descriptive ». C’est bien pour cette raison, relevée par Freud, que la régression doit être qualifiée. C’est d’ailleurs ce qu’il nous indique en la qualifiant selon les trois coordonnées de la métapsychologie, ainsi qu’il l’écrit par exemple dans L’Interprétation des rêves.
Rappelons ici que la régression peut être topique, le modèle typique étant ce qui se produit dans le rêve, où «la représentation retourne à l’image sensorielle d’où elle est sortie un jour ». C’est ce que Freud appelle caractère régrédient du rêve. Notons que ce caractère régrédient du rêve est celui qui est sur lequel des auteurs comme M. Fain, puis C. et S. Botella, ont particulièrement insisté, avec l’extension de ce modèle dans la dynamique de la séance d’analyse. Ajoutons que la régression topique est aussi impliquée dans le passage du conscient à l’inconscient, ou encore du psychique à la conversion.
La régression peut être formelle, c’est à dire lorsque « des modes primitifs d’expression et de figuration remplacent les modes habituels ». Ceci annonce la place de la figurabilité dans la cure.
Troisième qualification de la régression, celle temporelle, c’est-à-dire lorsqu’il s’agit de la « reprise de formations psychiques antérieures », ce qui concerne aussi bien – je le souligne – le rapport à l’objet, que le « stade » libidinal, que l’évolution du moi.
Comme Freud le remarquait ces trois régressions n’en font qu’une seule. Lorsqu’on parcourt son œuvre, il est assez aisé de constater que Freud inscrit la notion de régression dans la plupart des registres de la psychopathologie, psychose et mélancolie comprises.
En tous les cas, rien qu’à ce rappel freudien, on peut constater que nous ne sommes pas exactement au niveau des facilités de « descriptions » seulement phénoménologiques, lesquelles sont d’ailleurs porteuses d’un risque de réduction idéologique et normative. Confère la formule banale « il (elle) régresse ».
Je n’irai pas plus loin quant à ces rappels chez Freud, si ce n’est pour ne pas oublier la question du masochisme, tout particulièrement dans le texte de 1919, Un enfant est battu, où la formulation « je suis battu (e) par le père », lorsqu’elle est constituée, « n’est plus seulement la punition pour la relation génitale prohibée, mais le substitut régressif de celle-ci ». Le texte de 1924, Problème économique du masochisme, qui tient compte de l’introduction de l’instinct de mort quatre ans plus tôt, tient non moins compte de la place de la coexcitation sexuelle dans cette problématique. Ajoutons enfin que lorsqu’on parle de régression, deux autres notions complémentaires sont sollicitées, celle de fixation et celle de progression, le problème étant, en chaque situation, d’apprécier ce qui revient à chacun de ces termes.
Si j’ai tenu à m’attarder quelque peu à ces rappels chez Freud, c’est qu’ils me paraissent nécessaires avant d’entrer plus précisément dans la question régression/dépendance.
Cette question, comme bien d’autres d’ailleurs, est indissociable de la psychanalyse contemporaine, laquelle depuis plusieurs décennies est tournée vers ce qu’on appelle « les cas difficiles ». Cela concerne l’analyse des patients border line, ou tout travail psychanalytique, depuis la consultation thérapeutique psychanalytique jusqu’au travail institutionnel, en passant par celui en face à face, quel que soit le nombre de séances hebdomadaire, qu’il s’agisse d’enfants, d’adolescents, ou d’adultes. Le constat de cette évolution dans l’histoire de la psychanalyse ne signifie en rien que les patients du temps de Freud étaient des « cas faciles ». Il suffit de lire Dora ou L’Homme aux loups pour s’en convaincre. Je me suis exprimé récemment, et dans cette direction, sur le concept de névrose infantile éminemment complexifié actuellement. Il s’agit généralement beaucoup plus, dans cette évolution, du travail d’extension et d’approfondissement de la discipline tant dans ses aspects théoriques que pratiques, tout en tenant compte de l’évolution culturelle, y compris dans ses aspects caractérologiques, ainsi, et en contre-point, que des invariants et universaux du psychisme.
Il n’est pas très étonnant, dès lors, qu’une fois suffisamment établi le corpus nécessaire à l’ensemble des névroses, que les psychanalyses – comme l’histoire de la discipline l’indique – se soient de plus en plus tournés vers les dits « cas difficiles ». Parallèlement, la dynamique contre-transférentielle devint de plus en plus impliquée dans ces situations, contre-transfert, précisons-le, qui ne pouvait plus être limité à la question, devenue classique depuis Lacan, du désir de l’analyste. Et, pour rester dans ce vocabulaire toute la question devint, comme je l’ai évoqué en une autre occurrence : où placer, dans ces cas, le curseur entre ce qui ressortit au désir et ce qui ressortit au besoin ?
On a reproché à Freud un certain solipsisme. J’ai toujours pensé que, chaque chose ayant son temps, Freud a eu d’abord à être solipsiste pour établir une théorie de la genèse, de l’organisation et du fonctionnement de l’appareil psychique, y compris dans ses différentes expressions psychopathologiques. En outre, à l’intérieur de l’ensemble considérable de son œuvre, il a ouvert suffisamment de pistes pour qu’en 2004, les analystes les plus éminents y trouvent toujours, dans leurs relectures des éléments de réflexion qui ont des résonances contemporaines, y compris pour ce qui ouvre aux inter-investissements entre soi et l’autre.
Mélanie Klein, comme on le sait, quels qu’aient été ses apports à la psychanalyse, y compris pour les cas difficiles, jusqu’aux problématiques psychotiques, n’a pas particulièrement porté l’accent sur l’environnement du sujet ou du pré-sujet, en regard de la forme des conflits internes les plus archaïques.
C’est donc principalement avec D.W. Winnicott que l’ouverture à l’autre s’opère, et tout particulièrement dans ce qui s’y exprime dans la cure au point de vue transféro/contre-transférentiel. C’est pour notre sujet l’auteur auquel je vais délibérément me limiter. Il est cependant au cœur de notre sujet, lequel reste tout à fait actuel. Pour ce qui nous occupe ici, Winnicott va porter son attention sur ce qu’en termes freudiens on appellerait lesfailles du narcissisme –rappelons au passage que Winnicott parle essentiellement en termes de self – Ces failles narcissiques obèrent la possibilité d’une expression, je dirais, « suffisamment bonne » – pour paraphraser l’auteur – des mouvements pulsionnels. Ces mouvements mettent en fait en danger le narcissisme du sujet. C’est bien ce qui au long de l’œuvre de Winnicott – et dès la fin des années 40 – va le conduire progressivement à repérer, y compris chez des sujets chez lesquels le fonctionnement névrotique paraît dominer, à repérer les témoins d’un en-deçà-névrotique, déterminant par exemple des analyses interminables, et/ou répétées et insatisfaisantes. Ce repérage ne saurait se faire justement qu’à travers ce qui advient au niveau du contre-transfert de l’analyste.
Pour ce qui concerne l’enfant, je rappelle la lecture de Winnicott au Congrès d’Amsterdam de 1965 concernant le cas historique de Frankie, analysé à la fin des années 40 par B.Bornstein et réanalysé adulte par S.Ritvo. Le cas de Frankie illustre ainsi tout à fait ce qui malgré un travail analytique incontestable en deux temps, perdurait en même temps comme témoin d’un dysfonctionnement narcissique, lui-même lié à un dysfonctionnement de l’environnement familial dès l’origine. J’ai repris d’ailleurs moi-même ce cas comme une des illustrations de la question que j’ai intitulée : « La névrose de l’enfant existe-t-elle ? »1. C’est ce que j’évoquais plus haut à propos de la névrose infantile réinterrogée.
C’est bien pour atteindre le cœur du dysfonctionnement narcissique du sujet que Winnicott dès son article de 1954 2sur la régression dans la situation analytique va articuler celle-ci à la dépendance au sens où il s’agit pour le sujet de vivre dans le transfert une régression à la dépendance. Or, cette dépendance, c’est justement celle que ce sujet n’a pu vivre de façon fiable, pour X raisons concernant l’environnement familial. Il faut rappeler que Winnicott différencie trois degrés de dépendance :
- celui qui va vers l’indépendance, où le bébé trouve des moyens de se débrouiller sans que sa mère soit effectivement présente. Il a acquis l’intégration d’un environnement fiable. Dans la cure ultérieure éventuelle on se trouvera devant des patients de structure névrotique ;
- celui de dépendance relative, où le nourrisson peut avoir conscience qu’il a besoin des soins maternels et Winnicott ajoute qu’il peut les associer de plus en plus à ses propres pulsions. Ceci, plus tard, se répètera dans la cure, et c’est là que se place la dynamique de « l’utilisation de l’objet » et de celle, complémentaire, de la « survie » de l’analyste ;
- celui de dépendance absolue, où le bébé ne différencie pas ce qui vient de lui de ce qui vient de l’autre, principalement sa mère. Les défaillances sérieuses de l’environnement à cette période sont source, pour l’auteur, de futurs états border-line, schizoïdes etc… Ici le travail analytique interprétatif habituel doit être suspendu sine die, au profit principalement de celui de holding.
On saisit donc que la régression à la dépendance dans le sens que lui donne Winnicott est une régression qui concerne avant tout le moi, en topique freudienne, une de celles que Freud avait envisagées ainsi que nous l’avons noté. On pourrait d’ailleurs dire que cette régression du moi est la condition d’une retrouvaille du « vrai self » en terminologie winnicottienne, c’est à dire au sens où le sujet se sent réel. À lire la gradation de l’auteur, on se rend compte que plus on avance vers la dépendance absolue moins on doit, si je puis dire, toucher aux pulsions. C’est d’ailleurs ce qui fera dire à Winnicott dans « Jeu et réalité » : « les pulsions constituent la plus grande menace pour le jeu et pour le moi »3
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Au point où nous en sommes de notre développement, nous nous trouvons donc devant deux sortes de régressions, celle pulsionnelle et celle à la dépendance. C’est, pour mon compte retrouver une certaine dialectique narcissisme/érotisme, les pulsions d’agression, jusqu’à leur expression destructrice s’extériorisant – où se tournant, voire retournant contre soi – à la mesure grandissante et historisantes des tensions entre narcissisme et érotisme. Toujours est-il que Winnicott, comme il l’écrivait par exemple à Enid Balint le 22 mars 19564
évitait de mélanger régression à la dépendance et celle en termes de stades pulsionnels. Plus précisément encore, il ajoutait qu’il voulait « la détacher complètement - la régression à la dépendance - des stades et du développement pulsionnels et donc la mettre en rapport avec la fonction de relation du moi, qui précède (c’est moi qui souligne) l’expérience pulsionnelle reconnue en tant que telle ». On ne peut être plus clair.
À une époque5, j’avais critiqué cette vision de Winnicott comme trop dichotomique, puisqu’il en arrivait au contenu de la citation évoqué précédemment : « les pulsions constituent la plus grande menace pour le jeu et pour le moi ». Or, comme je le soulignais d’ailleurs, cela ne l’empêchait pas d’écrire qu’une bonne fessée pouvait faire cesser une excitation, ce qui était une façon de retrouver Freud, si je puis dire, par les mouvements pulsionnels masochiques, modalité possible de réintrication pulsionnelle. Autrement dit sortez les pulsions par la porte, elles rentreront par la fenêtre. Laquelle me direz-vous ? Réponse : celle de l’environnement parental, que ce soit sur le mode direct, contre-investi, projeté ou dénié. C’est bien d’ailleurs, pour ce qui me concerne, que les travaux de D. Braunschweig et M. Fain m’avaient particulièrement intéressés, pour – et schématiquement, certes – une fois l’étape majeure winnicotienne franchie – se tourner vers la complexité des inter-investissements parents-enfants et leurs modalités triangulaires, la triangulation et ses avatars étant de toutes manières aux fondements.
La question de l’utilisation de l’objet dans la dynamique transféro/contre-transférentielle peut être aussi examinée sous l’angle de la dialectique narcissisme/pulsions. Certes l’analyste doit survivre aux attaques, mises à l’épreuve etc…qui font pour la première fois vivre au patient une fiabilité au long cours, jusqu’à la non-destructivité de l’objet –analyste. Ceci précisé, le travail sur le contre-transfert n’est pas rien. C’est non seulement lutter contre la souffrance, les blessures narcissiques – les patients sentent très bien où « ça fait mal » – mais c’est aussi prendre conscience de son propre sado-masochisme, donc, une fois encore de ses pulsions. Nous sommes en situation où la question narcissique est majeure. En métapsychologie freudienne, il n’étonnera guère qu’aient, dans la cure, à se constituer les figures du double retournement pulsionnel entre patient et analyste, double retournement mis en avant par Freud en tant qu’un des destins de pulsions dans son écrit de 19156, destin narcissique justement, comme il le qualifiait lui-même. Au passage, nous sommes au cœur ici de l’articulation narcissisme pulsion. On peut même ajouter que la cure ici offre la possibilité de la transformation de la haine en sadisme par sexualisation, ce qui n’est peut-être pas sans incidence par rapport au « destin » de la haine dans le contre-transfert7 particulièrement étudié par Winnicott.
Quelques mots concernant cet autre terme employé par Winnicott, c’est à dire celui de repli ou retrait. Certains passages de ses textes pouvaient faire penser que le repli concernait en fait ce que j’ai décrit précédemment comme la régression à la dépendance. De fait, il paraît plus heuristique, et plus cohérent sur le plan métapsychologique, où là il y a complémentarité entre Freud et Winnicott, de parler de deux modalités de régression - donc pulsionnelle et narcissique – lesquelles ne sont pas, comme on l’a vu, et sous condition d’introduire la pulsionnalité de l’environnement, ne sont pas nécessairement dans un rapport d’exclusion. Ceci ne signifie pas pour autant que dans la séance il faille se précipiter sur l’interprétation pulsionnelle, mais la potentialité de celle-ci entre au moins dans la dynamique représentationnelle de l’analyste, condition de toute interprétabilité à venir. Une note sur repli et régression8 marque ici bien la différence entre les deux : « Cliniquement - écrit l’auteur - les deux états sont pour ainsi dire identiques. On verra cependant que la différence est très grande. Dans la régression, il y a dépendance ; dans le repli, il y a une indépendance pathologique. ». Autrement dit, pour prendre un exemple, il y a façon et façon de se mettre sous une couverture en séance en même temps que la tête entre des oreillers : soit cet acte s’inscrit dans un mouvement de régression enfin possible par la certitude cette fois acquise de la fiabilité du cadre et de la personne de l’analyste dans ce cadre, soit cet acte s’inscrit dans un mouvement d’hostilité, en tous cas de très grande ambivalence. Bien entendu les deux phases, compulsion de répétition aidant, peuvent alterner jusqu’à ce que progressivement le travail analytique, disons plus classique, puisse prendre sa place.
Enfin j’aimerais ajouter une chose à la question du « danger pulsionnel » au sens de Winnicott. Je suis tout à fait d’accord qu’il ne sert à rien d’interpréter un mouvement pulsionnel, a fortiori dans le transfert, alors que l’état du narcissisme ne le permet pas. En ce sens on peut retrouver Winnicott sur le temps de holding d’abord nécessaire. J’ajouterai le holding pour l’associativité, au sens où, dans ces situations, nous ne sommes pas proches du modèle de l’association libre. En termes freudiens, on travaille au niveau du pare-excitation et des contre-investissements. C’est particulièrement évident dans le travail analytique avec l’enfant. Et, comme on le sait, il y a toujours l’enfant dans l’adulte… Mais, ainsi que je le disais plus haut, la question se posera nécessairement de temps en temps de définir la place du curseur entre ce qui ressortit au besoin ou au désir, pour reprendre les deux termes que Winnicott a employé lui-même. Cependant, et d’une part, les deux peuvent faire chiasme au point d’étayage : d’autre part l’interprétation ne porte pas que sur les contenus inconscients, elle porte sur une certaine processualité soutenue par le préconscient siège des représentations de mots surinvestissant celles de choses, comme l’écrivait Freud ; ces termes « intermédiaires » du préconscient, écrivait-il aussi. Cette topique du préconscient, à mon avis, a donc une fonction de médiation entre narcissisme et pulsionnalité, le rôle de la symbolisation à ce niveau étant complémentaire. Dès lors, dans cette partie du travail, et sous les conditions que je viens d’évoquer, le curseur peut se déplacer plus vers la pulsionnalité.
Conférence d’introduction à la psychanalyse de l’enfant et de l’adolescent,
13 octobre 2004