Christian Delourmel commence par déclarer que je présente un parti pris théorique réducteur, un parti pris qui ramène la pratique analytique à une démarche banale. Cette déclaration condescendante et dédaigneuse indique que Delourmel se sent insulté. Selon Delourmel, qui parle au nom de la psychanalyse, j’ignore tout ce qui est essentiel dans la psychanalyse. Il dit que je n’ai aucune notion du processus analytique, pas plus que du conflit intrapsychique ou du fonctionnement mental dans la séance ! Pourquoi Delourmel décrète-t-il que je suis tellement vide de compréhension ? De toute évidence, parce que certaines de mes conceptions ne s’accordent pas avec celles de Green, que Delourmel tient pour l’autorité suprême. Delourmel, également, est persuadé que j’ai constitué mes idées en réaction au solipsisme de Freud – une curieuse certitude, vu que je n’estime pas que Freud soit solipsiste.
Delourmel pense que ma logique refuse la dimension intrapsychique de la relation analytique. Il ne comprend pas que ce que je refuse est l’illusion d’une observation directe, non subjective, de cette dimension. C’est une erreur de Delourmel, parmi beaucoup d’autres, mais peut-être la plus importante.