par Jean-Baptiste Dethieux
« Chaque enfance est un voyage. Elle est aussi un combat, une lutte à mort contre la mort. Toutes les armes sont bonnes, déni, pirouette, bravoure jusqu’à la fin… de l’enfance. L’on en sort victorieux, la plupart du temps, c’est-à-dire en laissant l’enfance intacte, derrière soi. Une enfance dans laquelle l’on peut revenir, pour y tremper le bout du pied ou la tête entière et pour se souvenir. C’est donc la quitter pour mieux la retrouver. Jusqu’au jour où il s’agit de la retrouver pour la quitter pour de bon. Les lieux de l’enfance sont alors une dernière fois revisités. Ce sont des lieux qu’une trajectoire analytique permet de regagner afin de les perdre au lieu de s’y perdre…
Jean est un « patient permanent », un locataire à vie. Il écrit son histoire en forme de traversée d’un désert intérieur et invite à la lire. Il la donne à penser à son « analyste » qui n’a donc pas le choix, tout comme lui, de l’écrire afin de laisser une trace, même si dérisoire, dans la tempête ou le silence du monde. Afin, surtout, de tenter de donner une forme à l’inachevé, au non représenté. »