Les personnes à qui la psychanalyse convient à priori le mieux, sont celles qui perçoivent comme relevant d’une cause intérieure, subjective, plus ou moins énigmatique, leurs angoisses, leurs inhibitions, les conflits qui pèsent sur leur vie privée ou professionnelle. Ainsi souffrent-elles de peurs irrationnelles, de doutes obsédants, de malaises corporels sans cause organique; ou vivent-elles en permanence un sentiment d’infériorité, de culpabilité, un défaut d’intimité avec leurs proches, ou la répétition de relations vouées à l’échec. Mais les raisons qui amènent quelqu’un à envisager le projet d’une analyse peuvent être moins liées à des symptômes : il peut s’agir d’un sentiment d’inaccomplissement, ou, à l’occasion d’une épreuve de la vie (deuil, crise conjugale, parentale, professionnelle), de l’exigence de s’interroger sur le parcours d’une vie, d’élucider une histoire restée obscure. Bon nombre de patients s’adressent à l’analyse après l’échec, partiel ou total, d’un autre traitement.
Quoi qu’il en soit, la cure analytique ne se prescrit pas comme un médicament. Le désir de se connaître, la curiosité à l’égard de la vie psychique entrent en ligne de compte. En fait, seule la rencontre entre le sujet intéressé et un analyste permet aux deux protagonistes, à travers la relation spécifique de parole, de faire pratiquement l’expérience d’une adéquation suffisante de la méthode. Une deuxième rencontre – éventuellement plusieurs – permet une évaluation de l’ensemble des enjeux avant que se décide un engagement aussi important.
Il va de soi que si cette manière de procéder étaye au mieux la validité d’un projet de cure, elle vaut aussi lorsque les circonstances amènent à envisager une autre modalité de traitement psychanalytique.