Ce livre propose des réflexions autour du savoir-faire thérapeutique avec des anorexiques graves.
Une première partie dresse un état de lieu sur cette pathologie : les facteurs de pérennisation du côté de la patiente, en particulier l’organisation familiale et psychopathologique, et du côté des thérapeutes, notamment l’isolation et la psychothérapie ; les conséquences nutritionnelles, leur évaluation et les différentes formes de rénutrition ; le lien entre la symptomatologie alimentaire et l’investissement scolaire, renforcé par le système scolaire actuel.
Une seconde partie aborde la problématique des soins en institution : le contrat de poids en tant que moyen thérapeutique pour faire émerger l’espace psychique et une certaine conflictualité; la séparation du milieu familial, sans isolation dans le service hospitalier, et des entretiens familiaux en parallèle ; l’évolution institutionnelle passant d’abord par une position défensive de l’équipe, ensuite par une prise en compte des particularités de l’anorexique jusqu’aux effets groupaux des patients ; le travail infirmier à travers les phases par lesquelles passe l’anorexique en institution ; les cas extrêmes où la menace de mort envahit en permanence la relation thérapeutique.
Dans une troisième partie sont abordées les différentes psychothérapies : l’évaluation d’indication d’une psychothérapie doit comprendre la tentative de séduction, la mise en rivalité avec l’autre, la quantification, le manque de différenciation, l’absence d’imaginaire, la difficulté à figurer et à symboliser, le statut d’anorexie en tant qu’identité ; -le psychodrame individuel consiste principalement à un travail de décondensation ; l’approche familiale psychanalytique dans une perspective transgénérationnelle montre l’anorexie comme une maladie psychosomatique due à une défaillance de passer du besoin au plaisir ; -l’approche systémique montre un fonctionnement familial caractérisé d’enchevêtrement, d’hyper protection, de rigidité et de manque de résolution des conflits ; les thérapies cognitivo-comportementales centrent surtout sur l’affirmation de soi, des troubles cognitifs et du comportement alimentaire.
Une quatrième partie vise l’approche corporelle tendant à rétablir l’expérience perceptive du corps et donne un aperçu de la physiologie alimentaire.