Sigmund Freud – Oskar Pfister Briefwechsel 1909 – 1939, Zurich, Theologischer Verlag Zürich, 2014, ISBN 978-3-290-17615-0, 374p.
En 2014 est parue, environ cinquante ans après l’édition de Meng, celle d’Isabelle Noth avec du matériel inédit émanant de deux sources : la Library of Congress à Washington et l’Université d’Essex en Angleterre. Plusieurs de ces lettres sont une copie dactylographiée par la seconde épouse de Pfister. Ces découvertes complètent certaines lettres raccourcies dans l’édition de Meng et ajoutent un matériel épistolaire jusque-là inconnu. Dès lors, il semble que la correspondance, qui débute en 1909, soit complète à partir de 1919. Le 1er juin 1927, Freud écrit à Pfister qu’il a détruit toutes les lettres de ce dernier où il est fait mention de ses difficultés de libido et du couple Pfister. Ernst Freud note sur une liste les lettres de Pfister avec la date et les premiers mots, mais elles n’ont pu être retrouvées. Cette nouvelle édition contient quatre-vingt-six pièces supplémentaires des deux hommes, et vingt-sept de Pfister qui n’existaient que tronquées jusqu’à présent ainsi que des documents concernant la crise en 1928 de la Société Suisse de Psychanalyse.
Oskar Pfister (1873 – 1956), pasteur suisse à Zurich, s’est voué avec passion à la psychanalyse et à son extension, même trop ce que lui a été reproché par le président de la Société suisse de Psychanalyse, comme d’ailleurs ses pratiques. Le 21 février 1919 Pfister fonde avec Oberholzer, son analysant, et d’autres la Société suisse de Psychanalyse qui connaîtra une crise en 1928 et aboutira à une scission.
Il a le mérite d’avoir introduit la psychanalyse dans le domaine pédagogique et pastoral. Nous apprenons également dans ces nouvelles lettres que le premier mariage de Pfister était plutôt malheureux et nombreuses étaient les plaintes sur la relation très distante avec son fils.
Une grande partie de ces nouveaux documents retrouvés est consacrée aux cas qu’il traite en alternance avec Freud. Un patient, d’origine américaine, est diagnostiqué par Pfister comme névrose obsessionnelle alors qu’il décrit le tableau d’une schizophrénie et toutes les difficultés qu’il a avec ce patient.
Ce livre n’est actuellement accessible qu’aux germanistes. Une traduction en français n’est pas prévue d’après une requête auprès de l’éditeur. Cependant un aperçu en paraîtra en français dans le numéro 4 de la Revue française de Psychanalyse de 2015.
Publié le 16 décembre 2015