Ce numéro du Divan familial explore les enjeux spécifiques des liens familiaux à l’adolescence .Les nombreuses contributions théorico-cliniques présentes dans ce volume permettent d’envisager l’approche psychanalytique familiale comme tout à fait centrale dans la clinique de l’adolescent en souffrance. Le travail psychanalytique familial montre ici toute son utilité. En effet, celle-ci aide l’adolescent et sa famille à se dégager des impasses issues d’une cristallisation dans la crise adolescente de la psychopathologie. L’issue alors se figure du coté du redéploiement des espaces psychiques, ainsi la séparation ne se présente plus comme une rupture .La première partie est consacrée à la théorie de l’approche familiale à l’adolescence. A. Eiguer centre sa réflexion, clinique à l’appui, sur la mythopoïese familiale, bien souvent en défaut dans les configurations cliniques propre à l’adolescent, mais aussi dans la société contemporaine. F. Richard présente une approche revisitée du Malaise dans la culture, à la lumière des changements contemporains, notamment autour de la place du père. A. Loncan quant à elle propose de considérer les liens intersubjectifs et l’enveloppe psychique familiale comme des outils théoriques opérants pour traiter ce qu’elle nomme « la famille en adolescence ». Dans la seconde partie de ce numéro sont présentés différents travaux dans le champ de l’approche psychanalytique familiale. F. Aubertel envisage la thérapie familiale psychanalytique comme un soin spécifique favorisant les processus d’individuation. C. Gianèse-Madelaine et M. Pavoux examinent la question des agirs à l’adolescence, clinique dans laquelle l’écoute analytique familiale peut favoriser la transformation. A. Sanahudja et P. Cuynet avancent quelques hypothèses de transmission transgénérationnelle à partir de la clinique d’une jeune fille souffrant d’obésité. F. Robert et F. Houssier centrent leur réflexion sur l’ambivalence des courants sensuel et tendre, dont les résonnances dans le langage figurent la confusion possible des liens générationnels. B. Penot à partir de sa longue expérience institutionnelle rend compte d’un dispositif spécifique du travail analytique à plusieurs (en équipe et avec la famille). Cet outil permet par le jeu des transferts diffractés d’encourager la subjectivation. Dans la dernière partie de l’ouvrage, O. Rosenblum et F. Breil, mettent en avant les destins du pulsionnels en thérapie familiale psychanalytique. Le bénéfice du soin se repère du coté de la transformation. L’autorité familiale est ensuite abordée par S. Chapellon. C’est un processus nécessaire non seulement du coté de la transmission des codes mais aussi de la contenance psychique. C. Condamin et A.C. Sauvage suggèrent une lecture du roman A rebours de J.K. Huysmans à la lumière du lien transgénérationnel et de ses affres. La contribution d’A. Rissone sur l’identification projective et psychanalyse familiale met en avant l’importance de ce concept pour aborder les dynamiques intrapsychiques, interpersonnelles et transgenérationnelles.
Réunir pour séparer: le lien familial à l’adolescence
Auteur(s) :
Année de publication :
Article rédigé par