S’il fallait une démonstration solide de la pertinence de la pensée analytique dans le champ de la clinique notamment autour de toutes les avancées contemporaines, cet ouvrage pourrait tout à fait répondre à cette exigence. La solidité de l’édifice théorique élaboré par Didier Anzieu tout au long de son œuvre réside dans la possibilité offerte d’un contenant pour penser, notamment du coté des cliniques difficiles.
La meilleure preuve de la vivacité des différentes conceptions théoriques d’Anzieu pourraient être ces contributions plurielles qui s’appuient sur son œuvre tout en développant des ouvertures. Les différentes travaux que propose cet ouvrage font suite à une journée d’hommage ayant eu lieu en 2009.
Gérard Bonnet propose une réflexion à partir des travaux d’Anzieu sur le travail du rêve dans l’auto-analyse mettant en avant l’apport magistral de sa pensée, et soulignant la dimension du travail comme exigence de transformation. Maurice Corcos développe quand à lui une réflexion sur le travail de l’inconscient dans l’œuvre prenant pour appui l’œuvre de Francis Bacon . Il met en évidence les défaillance des enveloppes, criantes dans l’œuvre du peintre, et, source de sa créativité. Bernard Gibello , s’attache plus particulièrement aux représentations mentales de transformation dans le fond et dans la forme. Ces réflexions théoriques permettant un apport assez conséquent pour les pathologies autistiques , psychotiques ou plus généralement les troubles dans lesquels prévalent les difficultés cognitives.
Serge Tisseron reconnaît la source qu’à constitué pour lui dans son travail sur l’image , l’œuvre d ‘Anzieu. L’image se propose comme une peau psychique porteuse de la triple valence celle de la signification , celle du contenant et celle de la transformation.
René Kaës qui dirige cet ouvrage ,expose un autre aspect de l’œuvre d’Anzieu , celui concerne les groupes . C’est à partir d’une longue expérience de travail en commun qu’il examine les convergences puis les divergences de sa pensée avec celle d’Anzieu, notamment en ce qui concerne les limites de l’inconscient individuel. François Richard soumet une conception de l’interprétation au service du dégagement des impasses possibles transféro-contre-transférentielle en prenant appui sur les propositions d’Anzieu concernant le transfert paradoxal et l’analyse transitionnelle.
Evelyne Séchaud dans la post-face , souligne la vertu créatrice du travail de penser l’inconscient .Ainsi la preuve est faite que l’œuvre d’Anzieu a la valeur d’ une ouverture rigoureuse du coté de la créativité.