Penser la psychanalyse avec Bion, Lacan, Winnicott, Laplanche, Aulagnier, Anzieu, Rosolato, Paris, Ithaque, 2013, ISBN 978-2-916120-37-9, 178 p.
Ce livre, paru posthume en 2013, est un recueil de textes sur de grands psychanalystes contemporains de Green qu’il a tous rencontrés personnellement. Le message que Green nous a laissé en héritage, est de nous inviter à relire ces auteurs qui ont marqué son œuvre.
Urribari insiste, en préface, sur la particularité de la démarche de lecture et de penser de Green. Tous ces textes ont un dénominateur commun : Green étudie les concepts et pensées de ces auteurs et les enrichit de sa propre pensée.
André Green put rencontrer Bion et échanger avec lui. Il a suivi l’enseignement de Lacan, a eu des relations amicales avec lui pour finalement se distancier de lui. Assoiffé de nouveautés, Green a découvert Winnicott. Il considère « Jeu et Réalité » comme la plus grand œuvre depuis la mort de Freud. Alors que Green adhère à la pensée de Bion et de Winnicott, il se dit déçu par l’écriture de Lacan qui vise à imposer sa pensée. Green remercie Winnicott, qu’il a rencontré pour la première fois en 1961, d’avoir posé un certain nombre de questions fondamentales avec la plus grande sincérité. Bien que Green trouve la pensée de Laplanche très riche, il n’en est pas totalement convaincu car elle ne lui permet pas de mieux comprendre la clinique actuelle. André Green nous guide à travers l’œuvre de Piera Aulagnier tout en apportant ses propres points de vues. Il est admiratif devant la pensée d’Anzieu dont la démarche structuralo-génétique aboutit à des énoncés originaux. A Rosolato le relie une longue amitié depuis leur internat à Sainte-Anne où ils avaient déjà des joutes oratoires. Dans l’addendum, Green nous explique que la découverte d’un manuscrit égaré de de Saussure montra que le « Cours de linguistique générale » (1916) comportait de nombreuses déformations ce qui permet d’expliquer les positions de Lévi-Strauss mais aussi de Lacan.
Un aperçu très clair du contenu de ce livre a été publié par B. Brusset dans la Revue française de Psychanalyse (tome 78 n° 2, 2014).
En conclusion, l’espoir de Litza Guttieres-Green, exprimé dans sa note éditoriale, de susciter l’envie de relire ces grands auteurs, est pleinement accompli.
Publié le 16 juillet 2015