En 1938 dans l’une de ses dernières notes de travail, Freud écrivait “Mysticisme, l’autoperception obscure du règne – au-delà du Moi – du Ça”. C’est dans la ligne de cette note succincte qu’en 1988 déjà, Catherine Parat publiait une Dynamique du sacré, ouvrage dans lequel elle concevait l’expérience du sacré (qu’elle situe clairement comme échappant au seul domaine du religieux) comme un surgissement à l’origine d’un ébranlement topique suivi d’une nécessaire réorganisation (compensation d’une structure dépressive primaire ?).
Elle reprend dans le présent ouvrage son étude de la place du sacré dans la culture, dans la psychanalyse (revenant pour ce faire plus du côté de “l’inquiétante étrangeté” que de celui de “l’avenir d’une illusion”), elle y fait une recension de certains de ces êtres qui “véhiculent” le sacré – laissant loin derrière elle la thèse un peu courte de spectaculaires manifestations (et élaborations) hystériques, pour nous proposer une série d’hypothèses fermement ancrées dans notre Métapsychologie. Dont celle, pour ces moments critiques qu’elle caractérise comme ““issue” du sacré”, d’un double mouvement de modification de la pulsion : centripète (surinvestissement narcissique) puis, dans un temps second, centrifuge, “couvrant” les objets (et non pas les investissant). Elle propose la notion de glissement narcissique pour cet enrichissement de l’antinarcissisme selon F. Pasche, mouvement propre à certains êtres que l’aptitude qu’ils ont à édifier des mécanismes de réparation des carences primaires après leur vécus de dépersonnalisation éloigne probablement des divans.