Cet ouvrage comporte trois articles écrits par Judith S. Kestemberg.
Le premier concerne : « Le développement des sentiments maternels dans la prime enfance », le deuxième : « Le processus de régression et de réintégration dans la grossesse » et le dernier : « Les trois visages de la féminité ». Les éditions des Femmes ont rassemblé ces textes qui avaient été publiés séparément en 1956, 1976 et 1980, respectivement aux International Universities Press, Journal of American Psychoanalytic Association et Guilford Press.
Après avoir revisité la pensée de S. Freud et d’autres auteurs sur la sexualité féminine, l’auteure développe sa théorie sur la nature psychologique de la femme.
La découverte de son sexe, à partir de ses ressentis corporels, déplacés ou refoulés, permet la construction psychique de la fille, dans un va et vient entre ce qui est perçu dans son corps par l’enfant, puis l’adolescente, et son développement libidinal. Elle passe en revue tous les stades précoces du développement à la lumière des excitations corporelles contrôlées puis déplacées.
Elle envisage l’instinct maternel à partir d’un besoin biologique et un déterminisme psychologique. Le désir d’enfant et le rôle maternel auraient leur origine dans les excitations vaginales refoulées au cours des phases orales, anales et phalliques.
Du fait que l’organe de la femme soit interne, toute sa psychologie en découlerait. L’organe génital interne, son inaccessibilité et sa nature énigmatique serait à l’origine du développement de la femme adulte. Par exemple, le caractère vague des sensations vaginales et sphinctériennes donnerait naissance à l’intuition féminine. Elle postule l’existence d’une phase « Intérogénitale », essentiellement maternelle, qui succéderait à la phase prégénitale et précèderait la phase phallique. La grossesse serait une nouvelle phase « Intérogénitale » du développement féminin. Enfin, la « Conscience féminine » serait l’aboutissement de l’intégration de tous les aspects de la féminité qui se disjoignent et se rejoignent pour former une structure complexe, mais non un surmoi faible, précise-t-elle, non sans quelques accents féministes.
Ces trois textes montrent un point de vue original qu’il faut, sans doute, replacer dans sa temporalité et dans une perspective psychanalytique d’outre atlantique.