En quelques années les progrès de la biologie ont transformé l’accès à la maternité et à la paternité. René Frydman, obstétricien, acteur et témoin de cette évolution, partage dans ce livre son expérience et ses interrogations avec sept psychanalystes.
Père du premier « bébé éprouvette »,Amandine, il s’interroge sur l’élargissement excessif de cette technique. De même la possibilité actuelle d’un diagnostic génétique préimplantatoire peut dériver sur des problèmes d’eugénisme. Il se réfère à ce qu’il appelle la surpuissance du Je de la patiente, le plus souvent, demandeuse et qui pousse le médecin à se confronter aux limites non seulement de la technique mais de l’éthique. Il évoque les questions du clonage et des mères porteuses.
Sylvie Faure Pragier, qui préfère le mot « inconception » à celui de stérilité, rappelle les grandes étapes de ces bouleversements qui ont abouti à l’indépendance de la sexualité et de la procréation. Une des conséquences immédiates est la multi parentalité avec disjonction de la filiation biologique et la façon dont les parents assument ou non la présence du tiers donneur.
Elle évoque la question de la parentalité homosexuelle avec l’adoption possible d’un enfant par ces couples, le souhait de certains d’une insémination artificielle dans le désir d’élimines le père, ou de l’utilisation d’une mère porteuse en se rendant à l’étranger quand les lois françaises ne l’autorisent pas. Elle discute des choix qui ont pu être faits pour des raisons éthiques : l’anonymat des dons d’ovule et de sperme qui maintient le secret sur les origines, la restriction actuelle du diagnostic préimplantatoire, l’enfant- médicament qui ne pourrait exister par lui même.
François Duparc souligne le rôle de la confusion dans certaines stérilités :
-confusion entre le bon et le mauvais objet avec une agressivité primaire qui se confond avec le désir.
-confusion sur la différence des générations.
-confusion des zones à la suite d’une mauvaise introjection de l’image du corps.
-confusion entre le masculin et le féminin dans le couple.
A partir d’un exemple clinique, Samuel Lepastier propose une nouvelle élaboration du passage à l’acte infanticide, présenté comme une forme particulière de folie maternelle ou les mouvements de haine et de destructivité l’emportent sur les mouvements d’amour. Il rappelle l’ambivalence de toute mère par rapport à son enfant.
Hélène Parat parle de l’allaitement en retraçant la riche histoire des fantasmes dont il est porteur ou comment concilier le sein allaitant et le sein érotique pour maintenir une triangulation harmonieuse dont ni le père ni l’enfant ne se sentent exclus.