Dans ce roman de françois Gantheret, membre de l'Association Psychanalytique de France, nous entendons les plaintes et les réflexions d'un prisonnier isolé au fond d'un puits, nourri une fois par jour, abandonné là depuis des mois et des années. Il en est beaucoup d'autres, dans cet espace désolé autour d'une forteresse ; une femme cherche la possibilité de délivrer celui qu'elle aime, l'un de ces condamnés, et séduit pour cela un jeune soldat, envers qui naît chez elle un étrange attachement. L'aimé est mort. Au moment où cette femme en obtient la certitude, le prisonnier qui ouvre le récit s'évade, tue ce soldat sans méfiance, se réfugie auprès d'elle. Ils fuient ensemble, s'intallent dans un village désert auprès d'une vieille femme… Sur fond de violence sociale et politique radicale, force et délicatesse caractérisent ce roman. Les corps et les cœurs sont perdus, et pourtant se frôlent, et peut-être se rencontrent, dans des soins où la tendresse est bouleversante. Mais s'il est parfois possible de fuir, peut-on espérer devenir et rester libre ?