Cette auteure fait partie d’une génération d’écrivaines irlandaises qui nous donnent à lire de très bons romans depuis quelques années déjà.
Ce roman à suspense est bâti à partir de l’histoire douloureuse d’un couple et de leur petit garçon rêveur qui voit dans la lune « un garçon qui pleure ». Un drame va survenir dans ce couple et amener la mère après tout un chemin éprouvant à la lecture de carnets secrets écrits par la grand-mère paternelle avant de mourir, ce qui lui permettra de faire part à la famille de son mari des révélations qui la soulageront d’un poids mortifère. C’est un long cheminement vers une renaissance de cette mère auquel on assiste. Elle entraînera dans sa « résurrection » son mari et sa famille. Alors que la compulsion de répétition semble menacer le père et envahir complètement le champ de ses pensées, cette révélation mettra fin au cauchemar qu’il vivait depuis l’enfance et lui permettra de sortir de son enfermement.
Kate O’Riordan nous dresse la fresque d’une pathologie « ordinaire », née de la violence silencieuse des adultes et de son impact sur les enfants dans différentes dimensions. Elle étudie avec subtilité la démarche rédemptrice de cette mère qui bien que n’ayant pas pu être épargnée par la violence d’un destin tragique sera à l’origine de ce renouveau.
On peut faire un parallèle entre la façon dont l’auteure mène la reconstitution de l’histoire familiale jusqu’au traumatisme et le travail de reconstruction dans une cure analytique.
Ce roman touchant à plus d’un titre mérite qu’on s’y attarde.