Dans cet ouvrage, François Richard s’attache à cerner le fait fondamental de la rencontre interhumaine en s’appuyant sur une reproblématisation de la découverte faite par Freud en 1895 de la rencontre entre d’un côté l’infans en état de détresse et de désaide, et de l’autre le Niebenmensch, l’être humain proche, qui n’exclut pas la tiercéité.
Certains achoppements et certaines limites de la théorie et de la pratique psychanalytique sont à comprendre comme une crise de croissance. A partir des apports de Winnicot, Anzieu et Green, François Richard définit les enjeux de la psychanalyse contemporaine et s’interroge sur la compatibilité de la théorie des processus de subjectivation (R. Cahn, Brusset ,Penot, Roussillon, Winnicot) et les perspectives « intersubjectivistes »(Ogden, Ferro).Ces discussions théoriques sont largement illustrées d’exemples cliniques clairs de ces patients d’aujourd’hui caractérisés par la négativité et le désengagement subjectal, ce qui induit un style d’échange paradoxal.
François Richard souligne la continuité de cet ouvrage avec les précédents en reprenant la question de la psychothérapie des adolescents d’aujourd’hui. La complexité des pathologies adultes et adolescentes contemporaines : fonctionnement en processus primaires, recours à l’excitation et à l’externalisation de toute intériorité, devenant même une marque signalétique du lien social, reste référencée à partir du lien structural de la psychose et de la mélancolie.
François Richard tente de dépasser l’opposition entre narcissisme et altérité en parlant de pathologies de la subjectivation avec interprétation du transfert , interprétation qu’il pense possible chez l’adolescent.
Un autre paradoxe est souligné : il faut accepter de ne pas « comprendre » pour rencontrer autrui et finalement pour comprendre autrui.
Enfin la rencontre psychanalytique peut aussi se faire en institution médico psychologique (psychodrame analytique) en structure groupale ou familiale.