Professeur à l’Université de Bretagne Occidentale (Brest), Michèle Bompard-Porte, psychanalyste, dirige le Centre de Recherche en Psychologie « Peurs et mémoires individuelles et collectives ».
Pourquoi écrire sur l’angoisse ?
Après un travail sur la cruauté (De la cruauté individuelle et collective. Singularités de l’élaboration freudienne, Paris, l’Harmattan, 2002), une question s’est posée pour l’auteur : « Pourquoi la cruauté ? Comment ? Que se passe-t-il ? Et pourquoi sommes-nous tellement sujets aux peurs, terreurs, angoisses ? »
À partir de ce questionnement, l’auteur propose de revisiter le concept de l’angoisse notamment dans la perspective psychanalytique. L’élucidation concerne la psychologie individuelle et la psychologie collective.
Michèle Bompard-Porte s’appuie pour l’essentiel sur l’ouvrage rédigé par Freud en 1925 et publié en 1926 : Inhibition, symptôme et angoisse. Le but de son travail est de déployer l’affirmation de Freud mise en exergue : « […] L’angoisse est le phénomène fondamental et problème principal de la névrose […] Autrement dit, l’angoisse joue un rôle essentiel dans la genèse du psychisme et dans son fonctionnement – son importance est de même niveau que celle de l’amour et de la haine. L’angoisse et les affects connexes ne sont pas des processus psychiques endogènes au même titre que l’amour et la haine nous dit l’auteur.
Relire Inhibition, symptôme et angoisse, c’est nous proposer de renouveler l’intelligibilité des peurs, terreurs et angoisses humaines considérées comme les espèces d’un même genre de sentiments qu’elle nomme les affects connexes.
L’auteur aborde un sujet central d’une manière multidisciplinaire et nous fait partager les résultats de ses investigations. Il nous donne à lire une nouvelle théorie de l’angoisse mêlée à une discussion sur la puissance du « Je », une révision du cas de Hans, l’énigme de la phobie, en analysant le mot « Angst » vouée à des destins divers au cours du développement, comme la libido ; « d’ailleurs elles sont associées dans la construction des défenses et par le biais de la libido narcissique ».
En guise de conclusion, les noms en allemand de la peur, du danger, de la lâcheté, de la cruauté et du courage sont étudiés en Annexe I. En Annexe II, le lecteur trouve un historique sur « l’importance des types des peurs », l’œuvre de Freud et les principaux apports des psychanalystes contemporains.
Cet ouvrage est riche en références théoriques et nous offre une façon nouvelle de penser les apports freudiens.