Louise von Salomé, épouse Andreas, née le 12 février 1861 à Saint-Pétersbourg de parents baltes allemands, morte le 5 février 1937 à Goettingue, fut une philosophe et femme de lettre qui fréquenta, entre autres, Nietzsche et Rilke. Sa pensée a été profondément influencée par Spinoza.
En septembre 1912, elle demanda à Freud de participer à son séminaire et aux soirées du mercredi de la Société Viennoise de Psychanalyse durant l’hiver 1912/13 car elle fut extrêmement touchée par sa présence au Congrès de Weimar. Pendant son séjour à Vienne, elle fréquenta également le séminaire de Tausk et le cercle d’Adler. Le journal tenu sur ses séminaires et les discussions avec les divers participants témoigne de sa connaissance profonde de la psychanalyse. Ses réflexions et sa critique fine et féconde sont beaucoup appréciées par Freud. Mais ce journal montre aussi la subtilité avec laquelle elle cerne les différentes personnalités qu’elle rencontre dans les réunions, ses questionnements, et son indépendance par rapport à un courant de pensée, car elle considère toute pensée et l’analyse de façon critique. Elle a effectué des analyses à la Clinique neurologique tous les matins et devint elle-même analyste.
Ce qui l’intéresse dans la psychanalyse est le côté novateur de cette discipline, l’enrichissement personnel qu’elle procure, et son action unificatrice. Sur la fin de son séjour, elle put noter que la rencontre avec Freud fut un tournant dans sa vie.
Son carnet continue sur un voyage à Budapest où elle rendit visite à Ferenczi mais aussi sur plusieurs rencontres avec Rilke à différents endroits en Allemagne, dont elle rapporta les rêves, et les impressions sur le Congrès de Psychanalyse à Munich.