Dans cet ouvrage très dense Daniel Widlöcher décrit avec une dynamique qui correspond bien à son parcours, son trajet de psychanalyste à travers les institutions françaises et internationales.
Dès sa rencontre puis sa rupture avec Lacan, il a joué un rôle actif dans la Société Française de Psychanalyse, puis a participé à la fondation de l’Association Psychanalytique de France. A partir de 1971, il s’engage dans la Fédération Européenne de Psychanalyse puis dans l’Association Psychanalytique Internationale dont li deviendra président en 2001.
Il mène simultanément une carrière psychiatrique et universitaire dont il réaffirme la complémentarité avec ses fonctions psychanalytiques. Il commence par des fonctions de thérapeute d’enfants qui l’amèneront à écrire « L’interprétation du dessin d’enfant » suivie du « Psychodrame chez l’enfant ».
Depuis toujours intéressé par la psychologie il soutient sa thèse de doctorat « Freud et le problème du changement ».Après Mai 1968 il est chargé de réorganiser l’enseignement de la psychologie à la Sorbonne, et se trouve ainsi impliqué dans la réorganisation des universités parisiennes.
Chargé de mission au ministère de la Santé, il négocie le maintien de la psychiatrie parmi les spécialités médicales. Son but est de faire reconnaitre la psychiatrie mais aussi la psychologie et la psychanalyse, par le milieu médical. Cette position n’a pas toujours fait l’unanimité dans le milieu psychanalytique.
Enfin il participe dans le cadre de l’Inserm à la mise en place d’activités de recherches sur la dépression, en s’affranchissant d’une opposition de principe entre organique et psychologique. Conscient des réticences que cette position peut soulever chez les psychanalystes, il élabore dans « Métapsychologie du sens » sa théorie de la pulsion en action. Dans « Les nouvelles cartes pour la psychanalyse »il développe sa "co-pensée".
Toujours au fait des évolutions théoriques et des progrès scientifiques il maintient la nécessaire synthèse de ces domaines. La place de la psychanalyse, de l’œuvre de Freud, comme source permanente d’élaboration théorique sont réaffirmées mais dans une perspective pluraliste.