Cet ouvrage collectif rappelle la conception freudienne du symptôme qui traverse son œuvre comme un fil rouge. Pour Freud, le symptôme névrotique, compromis psychique lié à la conflictualité psychique, est adressé à l’entourage pour y exercer une action. Il vise aussi l’analyste dans le transfert dont l’interprétation, si elle est acceptée par le patient, permet dans les meilleurs cas, de renoncer au symptôme.
La technique psychanalytique consiste, entre autres, à faire émerger le symptôme dans la relation transféro-contretransférentielle et de le perlaborer. Il existe une étroite relation entre rêve et symptôme. Ici le symptôme a un sens dans la vie de l’individu, qui peut être élucidé. Le symptôme tente de lier et représente un destin de la libido.
Dans la pathologie de l’actuel, ce sens fait défaut, le symptôme assure la survie psychique. Particulièrement intéressante est la notion de normopathie qui consiste à un reniement de la créativité du sujet qui doit être ‘normal’ et conforme, ce qui aboutit à une coupure de la subjectivité. Le normopathe est anormalement normal, pour ainsi dire, et objet de lui-même. Dans ce cas, on peut dire qu’il y a un symptôme en négatif.
L’approche anglo-saxonne du symptôme de Klein et ses successeurs montre un glissement du symptôme vers une approche globale du sujet. Chez Lacan, le symptôme évolue tout au long de son œuvre et est considéré comme une structure.
En psychopathologie, la tendance actuelle envisage le symptôme sous l’angle du modèle bio-médical aboutissant à un opérationnalisme de critères diagnostiques. Cette dérive assèche la clinique psychiatrique sous prétexte d’évaluer les thérapies ne laissant plus de place à l’individualité.
Au total : En psychanalyse, le symptôme est appréhendé à partir de l’écoute du sujet parlant. Il doit être respecté et toléré avant toute interprétation qui se veut efficace. La disparition du symptôme sous-tend un réaménagement psychique.
Rénate Eiber