La violence dans le soin, Paris, Dunod, 2014, ISBN 978-2-10-070604-4, 307 p.
Cet ouvrage collectif propose en introduction une distinction entre violence inévitable dans le soin, celle qui consiste à pénétrer dans la vie psychique de l’autre, et violences évitables et inutiles rarement reconnues car insidieuses et anodines mais porteuses de souffrance. Ne sont pas traitées ici les violences bruyantes. Ensuite sont débattues les différentes sources de violence dont trois types sont individualisés : violence des requêtes sociales, violence des logiques institutionnelles et les violences transféro-contretransférentielles. Un grand accent est mis sur le sociopolitique et le social c’est .à. dire des préoccupations d’ordre économiques avec le cortège des évaluations, procédures, etc, entrainant une perte de subjectivité et empêchant la pensée. La pratique de soin n’est pas toujours compatible avec les exigences socio-économiques.
Une multitude de cas cliniques dans des contextes très différents, mais uniquement institutionnels est mise en avant afin d’illustrer ces points. Néanmoins, la qualité des présentations cliniques est très variable allant d’une approche véritablement analytique (cas de la maternité) à la description de cas dans tous leurs détails et quasiment sans élaboration théorique. Ces nombreux cas amènent beaucoup de redondances et sont dans une tonalité accusatrice notamment par rapport aux problèmes socio-économiques et aux services médicaux.
Il est également dommage que les auteurs sont uniquement psychologues et que les problèmes ne soient pas abordés par d’autres praticiens intervenant dans les soins car les représentations du soin diffèrent en fonction de la formation de base. Dans certains de ces cas transparaît en filigrane l’idée d’un soin idéal.
Publié le 16 décembre 2015