Chères et chers collègues,
Vous avez reçu ce 8 mai un courrier de la présidente de l’API vous invitant à participer à des réunions en visioconférence à propos de la réforme du code de procédure pour la formation des analystes.
A la suite de la mobilisation des membres et présidents européens, un certain compromis a été acquis : affirmation de la présence comme norme de référence, distinguée des exceptions.
Mais les exceptions admises, dénommées « variations » de la norme, sont très peu définies, et peuvent être interprétées de façon très large :
- Chaque Institut peut décider des cas qui « justifient » des télé-séances, pourvu qu’il y ait plus de 50% de séances en présence.
- De plus, avec l’avis d’un Comité de l’API, il reste possible d’aller jusqu’à seulement 25% des séances en présence. La mention de l’existence d’un comité chargé d’examiner les exceptions est une avancée que nous réclamions, mais son application risque d’être très formelle (avis à donner en un mois, ce qui interdit toute étude du dossier), si la gouvernance de l’API reste laxiste à ce sujet comme on peut le craindre. Les « variations » ne sont pas des « dérogations » d’une règle : dans la rédaction du texte proposé elles font donc in fine partie de la règle commune en tant que variations du cadre général.
Par ailleurs, la liberté donnée à chaque Institut de définir sa règle semble juste, et elle l’est en principe. Mais il faut imaginer que des Instituts prônant la téléanalyse pourront ainsi former des analystes n’ayant presque pas d’expérience de l’analyse en présence, qui pourront se prévaloir du label API, sans limitation géographique, et feront ainsi concurrence aux Instituts classiques. La pression est forte du côté de la téléanalyse Outre-atlantique, en raison aussi de la rentabilité des marchés asiatiques de l’analyse. Face à la puissance de ces considérations, la liberté est dangereuse, plus de réglementation est nécessaire.
Une remarque à propos du terme « formation » qui désigne ici d’abord l’analyse du futur analyste : cette appellation choque notre pratique du modèle français de formation, où l’analyse du futur analyste est indépendante de la formation, elle est issue du modèle de formation dominant à l’API, le modèle « Eitingon », où elle en reste partie intégrante. Pour nous, il s’agit ici des prérequis d’analyse demandés pour être candidat au cursus.
La réforme du code de procédure comprend aussi les modalités des supervisions, pour lesquelles elle autorise largement la supervision de cas pratiqué majoritairement à distance. Elle concerne enfin l’enseignement, où cela pose des problèmes moins aigus.
Nous vous invitons à lire sur le site de l’API, à partir de l’onglet « mise à jour d’avril des officers (dirigeants) », le texte de la proposition récente.
Nous vous proposons aussi de donner écho à notre choix d’une formation de l’analyste en présence en participant au panel en français proposé le 22 juin à 17h en France, (8h, heure de la côte Pacifique), et dirigé par Yael Samuel, en qui nous avons toute confiance pour en restituer le contenu fidèlement. Il faut vous inscrire pour recevoir le lien, soit à partir du courriel du 8 mai, soit sur le site de l’API, soit ci-dessous :
https://us02web.zoom.us/meeting/register/tZ0qdO2pqT0tHtLQH-fzyUogbqXfzmfY1des#/registration
Vous pouvez encore écrire directement à laura@ipa.world pour argumenter votre position.
Bien cordialement à vous tous,
Emmanuelle Chervet
Présidente de la SPP