Michel de M’Uzan : L’Identité et Autour de l’Identité.
Cet entretien fait partie d’une série de trois, réalisée chez Michel de M’Uzan, au cours de l’année 2000. À l’époque, Michel de M’Uzan avait déclaré n’avoir pris conscience que très récemment de la cohérence interne de ses conceptions psychanalytiques et du fait qu’elles constituent, disait-il, « un système de pensée ».
L’Identité
Un des thèmes majeurs de la pensée de Michel de M’Uzan, son intêret pour la notion d’Identité s’est éveillé avant même la réflexion analytique, à partir d’expériences personnelles de « vacillement » identitaire, de dépersonnalisation « tranquille » comme il les qualifie.
De la labilité constitutive de l’Identité, M.de M’Uzan déduit la notion de « spectre d’identité » qui s’oppose à une conception stable et cernée qui relèverait, selon lui, de la « normopathie ».
Peut-on communiquer vraiment avec l’Autre ? M.de M’Uzan en doute, dans la mesure où nous ne communiquons qu’avec la représentation que nous avons de l’objet. La notion de « spectre d’identité » vient souligner le caractère ambigu, incertain de la distinction identitaire entre le soi et le non-soi, libidinalement investie..
Cependant pour M.de M’uzan, le dégagement identitaire s’opère sur deux versants : celui de la rencontre avec l’objet, mobilisant l’énergie libidinale mais également celui des pulsions d’auto-conservation et de l’énergie « actuelle » dont témoigne la psychosomatique. L’hypothèse d’un temps antérieur à la rencontre du nourrisson avec le monde extérieur, celui de la séparation du sujet d’avec lui-même, conduit Michel de M’Uzan à supposerr la création d’un double, le « jumeau paraphrénique ».
M.de M’Uzan insiste sur l’importance de ce dualisme pulsionnel constitutif de l’identité du sujet.
Dans cet interview, M.de M’Uzan développe et s’explique sur sa conception originale et complexe d’une notion essentielle mais difficile à cerner et peu abordée dans la métapsychologie analytique.
Marianne Persine