Paris, le 16 mars 2020
Chers collègues,
Beaucoup d’entre vous nous ont fait part de leurs interrogations sur la façon de poursuivre leur travail analytique avec leurs patients, pendant cette période singulière. A l’heure qu’il est, seules des précautions exigeantes sont recommandées : distance de plus d’un mètre, ne pas serrer les mains, se laver les mains très régulièrement, et utiliser les solutions hydroalcooliques. Si l’analyste ou un patient est fragile ou a plus de 70 ans, il est recommandé de mettre en place des séances par skype ou par téléphone.
Des rumeurs insistantes courent sur la mise en place d’une mesure de confinement dans les jours à venir. Dans ce cas, seules la suspension des séances ou la mise en place de séances à distance seront possibles.
En cas de séances à distance en face à face, un dispositif par whatsapp (à peu près sécurisé) ou skype (la confidentialité semble plus problématique) ou face time pour les « apple » peuvent être utilisés facilement : Le patient doit être seul dans une pièce, de préférence avec un fond neutre. L’analyste peut être dans son cabinet, ou ailleurs, mais là aussi avec un fond neutre derrière lui. Il faut naturellement avoir échangé les « pseudo » de connexion (qui ne doivent pas contenir d’information personnelle du style « petit lapin rose »).
Les séances peuvent aussi avoir lieu par téléphone. Dans ce cas, soit le patient appelle à l’heure de sa séance le téléphone professionnel connu, soit l’analyste peut appeler le patient, éventuellement en numéro masqué s’il ne veut pas le donner au patient. C’est ce qui est préconisé par exemple à l’ASM13.
Pour des séances d’analyse, avec les dispositifs vidéo, il est possible d’installer son ordinateur en haut du divan, caméra vers le panorama que voit le patient allongé. L’analyste contemplera, lui, le dos de son ordinateur.
Les séances peuvent aussi se faire par téléphone.
Voilà quelques indications pour vous aider à décider de la conduite que vous adopterez dans ces temps difficiles, l’essentiel étant, comme toujours, de tout faire pour permettre la continuité du processus transfero-contretransférentiel.
Bon courage à tous, et prenez soin de vous
Clarisse Baruch
Présidente de la SPP
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