Présentation de l’éditeur :
En 2006, L’accueil en pratique institutionnelle (Champ social éditions) tentait de renouveler l’approche clinique de ce qu’il est convenu d’appeler psychothérapie institutionnelle à partir d’une relecture de certaines propositions théoriques de Winnicott plutôt audacieuses et controversées notamment l’hypothèse d’un féminin non pulsionnel.
Le présent ouvrage reprend ce point de départ théorique et le prolonge pour mettre en tension deux paradigmes : le précoce (early) et le profond (deep), en s’appuyant sur une notion winnicottienne particulièrement négligée malgré ses conséquences épistémologiques et thérapeutiques, celle de la double dépendance ou dépendance absolue des premières semaines de la vie. Si la discontinuité de la présence de l’objet est fondatrice de l’accès à la représentation, c’est en personne et en présence que l’autre secourable, le Nebenmensch, le care-giver, se doit aussi de se manifester. Dimension incontournable dans la clinique institutionnelle des psychoses, illustrée par quelques vignettes. Cette clinique de l’en deçà interroge, à travers la non demande des patients, la légitimité de notre offre et de nos dispositifs. Dès lors, il sera tout aussi incontournable de ne pas négliger les conditions préalables au soin psychanalytique.
De psychiatrie en psychanalyse avec Winnicott, c’est donc depuis l’extérieur qu’est abordé l’espace analytique, le bord externe du cadre en quelque sorte.
Martine Girard, psychiatre des hôpitaux, membre de la Société psychanalytique de Paris dirige depuis trente ans l’Unité de soins ambulatoires du Service de psychiatrie, psychothérapies et art-thérapie du CHU de Toulouse.