Destins de la libido – Juin 2016
Oral, anal, phallique, génital… : ces qualificatifs souvent employés sont initialement liés à la théorie freudienne du développement libidinal, mais cette dernière semble « passée de mode »… La libido, cette énergie psychique de la pulsion sexuelle, et ses destins n’intéresseraient-ils plus les psychanalystes ? Les destins de la libido restent pourtant au cœur de la clinique d’aujourd’hui et l’oralité, l’analité, entre autres organisations libidinales, désignent des champs que parcourt toute la complexité des conflits pulsionnels, quelles que soient les pathologies.
S’attacher à la question des organisations libidinales, c’est tenir pour pivot de la psychanalyse le concept de « psychosexualité ». La théorie du développement libidinal a le mérite d’ancrer le psychisme dans le corps, le corps pulsionnel, le corps érogène. Freud pouvait écrire : « La reconnaissance des pulsions partielles sexuelles, des zones érogènes et de l’extension ainsi conquise du concept de “fonction sexuelle” par opposition à celui plus restreint de “fonction génitale”, est une question de vie ou de mort pour la psychanalyse. »