Société Psychanalytique de Paris

Géométrie de l’antipsychique

Anne Denis

 » C’est une maladie naturelle à l’homme de croire qu’il possède la vérité directement; et de là vient qu’il est toujours disposé à nier tout ce qui lui est incompréhensible; au lieu qu’en effet il ne connaît naturellement que le mensonge; et qu’il ne doit prendre pour véritables que les choses dont le contraire lui paraît faux « .

Pascal, De l’esprit géométrique

  » Une privation de vérité entraîne une détérioration de la personnalité « .

W.R. Bion

Les pathologies contemporaines confrontent l’analyste à une variété de situations cliniques où la qualité psychique est absente et activement absente, c’est-à-dire objet d’un désaveu ou d’un déni.

Parmi ces mécanismes, il y a le surinvestissement perceptif, modèle d’un fonctionnement où les perceptions dirigées vers le monde extérieur et particulièrement les objets, sont dissociées de leur investissement pulsionnel. La perception comme mode de contact avec le monde externe et interne et comme reprise et introjection du toucher d’avec l’objet est, dans ce cas, mentalisée dans le sens où Winnicott utilise la notion de mentalisation comme dissociation du psyché-soma ( » La psyché est  » séduite  » par l’esprit et rompt sa relation intime primitive avec le soma « ) (p.70). La cure psychanalytique fait apparaître deux causalités différentes à cette modalité de fonctionnement répétitif.

Dans une situation, l’on constate que si tout le psychisme s’active à la périphérie dans une observation continuelle de signes émanant des objets, c’est, qu’en l’absence de réponses objectales sources de sens, il est vital de trouver des repères pour éviter la dissolution. Mais comme l’objet non psychisant est perçu comme pathogène, le transfert se caractérise par l’évitement du contact à la fois avec l’objet et avec son propre psychisme.

Dans une autre situation, le surinvestissement perceptif est lié à une pulsion destructrice d’emprise et de maîtrise de l’objet avec des agirs tranférentiels qui visent à l’extraction de réponses qui ne peuvent rien apporter à cause de leur intentionnalité quasi vampirique. Un rêve avec la figuration d’un visage moitié rat et moitié homme, apprendra l’existence d’un clivage mais aussi, grâce aux associations, le retournement en son contraire : la moitié  » rat  » étant liée à des souvenirs infantiles évoquant la sexualité et l’image paternelle désavouée jusqu’alors. Le concept d’identification extractive introduit par Bollas (1987) éclaire la dynamique sous-jacente :  » le transfert parasitaire « , écrit-il,  » tient comme établi que tout ce qui est vivant (y compris la destruction) est à l’intérieur de l’analyste et aspire alors à vivre aussi près que possible de l’analyste « … pour lui voler sa vie. Mais pour voler, il faut aller vite, de là le surinvestissement perceptif. On finira par comprendre qu’il y a dans cette situation une identification à un agresseur parental.

Enfin, dans le rêve même on peut, dans certains cas, constater que les images oniriques ne sont pas rêvées mais vues comme pure extériorité. Chez l’adolescent psychotique, la figurabilité du rêve équivaut à une projection dans le réel et les représentations oniriques sont, dans le récit du rêve également, considérées comme de purs percepts, c’est-à-dire des objets de perception dissociés du V a et des pulsions comme de l’affect.

Une autre clinique où la qualité psychique ne circule pas est celle des patients psychosomatiques et celle des patients concrets et factuels avec des dysfonctionnements psycho-somatiques plus légers (migraines ou perte psychogène de l’odorat). Ici ne n’est pas la perception qui est surinvestie mais une activité de la pensée caractérisée par le rabattement sur le réel. On a évoqué une raison structurale, l’absence de Pcs, comme causalité de ces pathologies. Mais il existe des signes transférentiels fugaces (un petit rire; une association qu’on n’a pas d’abord notée à cause de la tonalité monotone de la voix, désavouant le contenu exprimé; une séance miraculeusement processuelle suivie d’une brutale dépression) qui font penser que le problème n’est pas structural mais transférentiel. L’objet à qui ces patients parlent dans le transfert est un objet surchargé qui n’a plus de place pour introjecter la pulsionnalité et les affects de l’enfant et leur impératif surmoïque consiste à ne laisser aucune trace de leur vie psychique dans l’objet. Cet interdit de la trace apparaîtra sous forme de mises en acte, puisque le désir a dû être forclos.

Une modalité répétitive qui semble aussi anti-psychique consiste dans le surinvestissement de la sensibilité interoceptive et proprioceptive, c’est-à-dire des sensations internes liées aux muscles et aux viscères. Ce système de repérage physiologique est le substitut des sensations de vie d’un corps libidinalisé, qui n’existe pas. Il s’accompagne d’un délire de castration primaire témoignant de la non-introjection de la sexualité pré-oedipienne.

La fonction linguistique peut être également utilisée comme compulsion de répétition avec l’érotisation narcissique d’un langage qui ignore l’objectalisation : c’est le cas dans le récit narcissique.

Tout surinvestissement est antipsychique puisqu’il consiste en la mise en place d’un système de pensée caractérisé par le monopole d’une fonction privilégiée par isolation et rupture avec les autres modalités d’appréhension de la réalité interne et externe. Cette isolation a été liée par Freud à l’interdiction du toucher et à la suppression du contact corporel avec l’objet. Dans Inhibition, symptôme et angoisse, Freud explique ainsi  » le tabou du toucher  » :  » lorsqu’on se pose la question de savoir pourquoi la fuite du toucher, du contact, de la contamination joue dans la névrose un si grand rôle et devient le contenu de systèmes (je souligne) si compliqués, la réponse est que le toucher, le contact corporel est le but prochain aussi bien de l’investissement agressif que de l’investissement tendre de l’objet. Eros désire le toucher, car il aspire à l’unification, à la suppression des frontières spatiales entre le moi et l’objet aimé. Mais la destruction aussi, qui, avant la découverte des armes qui frappent à distance, doit s’opérer dans la proximité, présuppose nécessairement le toucher corporel, l’action de porter la main.  » (p.44). Or ces systèmes de pensée s’accompagne, dit Freud (p.41) d’un surinvestissement de l’activité de pensée et de son érotisation. On devrait préciser une érotisation de la pensée qui signale l’absence d’Eros.

Le mot  » système  » apparaît également chez Green quand il parle de  » la pulsionnalisation des défenses  » qui a pour but la destruction de l’activité psychique et la suppression automatique de tout mouvement hors de ses limites avec cramponnement à un système de croyance.  » La croyance « , écrit-il,  » réussit le crime parfait, demeurer sous la juridiction de la reconnaissance du réel, de l’autre et du moi comme séparé et soutient en son for intérieur, la possibilité de recouvrir cette reconnaissance par une création (dans l’exemple initial, le fétiche)…  » (1993).

La fixation du clivage

Effectivement ces systèmes de pensée et ces systèmes de croyance ramènent au fétiche et au concept du clivage du Moi,  » largement ignoré « , par les héritiers de Freud. En effet, à partir de ces diverses situations cliniques, on peut se demander s’il n’y aurait pas, dans la grande multitude des fonctionnements variés que l’on peut constater cliniquement, une constante antipsychique liée à la construction même du Moi et qui apparaît plus visiblement dans les pathologies non névrotiques L’idée d’un moi qui se clive au cours de son développement est déjà présente chez Freud dans Malaise dans la civilisation (1929) pour expliquer la coexistence dans l’âme humaine du sentiment océanique primitif à côté du moi propre à l’âge mûr plus évolué et ratatiné. C’est le résultat, dit-il, d’un clivage de développement (Entwicklungsspaltung). Malgré cette découverte, il reviendra sur l’idée du clivage, cette fois appelé Clivage du Moi, dans les deux textes de janvier et de juillet 1938 (Le Clivage du Moi et l’Abrégé de Psychanalyse) avec les remarques que l’on connaît : idée  » déconcertante « ,  » étrange et nouvelle  » et en même temps connue depuis longtemps. Dans les deux textes, le concept s’appuie sur la clinique du fétichisme. On a retenu surtout de ces textes le désaveu, c’est-à-dire la coexistence de deux attitudes opposées, le déni et la reconnaissance pour  » détruire toute preuve d’une possibilité de castration  » (Abrégé, p.81). Mais moins, semble-t-il, le fait que pour maintenir le désaveu, il faut créer un substitut (Ersatz) par lequel un déplacement de valeur, un transfert de signification s’opèrent avec ruse. Toutes ces expressions sont dans le texte de Freud de janvier 1938. Avec le clivage du Moi, le négatif, la castration, mais aussi la différence des sexes, la féminité comme figuration de la mort (le thème des trois coffrets) et l’intrication entre Eros et la pulsion de mort, tout cela est dénié et remplacé par la positivité d’un substitut externe ou interne. L’universalité du Clivage du Moi, introduite dans un second temps, en juillet 38, suppose l’universalité d’une fétichisation, d’une construction d’un système de  » déplacement de valeur « , comme dit Freud, du négatif potentiel inhérent à la pulsionnalité au positif institué.

On peut hésiter sur la nécessité d’introduire, à côté de mécanismes de défense, la notion de mécanismes antipsychiques puisque tous deux procèdent d’un refus de la pulsion et que tous deux sont des modalités habituelles de fonctionnement. Si, malgré ces réserves, la notion de mécanismes antipsychiques semble nécessaire, c’est parce qu’elle éclaire le fait que la construction même du moi est liée au déni de la pulsion puisque la castration n’est que la figure emblématique de ce que la pulsion libidinale comporte nécessairement de négatif. Etant donné la liaison entre la pulsionnalité et le psychique, le Moi se construit, partiellement ou à moitié, sur le déni du psychique. Les pulsions sont caractérisées par l’attraction et la répulsion, car non seulement elles doivent résoudre le problème de l’accord et de l’antagonisme entre Eros et la pulsion de destruction, mais, au sein même d’Eros, le conflit entre la conservation de soi et la conservation de l’espèce et celui entre l’amour de soi et l’amour objectal (Abrégé de Psychanalyse, pp.8 et 9). On comprend mieux, à la lumière de ce dernier texte inachevé, pourquoi, dès 1920, Freud avait émis l’idée que le principe de plaisir était gouverné par la pulsion de mort. Son principe de constance évite les aléas des pulsions et la perlaboration incessante que leur accord et leur antagonisme exigent. Dans tous les cas où un système de pensée ou de croyance est mis en place, on peut penser que le clivage du Moi s’est accompli de manière particulièrement drastique. La folie, (selon Green), ou la douleur sont le prix à payer chaque fois que le clivage du Moi se défait et la fixation du clivage qui apparaît dans les pathologies non névrotiques fait obstacle à ces affects insupportables quand il n’y a pas de sujet séparé (donc avec des limites) pour les éprouver.

L’objet non psychisant

Une autre raison pour parler de mécanismes antipsychiques est d’éclairer le rôle de l’objet nécessairement à l’origine de la construction du psychisme infantile. L’antipsychique n’est pas seulement lié à une causalité interne, la construction du Moi sur un mécanisme de substitution simili psychique qui coexiste avec la potentialité de reconnaissance, elle est liée également au facteur externe objectal : l’objet réel amalgamé à l’objet fantasmatique qui, tous deux, font partie de la représentation d’objet. On peut dire que plus l’objet a été défaillant dans son rôle de construction du psychisme, plus il est présent intra-psychiquement en tant qu’objet non psychisant sous forme d’incorporation, d’identification, de faux self, de surmoi cruel et totalitaire, de délire, de négativisme ou de réaction thérapeutique négative (qui signalent l’envahissement effectif de la psyché par l’objet), et enfin sous forme de fantasme de contamination par le toucher qui, lui aussi, signale que la contamination qui cherche à être évitée compulsivement est une inscription qui réapparaît dans le réel.

Ce fantasme de contamination par l’objet qui peut prendre, dans certains cas, la forme de rites obsessionnels de lavage de mains, est figuré dans l’illustration clinique suivante. Il s’agit d’une patiente dont le surinvestissement perceptif s’accompagnait d’un désaveu systématique des moments de processus psychiques qui surgissaient ponctuellement. Cette jeune femme avait passé les cinq premières années de son analyse à décrire les comportements pathologiques de ses parents. Le père atteint d’une dépression qui durait depuis des décennies après l’abandon de son métier de marin et la mère d’une religiosité pathologique au point que sa vocation religieuse avait été refusée par ses supérieurs pour cause d’excès. Les critiques lucides et détaillées concernant les objets parentaux s’accompagnaient d’un attachement Ics forcené à leur égard. Elle harcelait sa mère pendant des heures pour obtenir d’elle une réponse, un sens, un écho qui ne venaient jamais, comme si elle secouait un arbre mort espérant en faire tomber des fruits. Après ces cinq années, où des améliorations symptomatiques eurent lieu, le caractère persécuteur et privatif des objets représentés dans le discours céda la place à l’évocation de leur misère et de ses efforts thérapeutiques à leur égard (achat de vêtements, de nourriture, nettoyage de la maison, préparation de repas, conseils, etc.). Elle évoquait pour moi un tableau de Magritte où une mère avec une tête de bébé tient dans ses bras un bébé avec une tête de mère. Or cette misère objectale, dont il était question alors, déclencha une crise où il me sembla comprendre l’ombilic de son expérience infantile. Alors qu’elle était dans un bus bondé, elle vit une femme sale et misérable (qui n’était pas la mère) approcher une main noire pour toucher un enfant. Cette vision intolérable lui fit quitter le bus immédiatement et elle se retrouva dans les rues avec la sensation qu’elle allait fondre sur le pavé et l’impression d’être dans un univers où elle ne reconnaissait plus aucun repère. Elle désespéra de pouvoir retrouver le chemin pour arriver chez l’analyste qui ne lui dit pas que la main noire se trouvait aussi dans un transfert non figuré encore. Le caractère paradoxal du toucher de l’objet : accepté, il contamine; refusé, c’est la dissolution, expliquait l’absence de contact ou d’aperception intra-psychique dans l’analyse.

Le texte de Freud sur le toucher semble attribuer le tabou aux pulsions libidinales et agressives dans le contact corporel avec l’objet primaire sans tenir compte que, dans ce contact corporel, il y a des perceptions du V a très précoces qui vont déclencher des sensations de plaisir ou de déplaisir. Il n’y aura de satisfaction pulsionnelle que si, dans ce toucher primaire, il y a déjà quelque chose de psychique émanant de la mère et c’est ce quelque chose de psychique qui permet la satisfaction libidinale et agressive. Le handling et le holding de Winnicott sont des qualités psychiques de l’objet sinon celui-ci s’implante dans la psyché en empêchant la construction du psychisme et cela par le contact corporel même qui perd sa qualité de toucher et devient intrusion. L’amour est certes dans le toucher, comme l’écrivait Buffon, mais tout toucher, qu’il soit corporel ou médiat, par la voie du langage, doit être paradoxal : il est infini et fini, présent absolu et éphémère, silencieux et langagier. C’est dire que la qualité psychique est paradoxale ou n’est pas. Il est facile de voir, dans les cas où une pathologie avérée des objets existe (mère suicidaire, psychotique, père érotomane ou narcissique, absence de sexualité génitale chez les parents, etc.), que les mécanismes antipsychiques correspondent à la fois à une tentative de construire un narcissisme primaire en dehors de l’apport de réponses objectales – ce qui est nécessairement voué à l’échec – mais aussi à des mécanismes d’évitement d’un contact perçu comme pathogène – également voués à l’échec puisque la rupture de contact d’avec les objets entraîne la rupture des liaisons associatives et intra-systémiques et la répétition incessante du même. Dans ces cas, le transfert négatif ne se figure pas, il est agit dans la modalité représentationnelle répétitive, surinvestie et érotisée L’hallucination négative de l’objet n’a pas eu lieu et les interprétations sont entendues alors comme des injonctions d’incorporation. Mais y a-t-il un seul objet qui soit sans pathos, c’est-à-dire étymologiquement, sans souffrance et secondairement sans pathologie ? Et y a-t-il un seul sujet qui aie échappé aux perceptions et aux projections de l’Ics bi-parental ? Il faut se résoudre à admettre – se résoudre, parce que ce problème implique la pathologie résiduelle de l’analyste – que l’objectalisation comporte inévitablement un côté négatif. Winnicott, qui a été le premier à décrire si subtilement les apports objectaux et leur caractère paradoxal, est aussi celui qui a parlé de l’empiètement de l’objet ou des tentatives désespérées du bébé pour animer la mère dépressive par une agitation incessante. Le négatif de l’objectalisation est la causalité des pathologies les plus graves qui se présentent sous forme de l’introject, selon Searles, ou de l’incorporat, selon N. Abraham et M. Torok. L’objet est alors omniprésent dans la psyché en tant qu’objet non transformationnel et le transfert se caractérise par des substituts de contact : idéalisation, identification, expulsion dans un objet dépersonnifié (un véritable  » sein-toilette « ). Des mises en acte immédiates signalent cette absence d’objet psychique et psychisant : l’utilisation des toilettes, la demande d’un mouchoir, l’isolation répétitive entre les différentes séquences de la parole. Parfois on voit aussi des incorporations d’objets qui appartiennent à la génération des grands-parents : des grands-mères mortes lorsque la mère était un bébé provoquent l’absence d’une trace mnésique dans la filiation maternelle et une collusion entre les générations. Des grands-pères torturés par les nazis sont comme des fantômes dans une maison psychique hantée. Tout cela n’a rien d’étonnant si l’on veut bien tenir compte qu’  » à l’origine le moi inclut tout  » (Freud, 1929), y compris l’Ics bi-parental et que l’identification primaire est d’autant plus puissante lorsque l’investissement d’objet a été entravée.

Dans plusieurs occasions, c’est lorsque la croûte de la continuité est interrompue par les vacances qu’une figuralité résolutoire apparaît : la représentation de l’objet transférentiel se différencie de la représentation de l’objet incorporé, la différence entre les générations se figure et la liaison entre l’objet historique et l’objet transférentiel rétablit la temporalité arrêtée dans un éternel présent.

La puissance de l’attachement à un objet auquel la subjectivité est sacrifiée ne doit pas leurrer l’analyste par son caractère massif et répétitif. L’analysant fait le mort et s’attend à ce que cela marche. S’il vit dans la perte, que Green a distinguée de l’absence et qualifiée de  » négativité négative « , il faut ajouter, avec Nicolaïdis, que cette perte est simultanément celle des mécanismes imageants (La Représentation, p.4) qui sont évacués de la psyché, mais se révèlent, comme chez l’enfant autiste, par des signes très fugaces et immédiatement niés. Car il ne s’agit pas seulement d’une incorporation de l’objet qui remplit le vide de la perte mais d’une dynamique où il faut conserver l’objet à n’importe quel prix en s’identifiant à son état. Si l’analyste prend cette  » voix thérapeutique « , dont parle Thomas Ogden (1997), on a toutes les raisons actuellement de penser que l’analysant triomphe secrètement parce qu’il va éviter la menace catastrophique (la re-perte) grâce au contre-transfert thérapeutique.  » Même quand il s’agit d’états aussi éloignés de la réalité du monde extérieur que les états hallucinatoires confusionnels, les malades, une fois guéris, déclarent que dans un recoin de leur esprit, suivant leur expression, une personne normale s’était tenue cachée, laissant se dérouler devant elle, comme un observateur désintéressé, toute la fantasmagorie morbide. Avons-nous le droit de penser que les choses se passent toujours ainsi ? (Freud, Abrégé, p.79). A la question de Freud, notre réponse actuelle sera : oui mais en ajoutant qu’au lieu de la fantasmagorie morbide, des mécanismes antipsychiques dans une relation d’objet sans objet psychisant sont mis en acte dans la relation tranférentielle Il convient donc de repérer ces modalités du négatif de l’objet primaire dans le transfert, qu’elles soient mises en acte, hallucinées sous forme d’illusions perceptives ou signalées par la modalité répétitive de la représentation et de la communication sur laquelle le transfert a lieu. Puis, ensuite, de broder à côté mine de rien. Broder où, quand et comment serait le sujet d’une métapsychologie de l’interprétation des cas limites. Un rêve d’une patiente après dix ans d’analyse :  » J’entre dans la maison d’une femme professeur et je tiens une petite fille par la main. Je vois qu’il y a un oreiller brodé sur le lit. Elle me tend un livre « . Effectivement, j’avais beaucoup brodé et la métonymie de l’oreiller se référait à la fois au maternel, au transfert, et aux quarante années d’insomnie dont cette personne avait souffert quotidiennement.

La pulsionnalisation

La configuration silencieuse (non figurée) consiste dans le surinvestissement d’une fonction par isolation causée, du côté interne, par un clivage caractérisé par sa fixation et, du côté externe, par la présence intra-psychique d’un objet non psychisant et par là même perçu comme pathogène ,  » contaminant  » dans le texte de Freud qui passe, curieusement et sans transition, du contact à la contamination. Cette configuration rend nécessaire l’extension de la notion de pulsionnalisation dans le sens où Green l’entend, ou d’érotisation, dans le sens où Freud l’utilise.

Dans la névrose obsessionnelle (Inhibition, symptôme et angoisse, p.41), Freud constate que l’activité de pensée est  » surinvestie, érotisée  » et, selon ses termes, le  » moi se cramponne opiniâtrement à son rapport à la réalité et à la conscience « . Dans le même écrit (p.4), il dégage la même causalité à propos des inhibitions. Le jeu de piano, l’écriture et la marche sont des fonctions qui sont frappées d’inhibition parce que leur érogéneité s’accroît. Il y a là un facteur quantitatif : trop d’érotisation provoque l’inhibition d’une fonction. Freud en reste dans son analyse à la signification sexuelle impliquée dans ces diverses fonctions qu’il envisage.

Une autre perspective a été ouverte par Green (Le Travail du Négatif, pp.175-178) lorsqu’il parle de la  » pulsionnalisation des défenses « . Ici le moi se cramponne à la croyance pour maintenir le désaveu : d’un côté la reconnaissance, et de l’autre le recouvrement de cette reconnaissance par une création assimilée au fétiche dans le but de faire  » inexister le négatif (la castration dans l’exemple initial) « . Ce système est destiné  » à détruire l’aspiration de l’activité psychique au déploiement de son aventure, à s’éprouver face à ce qui ne se tient pas confiné dans ses propres frontières « . Ici la causalité est différente de celle envisagée par Freud. C’est le surinvestissement des limites narcissiques et leur érotisation qui provoquent l’immobilisation du mouvement psychique et sa circularité évoquant l’anti-connaissance ( le – K) de Bion.

J’ai envisagé une autre modalité du surinvestissement érotique dans les cas où une fonction somatique (la respiration, le sommeil ou la nutrition) est pulsionnalisée en l’absence d’un auto-érotisme fantasmatiquement interdit par un objet vengeur (Temporality and modes of language, p.1111). Dans tous ces cas, on doit, me semble-t-il, distinguer l’érotisation normale d’une fonction, de sa pulsionnalisation entendue comme surinvestissement en raison de l’absence de  » montage de la pulsion « .

Quant on songe aux comportements d’incorporation boulimique et d’excorporation sous forme de vomissements provoqués, c’est bien là que le modèle biologique de la négation est répétitivement agi faute de la possibilité d’introjection des pulsions et de l’hallucination négative de l’objet. A la causalité quantitative de Freud (trop d’érogéneité), il faut donc ajouter autre chose : la pulsionnalisation de n’importe quelle fonction est causée par une absence d’introjection, probablement essentiellement de la pulsion de destruction, qui permet la séparation d’avec l’objet et la construction d’un psychisme propre.

Vérité et fiction : le langage du psychique

L’aspect le plus visible et le plus souvent décrit des analyses qui se déroulent en l’absence d’une qualité psychique et en dépit de la présence de mécanismes anti-psychiques consiste en la prévalence de la vérité sur la fiction. On peut formuler les choses de manière différente en disant qu’il n’y a pas de langage du psychique, rien que des  » vérités  » : perceptions (internes ou externes), rationalités, réalités. Le patient est enfermé (s’enferme et enferme) dans le système Pc/Cs; il ne connait que le langage des perceptions dont Freud, puis Bion, ont déploré l’inadéquation pour parler du psychique.

L’absence d’activité onirique et fantasmatique aboutit à un langage qui se caractérise par la mutité du sujet qui l’utilise (même s’il y a beaucoup de  » je « ) et par le désaveu du représentant psychique de la pulsion dans la représentation. Comme la représentation de mots vient d’abord de l’extérieur, c’est-à-dire des objets, on peut penser que l’origine de cette affaire se trouve bien du côté des objets qui n’ont pas apporté dans leurs représentations les harmoniques du représentant de la pulsion. Le lien avec une sexualité parentale problématique finit par s’imposer dans de nombreuses occurences.

Pour qu’il y aie représentant psychique de la pulsion dans la représentation, il faut que l’objet apporte un représentant de la pulsion dans ses représentations, ce qu’il fait par ses réponses mimétiques de la pulsionnalité (A. Denis, 1995,1999). Cette mimésis externe de la pulsion permet son introjection par l’infans, et donc on peut dire que le représentant psychique de la pulsion trouve sa source à l’extérieur dans le représentant de la pulsion offert par l’objet. L’être humain est ainsi cet animal curieux qui a besoin de la réponse d’un objet pour s’approprier son propre instinct et qui ne se l’approprie que lorsqu’il est psychisé par une réponse adéquate.

La clinique des enfants apprend que cette réponse adéquate, celle qui provoque l’apparition d’un affect de vie subjectale, est aussi (en sus de son aspect mimétique) celle qui est fictionnelle et qui s’avoue comme telle. Ce n’est pas  » pour du vrai  » que l’adulte fait mine de mordre le bras d’un enfant, qui en rit, parce qu’il sait, bien avant l’acquisition du langage verbal, que l’ordre de la réalité et l’ordre de la représentation sont différents, ce que l’enfant psychotique ignore. Dans cette fiction, dont le jeu n’est qu’un cas de figure, l’introduction d’une ambiguïté est fondatrice de la représentation et permet un transfert originaire sur le langagier avec déplacement de l’investissement de l’objet vers le signifiant/signifié partagé.

Ce transfert originaire sur le langagier avec combinaison de plusieurs signifiants hétérogènes suppose le désinvestissement de la relation intersubjective et l’investissement réciproque d’une proto-représentation et de son origine pulsionnelle. A défaut, il y aura coalescence entre le sujet et l’objet, le langagier ne les séparant pas par sa référence tierce car il est alors purement dénotatif (comme le langage des mères d’enfants psychotiques et autistes), ce qui signifie une sorte  » d’équation symbolique  » (H. Segal) entre le signifiant et le signifié et entre le signifiant et l’objet.

Il n’y a pas, dans ce cas, d’ » attention conjointe  » vers une représentation tierce dont le langagier est la condition perceptive. On peut aussi se poser la question du rapport entre l’absence de ce transfert originaire sur le langagier et l’absence d’un processus de réalisation hallucinatoire.

La représentation fictionnelle est le réquisit pour qu’il y aie transitionnalité parce qu’elle véhicule implicitement une double négation anté-prédicative qui la rend ambigüe : 1) la représentation n’est pas la chose; 2) l’objet qui l’apporte n’est pas identifié à sa représentation. C’est précisément lorsque l’objet est identifié ou s’identifie à sa représentation qu’il devient un  » objet référent  » qui est synonyme d’une faille de la représentation (Nicolaïdis, 1984).

Fedida (1986) a dit, d’une autre manière, que lorsque le transfert implique l’analyste comme destinataire de la parole, celle-ci perd son ambiguïté et se caractérise par l’équivoque  » qui est la particularité de l’intention masquée « .

Cette ambiguïté n’est pas simplement la double face consciente/inconsciente de la représentation, elle s’origine aussi sur une modalité négative de la relation à l’objet qu’il faudra des années pour établir dans ces cas en jouant/déjouant l’intentionnalité inconsciente qui vise à utiliser le transfert pour s’adresser/se cramponner à l’objet. Si on se réfère au graphe que Green (1997) a établi du double transfert, on peut voir qu’il n’y a de destinataire de la parole que dans la chaîne des représentations conscientes.  » Le transfert sur la parole « , lui, n’a pas de destinataire.

Dans la cure de patients non névrotiques, on voit que se combinent l’absence d’un  » transfert sur la parole  » (Green, 1984) et la présence d’un destinataire continuel de celle-ci par le biais du transfert sur une modalité représentionnelle appartenant au système Pc/Cs où la subjectivité n’a aucune chance de pouvoir s’exprimer. On pourrait dire, en reprenant la distinction de de Saussure et Benvéniste entre la langue et la parole, qu’il y a transfert sur la langue (code et communication) mais pas sur la parole (style et expression de la subjectivité) et que l’antinomie conflictuelle entre ces deux aspects du langage (voir Benvéniste et Bally) qui fait l’ambiguïté et le sens, a subi un collapsus. Sans doute est-ce à cause de cet affaissement que l’analyste doit souvent redresser mentalement des métaphores presqu’inaperçues tellement elles sont aplaties dans le tissu du discours.

Il y a certes un aspect déficitaire et historique à cette situation mais le désaveu ou le déni que l’on constate simultanément par rapport à toute activité psychique, qu’elle vienne d’un côté ou de l’autre, montre l’aspect lourdement répétitif, dynamique et transférentiel de cet état de choses : le prix à payer pour avoir une relation d’objet (si on peut dire) est de ne pas avoir de psychisme car l’absence de réponse objectale psychisante a été interprétée comme interdit pulsionnel, représentationnel et subjectal. Par conséquent il s’est crée une étiologie secondaire où l’objet doit boucher le vide interne ainsi crée tout en étant simultanément à l’origine de la malédiction subjectale présente dans l’étiologie primaire (quelque chose n’a pas eu lieu et a été interprété comme intentionnalité destructrice de l’objet par rapport à la pulsion/représentation). Il est intéressant d’ajouter que le thème de la malédiction (male-diction) est fréquent dans les contes de fée et qu’il est aussi fréquent dans les cliniques non névrotiques (de l’autisme à la psychosomatose en passant par les états limites et par certains troubles non psychotiques de la pensée chez des enfants). On voit alors surgir, après des années, une illusion perceptive ou un fantasme perceptif (car il y a quelque chose de vrai comme dans le délire, et de construit comme dans le fantasme) d’un objet interdicteur du narcissisme primaire (A. Denis, 1995). C’est dans l’autisme que cette circularité pathologique apparaît le plus clairement et c’est pourquoi certains auteurs (notamment Fédida) (1992, pp.267-286) pensent, hypothèse qui est la mienne aussi, qu’il y a un syndrome autistique à la base de plusieurs pathologies différentes. Et voici ce que dit un enfant autiste lorsqu’il a retrouvé un langage qui, à ce moment, est encore de l’hallucination verbale :

 » Je casserai ta bouche, je casserai ta vie, parce que ta bouche c’est ta vie. Tu n’auras pas de fleurs « .

La sexualité est indissociablement liée à la parole.

La fiction encore. L’analyste doit prendre le patient où il est. Il le prend donc en acceptant d’être le destinataire de la parole tout en déjouant, à chaque occasion possible, cette intentionnalité par des interprétations latérales par rapport au transfert muet et agi dans la modalité représentationnelle. L’analyste ment, non comme le psychopathe mais comme le poète :

 » Le poète ne dit la vérité, il la vit et la vivant il devient mensonger. Paradoxe des Muses, justesse du poème  » (René Char).

La vérité nosographique, l’analyste l’entrevoit bien, il l’imagine assez, il l’a d’ailleurs perçue dans les premiers rêves, l’habitus du patient et la pathologie de son langage dans son histoire et celle de ses objets. D’autre part, il sait que le problème de la vérité historique (Freud, 1937) est de n’être que de la vérité, c’est-à-dire de la perception sans liaison avec une représentation et qu’il faudra des années, comme l’a écrit Winnicott, avant que le traumatisme se transforme en fantasme. Pour cela il établit à côté du transfert massif sur l’objet un transfert latéral sur la parole, et il n’interpréte pas ce qui est vrai, d’ailleurs cela ne sert à rien. La patiente qui avait vu une femme misérable dont la main noire l’avait horrifiée a fait, par la suite, un rêve où il était question d’une autre main : la sienne. Elle s’apercevait que dans la paume de sa main il y avait une araignée incrustée sous la peau comme une tique et qu’elle n’osait pas la regarder parce que cette vision la médusait. L’interprétation explicative d’un tel rêve serait entendue comme une répétition d’un incorporat médusant puisqu’il n’y a pas de sujet pour la mettre en doute.  » L’amphibolie  » (Nicolaïdis, 1984) c’est le doute opposé à la conviction référentielle et fondée sur l’ambiguïté du signifiant qui, on le sait, n’existe pas dans le monde interne de ces patients. De plus, les interventions qui font intervenir les processus secondaires sont ressenties comme privation répétitive de subjectivité – qui ne se construit, on le sait, que dans la fiction partagée – et comme effraction secondarisante. Dans ces cas, c’est encore le modèle poétique qui nous éclaire :

 » Fugue et contrepoint, face à la vie, sont à la base de tout art depuis le premier âge des cavernes  » (St John Perse).

Les analystes appellent cela le jeu ou la métaphore ou l’association libre, selon leur culture. Mais, quelle que soit la nomination, il est nécessaire, dans ces occurences, que l’analyste soit libre pour deux, ce qui va à l’encontre de son idéal du moi parfois sacerdotal.

La représentation, en psychanalyse, n’a de sens que par sa liaison à la pulsion dont elle procède ou qu’elle mobilise via l’affect conçu non comme décharge émotionnelle mais comme la qualité psychique même composée d’un mixte pulsion/représentation. Si l’analyste prend comme modèle les représentations de l’art (écartées par Freud), il est amené à un élargissement de sa théorie de la représentation. Car, ici, la représentation n’est que le prétexte pour assurer l’épiphanie d’un état d’âme ou d’un affect représenté en un ensemble cohérent de telle manière que  » l’obscure auto-perception  » que nous avons du V a soit ainsi transformée en évidence sensible et  » rationnelle  » (en logos). Comme dans l’art de l’icône, avant sa décadence, la perspective est, ici, renversée vers le sujet et la représentation est traitée de telle manière qu’elle n’attire par l’attention sur elle-même car elle n’est que le support de l’affect. Freud avait hésité dans sa formulation de l’éprouver :  » quand ils éprouvent effectivement sur leur propre corps… plus exactement : sur leur propre âme les processus…  » (1926). Effectivement, il y a des éprouvers pathologiques qui ne sont que des sensations du corps; telle cette patiente découvrant qu’elle n’avait jamais eu que  » des chagrins de sensations « . Eprouver sur sa  » propre âme  » suppose du psychique, c’est-à-dire de la représentation. Cette formulation est quasi tautologique parce qu’il y manque la cause efficiente : l’élément au moyen duquel la représentation affecte et mobilise le psychisme. On a tout lieu de croire – et de craindre – qu’il n’y a pas d’autre réponse que la suivante : ce sont les forces pulsionnelles, les deux, qui se transforment en représentation séparée de leur auteur, ce qui évoque la naissance et nous renvoie au missing link de la théorie psychanalytique de la sexualité.

Résumé

La présence de mécanismes antipsychiques dans les pathologies contemporaines fait apparaître une structure transférentielle qui est mise en acte dans la modalité représentationnelle et dans la communication, sans figurabilité. La variété des situations cliniques non névrotiques envisagées ici (surinvestissements perceptifs, troubles psychosomatiques, réaction thérapeutique négative) présentent des constantes : le surinvestissement d’une fonction par isolation est la reprise, au niveau du fonctionnement, de l’évitement du contact avec l’objet. Le corollaire de cette isolation est l’existence de la pulsionnalisation d’une fonction comme ersatz d’un auto- érotisme qui cherche à exister en dehors du contact libidinal et agressif avec l’objet.

La fixation du clivage du Moi explique le cramponnement aux substituts du psychique.

La représentation d’objet est celle d’un objet non psychisant perçu, par ce fait même, comme pathogène et indispensable. La carence fictionnelle est causée par l’absence d’écart entre le sujet et l’objet (l’écart du transitionnel) qui se répète, intra-psychiquement, par la coalescence signifiant/signifié. L’introjection et l’intrication des deux pulsions dans le contact avec l’objet, considérées comme données dans le modèle névrotique, se feront au travers d’interventions qui déplacent un transfert massif sur l’objet vers un  » transfert sur la parole « .

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