DATE
LIEU
adresse inconnue, Toulouse
ARGUMENT
Vieillir… Devenir du pulsionnel
Des commencements jusqu’aux fins dernières, la pulsion, concept fondamental de la psychanalyse, s’inscrit dans une permanence liant psyché et soma. Entre équilibre et déséquilibre, la vie psychique ne peut se concevoir qu’à travers les mouvements pulsionnels tout au long de la vie.
En 1915, Freud définit la pulsion comme « un concept limite entre le psychique et le somatique, comme le représentant psychique des excitations issues de l’intérieur du corps et parvenant au psychisme, comme mesure de l’exigence de travail qui est imposé au psychique en conséquence de sa liaison au corporel ». Avec la deuxième théorie des pulsions (1920), cette définition évolue : entre Éros et Thanatos, s’opposent pulsions de vie et pulsions de mort à travers leurs mouvements incessants de liaison, de déliaison et de reliaison formant ainsi la toile de fond de la vie psychique.
Mais la vie pulsionnelle s’inscrit dans la capacité de chacun à investir des objets (de l’objet primaire des débuts à des objets différenciés par la suite) et rencontre par conséquent la question de la perte et du deuil à travers les crises successives que le sujet traverse au cours de sa vie (deuil de la toute-puissance infantile, deuil des objets œdipiens, deuils des idéaux…).
La crise de la maturité et l’avancée dans l’âge viennent remettre en chantier les problématiques essentielles d’une vie où se jouent de nouveaux renoncements tant sur le plan objectal que narcissique : pertes réelles et/ou symboliques (séparations, deuils, vieillissement du corps, changement générationnel, retraite…). Ces changements vécus sont souvent dépressogènes et source de souffrances psychiques.
De la sexualité infantile aux fantasmes originaires et à la conflictualité œdipienne, leur exploration à travers un travail analytique peut permettre une remise en jeu de la pulsionnalité, de nouvelles capacités de réinvestissement narcissique et objectal, de nouvelles voies sublimatoires.
Il n’en reste pas moins que les analystes sont aussi confrontés à ces problématiques, aussi bien à un niveau personnel que dans leur pratique. À travers les transferts multiples dont ils sont l’objet ne risquent-il pas d’être saisis par un fantasme d’immortalité ? Même si l’inconscient ne connaît pas le temps, jusqu’à quand peut-on être ou rester analyste ? Laurent-Danon Boileau nous apportera ses réflexions au cours de cette journée.