C’est avec une immense tristesse que la Société psychanalytique de Paris annonce le décès de Françoise Coblence, une de nos collègues les plus éminentes et les plus engagées, le 29 juillet 2021.
Née en 1949, agrégée de philosophie, Françoise Coblence a été professeure émérite d’esthétique à l’université de Picardie Jules Verne, et responsable du Centre de recherches en arts de cette université. Elle a publié notamment Le Dandysme, obligation d’incertitude (Puf, 1988), Les attraits du visible (Puf, 2005), des articles sur Baudelaire et le dandysme, H. Arendt et E. Levinas (notamment dans la Nouvelle Revue de psychanalyse). Elle a dirigé la publication de Les fables du visible et l’esthétique fictionnelle de Gilbert Lascault (Bruxelles, La lettre volée, 2003).
Françoise Coblence est entrée à la Société Psychanalytique de Paris en 1996, est devenue adhérente/titulaire en 2003, puis formatrice en 2011.
Elle a publié une cinquantaine de textes psychanalytiques importants, dont Sigmund Freud 1886-1897 dans la collection «Psychanalystes d’aujourd’hui» (Puf). Elle fut rapporteur du Congrès des Psychanalystes de Langue Française de 2010, avec comme titre de son rapport : La vie d’âme. Psyché est corporelle, n’en sait rien. Elle a co-organisé le Colloque René Diatkine de Deauville avec Jean-Luc Donnet entre 2004 et 2013. Elle a été la directrice de la Revue française de Psychanalyse de 2012 à 2020.
Très attachée à la transmission, elle avait initié des séminaires d’écriture de psychanalyse pour que les collègues soumettent davantage d’articles à la revue, et s’impliquait beaucoup dans la formation des futurs analystes, avec passion, exigence et bienveillance. Ses plus récentes recherches portaient sur l’articulation de l’esthétique et de la psychanalyse, en particulier autour de l’empathie.
Françoise Coblence s’est très activement engagée dans les activités scientifiques et institutionnelles de la SPP, et a pris part à de nombreuses reprises aux différents Conseils et Commissions. Elle était actuellement membre du Conseil d’Administration, du comité d’éthique, et directrice du comité de la Bibliothèque Sigmund Freud.
Nous perdons une collègue remarquable, une compagne de route indéfectible, et pour beaucoup d’entre nous, une amie.
Messages de différentes sociétés psychanalytiques
Hélène d’Avout, présidente de la SPRF (Société psychanalytique de Recherche et de Formation) a adressé à la SPP le message suivant :
« C’est avec beaucoup d’émotion et une grande tristesse que nous venons d’apprendre le décès de Françoise Coblence.
Nous avons été nombreux à la rencontrer et outre ses grandes qualités de psychanalyste, nous avons toujours apprécié sa finesse, sa simplicité de contact, son humour et sa façon très personnelle d’encourager les jeunes à soumettre des articles pour la RFP. Son rapport du CPLF en 2010 « Psyché est corporelle n’en sait rien » restera pour chacun, une grande contribution à la psychanalyse.
Nous pouvons aisément nous représenter votre peine d’avoir perdu, de façon soudaine et prématurée, une collègue si chère et nous vous adressons à vous, votre société, ses membres et analystes en formation ainsi qu’à sa famille nos plus sincères condoléances. »
Rosine Jozef Perelberg, présidente de la Société psychanalytique britannique, a adressé à la SPP le message suivant :
« Je suis immensément triste avec les nouvelles sur Françoise. Il y a quelques semaines on était en correspondance et elle m’a dit qu’elle était à l’hôpital.
Les choses se sont passées tellement vite, c’est vraiment difficile de digérer ces nouvelles.
Au nom de la Société Britannique de Psychanalyse je fais écho à vos mots : « Nous perdons une collègue remarquable, une compagne de route indéfectible, pour beaucoup d’entre nous, une amie.
Nous sommes de tout cœur avec sa famille, dans la tristesse. »
Dominique Suchet, présidente de l’Association psychanalytique de France, a adressé à la SPP le message suivant :
« C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Françoise Coblence.
Françoise Coblence était une fidèle amie de l’APF.
Sa formation et sa qualité de professeure d’esthétique, sa rigueur et son expérience analytiques en faisaient une interlocutrice attentive. Nous nous souvenons de sa participation régulière lors de nos Entretiens, souvent en auditrice invitée et encore récemment comme conférencière sur le thème Le Détour. Sa présence active devait beaucoup aux amitiés solides et anciennes que certains d’entre nous vivaient avec elle et aux dialogues profondément entretenus.
Sa présence rigoureuse et attentive comme Codirectrice de la Rédaction de la Revue française de psychanalyse, ou comme coéditrice de la collection « Le fil rouge » des Puf, était un soutien vigilant, intransigeant mais tout autant amical des auteurs de notre Association qui l’ont rencontrée.
Nous retrouverons sa pensée dans les textes qu’elle nous a laissés. Mais aujourd’hui l’APF s’associe à la peine de ceux qui ont été proches de Françoise Coblence, et partage avec les membres de la SPP la tristesse de sa disparition.
Nous adressons nos sincères condoléances à nos collègues de votre Société, à ses proches, et à ses amis endeuillés. »