DATE
LIEU
92 Bis bd Montparnasse, PARIS, 75014
Sous la présidence de Sylvie Reignier (SPP SEPEA)
Lieu : en présence au 92 Bis Bd du Montparnasse 75014 Paris et/ou en visioconférence.
Conférence ouverte aux praticiens du soin et aux étudiants
Étrangeté traumatique du corps souffrant, malade, pour des enfants hospitalisés et pour leur entourage. Mais aussi étrangeté des ratés de la subjectivation de certains petits patients, et des aléas des processus d’individuation et de la mise en représentation de soi, à partir des premières expériences sensorimotrices.
Il est certaines circonstances où plus que jamais, les efforts thérapeutiques doivent se centrer sur les liens corps/psyché. Nous ferons appel à des psychanalystes praticiens du lien soma-psyché, et de la construction du corps relationnel et pulsionnel pour éclairer ces questions aux multiples enjeux.
Vendredi de 21h00 à 23h00
Le corps de l’enfant malade : enjeux de l’écoute analytique pour l’enfant, sa famille et les soignants.
Dialogue entre Catherine Bonnefoy et Franco D’Alberton
Figures de l’intrus en pédiatrie. Maladie chronique grave, transplantation : les enjeux psychiques pour l’enfant, sa famille et les soignants.
L’atteinte somatique chronique grave chez un enfant fait irruption dans sa vie et celle de sa famille tel un ouragan dévastateur. L’intrusion de la maladie, des traitements, effracte les enveloppes psychiques, attaque la construction du sentiment de sécurité, entrave les processus développementaux et bouleverse les liens familiaux. La construction subjective de l’enfant, la dynamique familiale sont perturbés. Nous envisagerons les processus intrapsychiques et intersubjectifs convoqués dans ces situations où le corps défaillant, les traitements tels qu’une transplantation, sont des intrus à apprivoiser.
La maladie de l’enfant fait scandale, elle confronte l’enfant, l’adolescent, qui en est atteint, ainsi que ses parents, et les professionnels qui les accompagnent, à l’irrémédiable, la vulnérabilité, l’irreprésentable. Les vécus traumatiques de chacun, les motions inconscientes, se projettent sur la scène hospitalière, l’infantile voire l’archaïque, émergent souvent de façon intense. Le psychologue engagé dans une pratique au sein d’un service de médecine somatique partage les éprouvés d’impuissance, de détresse, présents chez chacun : enfants, parents, professionnels. Pour autant sa place ne va pas de soi dans cet univers de l’hyper technicité médicale où se côtoient impuissance et omnipotence. Comment faire exister une temporalité psychique, un modèle de soin dans lequel l’agir et l’évacuation laissent place à la pensée et l’élaboration, tant auprès des patients qu’avec les professionnels ?
Nous envisagerons ces problématiques à partir d’une pratique clinique de psychologue clinicienne, psychanalyste, dans un service de néphrologie pédiatrique auprès d’enfants dialysés et transplantés.
Catherine Bonnefoy (SPP/SEPEA)
Psychanalyste membre de la SPP et de la SEPEA, psychologue clinicienne à l’hôpital Femme Mère Enfant, CHU de Lyon, membre d’ALPACE (Association Lyonnaise pour une Psychanalyse à partir de la Clinique de l’Enfant)
***
« Petit » corps malade : son écoute analytique dans le contexte des soins pédiatriques.
Le travail de psychanalyste dans une institution de santé pédiatrique s’accorde avec l’importance que Florence Guignard accorde à la capacité de « l’écoute attentive » :
« Résultante de notre consensualité, à la recherche des conjonctions constantes, selon Bion, cette écoute attentive conjugue une fine observation visuelle des mouvements et de la posture de l’enfant avec une écoute intuitive sensible, captant également les mouvements émotionnels qui circulent dans le champ analytique, supportant de ne pouvoir toujours en repérer l’origine – chez le patient ? chez l’analyste ? – et surtout, acceptant de contenir en soi ce précieux matériau, de le remâcher, de le ruminer pour essayer d’en tirer quelque chose… quelque chose qui surgirait – peut-être demain, ou dans plusieurs mois, ou jamais – chez l’un ou chez l’autre des protagonistes dans le champ analytique ».
Ainsi, la principale fonction psychologique d’un travailleur de la santé dans un contexte sanitaire, consisterait, pour fournir les soins psychologiques nécessaires, en la capacité d’écouter et de chercher un sens aux diverses situations dans lesquelles il se trouve et de proposer une culture du lien au lieu d’une culture de l’évitement, de la division et de la fragmentation.
Le sens et la vérité, les nœuds et les liens qui permettent à l’énergie et aux représentations de se connecter et aux fantômes de prendre forme, s’opposent à l’expérience de l’angoisse. En effet, la remontée des sentiments, des mots et des représentations mentales permet d’assimiler des expériences traumatiques difficilement accessibles au niveau de la représentation mentale, soit parce qu’elles sont trop intenses, soit parce qu’elles se limitent à ce qui s’est passé au niveau physico-sensoriel et qui n’a pas trouvé la possibilité d’être transformé en matériel accessible à l’appareil psychique.
Presque chaque jour, dans l’institution de santé, se vérifie que « le développement mental sain dépend de la vérité comme l’organisme dépend de la nourriture » [1 Bion 1965].
Franco D’Alberton (SPI/SEPEA)
Psychanalyste membre de la SPI et de la SEPEA, psychologue clinicien dans les services publics et au département de Pédiatrie de la polyclinique Orsola-Mapighi de Bologne.
Dimanche de 9h00 à 12h15 : Table ronde avec Fabien Joly et Agnès Lauras-Petit
Discutés par Annette Fréjaville (SPP/SEPEA)
Entre intimité et étrangeté, le corps, ses traces et ses impacts dans la séance avec l’enfant et l’adolescent.
Traces et impacts du corporel dans la structuration psychique et dans la séance d’analyse avec l’enfant et avec l’adolescent.
L’éclosion psychique de l’être humain se déroule sur un continuum qui va des vécus corporels à l’intégration symbolique. Mais bon nombre de nos patients, enfants et adolescents, de par leur âge et ses particularités, (leur dépendance, leur immaturité et leur construction en devenir), et de par leur fragile structuration psychique, faute de pouvoir signifier leur vie interne, n’en expriment que les effets d’évitement ou de non-intégration dans une corporéité aliénante.
Leur corps sensoriel, postural, moteur est sur le devant de la scène, mais leur échappe et les persécute, faute d’avoir pu se constituer en corps relationnel, permettant, dans le travail de représentation la constitution d’un espace interne pour déployer la subjectivité et organiser la pulsionnalité, tournée vers soi ou le corps propre. Il en devient l’étrange dont ils subissent ou agissent les débordements et/ou les restrictions pulsionnelles.
Ces mêmes entraves, entendues comme traces des expériences primordiales qui n’ont pu advenir à la représentation, peuvent servir de base pour entrer en relation, lorsque l’analyste s’appuie sur le contre-transfert spécifique engagé dans ce type de rencontres et que la verbalisation, qui inscrit l’éprouvé dans le langage et le symbolise s’ajuste à ces niveaux primaires du fonctionnement psychique.
Des vignettes illustreront comment contenir et accompagner ce cheminement des symbolisations primaires qui invite le thérapeute à faire retour sur ses sensations archaïques ; ceci implique la mobilisation de profondes capacités à la régression comme préludes aux verbalisations. La souplesse et la perméabilité permettent alors à la technique de se moduler pour s’offrir aux patients comme une aire transitionnelle qu’ils aient pu « trouver-créer ».
Agnès Lauras-Petit (SPP/SEPEA)
Psychomotricienne, Docteur en psychologie clinique et pathologique, Psychanalyste SPP, SEPEA, Psychodramatiste, thérapeute en relaxation, formatrice en thérapies corporelles-ASM13.
*****
LE CORPS habité et pulsionnalisé : entre intimité et étrangeté
Entre intimité et étrangeté, entre l’Heimlich du familier, du confortable, mais pour part caché, dissimulé, et l’Unheimlich de ce qui est sorti de l’ombre, du refoulé voire du secret, se révèle l’ambivalence continue du Corps où l’essence même de notre psycho-corporéïté noue deux contraires en permanente coïncidence. Dans cette tension se déplient l’espace du Corps, l’enjeu subjectif des liens corps/psyché, les forces vives des processus de symbolisations/subjectivation.
La question du corps – et plus singulièrement du lien Corps/psyché – est ainsi un enjeu central de la psychopathologie développementale « complexe » du XXIème siècle, mais tout autant un point aigu pour une élaboration métapsychologique actuelle d’envergure, et peut-être aussi un objet essentiel pour les différents aménagements techniques des dispositifs thérapeutiques, singulièrement dans des cliniques non-névrotiques voire aux limites de l’analysable.
Depuis la clinique infantile (troubles des images du corps, vacillements transidentitaires, pathologies archaïques voire autistiques ou psychotiques), jusqu’à la théorisation complexe de ces liens corps/psyché, nous avancerons quelques jalons sur ce fondement subjectif essentiel et qui échappe comme un inéluctable point de fuite en remettant au travail cette tension entre Corps et Psyché, entre Soi et l’autre, entre intimité et étrangeté.
Fabien Joly
Psychologue – Psychanalyste – Psychomotricien – Docteur en « psychopathologie fondamentale » et en « Psychanalyse » – membre de la CIPPA – membre de la SFPEADA – Président fondateur de « Corps et Psyché »
**********
Accessible aux personnes à mobilité réduite. Merci d’indiquer en amont toute autre situation de handicap à association@sepea.fr. Nous étudierons les possibilités d’adaptation ou de contact partenaires.
Formateurs : SEPEA (membres)
Durée : 5h
Objectifs pédagogiques des conférences :
- Bientôt disponibles
Suivi :
Émargements et Questionnaire de satisfaction (à renvoyer dans les 8 jours).