DATE
LIEU
58, rue des écoles, Paris, 75005
Évelyne Chauvet recevra Gilbert Diatkine à la librairie Compagnie (Paris).
Dans ce recueil d’articles remis à jour, j’explore à quelles conditions le processus analytique peut s’instaurer et se déployer. Je soutiens l’idée que le processus analytique se poursuit après que le patient et l’analyste ont cessé de se rencontrer, et qu’il est donc virtuellement infini. Le dispositif que Freud avait inventé pour la cure reste le plus favorable à ce déploiement, mais il est inutilisable pour les enfants et pour de nombreux adultes, qui ne peuvent faire leur analyse qu’en face-à-face. D’autres variations ont été proposées au nom d’une accessibilité et d’une diffusion plus grande de la psychanalyse : moindre fréquence et moindre durée des séances, gratuité, face à face patient-analyste ou encore analyse à distance. Aucune de ces modifications du cadre ne rend l’analyse impossible, mais toutes diminuent ses chances de succès.
C’est le processus interprétatif qui scelle la spécificité psychanalytique d’une psychothérapie. Ce processus commence par l’écoute par l’analyste d’un mot qui lève chez lui le refoulement du contenu d’une séance précédente, parfois très éloignée dans le temps. Du rapport entre le mot entendu et le contenu remémoré naît dans l’esprit de l’analyste un réseau de représentations très riche qui relie différents aspects du passé du patient et du transfert. L’analyste peut alors faire plusieurs constructions, et transformer l’une d’elles en interprétation en la communiquant au patient. Dans tous les cas, c’est la réponse du patient qui apprend à l’analyste si son interprétation était exacte, et parfois même qu’il a donné une interprétation sans le savoir. Il peut alors donner une seconde interprétation. Le processus interprétatif se poursuit ainsi.
Gilbert Diatkine est membre titulaire formateur de la Société Psychanalytique de Paris.