Anxieties in the Analytic Encounter
Version française de l’argument
La rencontre analytique est le théâtre d’angoisses, ressenties par le patient et par l’analyste, autour de sentiments animés par l’amour, la haine et la peur de se confronter à la réalité intime.
Dans Inhibition, symptôme et angoisse 1, Sigmund Freud définit l’angoisse comme un affect éprouvé par le moi face à un danger, ce qui, en dernière analyse, peut signifier la peur de la séparation et de la perte d’objet.
Les angoisses liées à l’infantile se rejouent dans le transfert et le contre-transfert. Mais elles trouvent aussi de nouvelles déclinaisons dans un monde extérieur en ébullition : pandémie, changement climatique, guerre en Europe, déstabilisation des démocraties, intelligence artificielle… Ainsi, lorsque l’histoire collective fait irruption dans nos histoires individuelles, les angoisses liées à une période de “Dark Times“2, comme le souligne Jonathan Sklar, ont également besoin d’être entendues par l’analyste du point de vue de l’inconscient. Il peut s’agir, entre autres, de fantômes non représentés ainsi que d’états de vide qui préoccupent patients et analystes, reliés à des traumatismes transgénérationnels.
Etre à l’écoute de l’inconscient de l’analysant tout en étant attentif aux manifestations du nôtre, c’est la base de notre travail de psychanalyste. Mais bien au-delà de la formation d’analyste, il faut du temps pour apprendre et acquérir de l’expérience. Alors comment écouter nos patients quand nous sommes nous-mêmes angoissés par l’actualité et les perspectives d’avenir ?
Le psyché-soma de l’analyste ne peut pas cacher l’anxiété lorsqu’elle se manifeste. La complexité de la rencontre analytique peut ainsi nous conduire, en tant qu’analystes, à l’ambivalence, au retrait, à vouloir réduire l’incertitude et fuir l’intensité des éprouvés. Cela peut-il entraver notre capacité à oser proposer l’analyse à nos patients, à travailler sur leurs résistances ou à maintenir un cadre analytique ? L’authenticité est ici essentielle. C’est la capacité à “y aller” et à être avec le patient qui lui offre les meilleures chances de tirer profit de notre aide. Pour que le patient ne perde pas, à nouveau, espoir, nous devons nous appuyer sur les capacités créatives, trouvées et développées dans notre propre analyse, pour être porteurs d’un espoir qui va soutenir l’effort du patient.
L’analyste se doit donc d’être courageux : oser regarder derrière la porte, affronter les monstres
refoulés 3, et identifier les angoisses infantiles qui rendent douloureuses les relations avec les objets internes, externes et le monde réel. Les patients ne sont pas les seuls à avoir peur… Nous aussi ! Quel défi d’être et de rester un analyste brave enough au fil du temps, au plus près de nos patients !
Jonathan Sklar partagera généreusement son expérience et ses réflexions, avec des discussions ouvertes et inspirantes, qui tourneront autour des présentations cliniques que vous souhaiterez partager avec le groupe. Il présentera notamment une approche, qui consiste à écouter profondément les métaphores du langage pour relier les angoisses d’aujourd’hui à celles du passé.
Nous aimerions créer avec vous une façon profonde et unique de travailler ensemble : des conversations, des associations libres et un moment privilégié où nous pouvons partager nos expériences et nos questions intimes en tant qu’analystes.
Nous espérons vous voir et nous réjouissons de vous rencontrer bientôt à Paris !
1 Freud, Sigmund. (1926d [1925]). Hemmung, Symptom und Angst, Leipzig-Vienna-Zurich, Internat. Psychoanal. Verlag; G.W., 14:111-205; Inhibitions, symptoms, and anxiety. SE, 20: 77- 172.
2 Sklar, Jonathan. (2019), Dark Times, Psychoanalytic Perspectives on Politics, History and Mourning. Phoenix.
3 The Sleep of Reason Produces Monsters. Goya Los Caprichos number 43, 1799
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