DATE
LIEU
10 RUE DES URSULINES , 75005 PARIS
AuStudio des Ursulines,
10 rue des Ursulines, 75005 Paris
en présence du réalisateur Guillaume Bonnier
« Tout le monde m’appelle Mike » : Guillaume Bonnier filme un huis clos tragique dans le golfe d’Aden.
Un couple parti pour un tour du monde à la voile se retrouve confronté à un drame en pleine mer. Un premier long-métrage réussi.
Djibouti, la ville brûlante et blanche de la Corne de l’Afrique où débute le premier long-métrage de Guillaume Bonnier, s’annonce d’emblée comme le point, à la fois géographique et narratif, qui sépare l’avant et l’après, le passé et ce qui va advenir. L’avant nous est livré par la voix off. Celle d’Isabelle (Daphné Patakia) qui raconte comment, il y a un an, elle a accepté la proposition de son compagnon, Jean (Pierre Lottin), de partir, avec son fils Damien, pour un tour du monde en voilier (…)
Véronique Cauhapé,Le Monde
Tout le monde m’appelle Mike commence à Djibouti, où Jean (Pierre Lottin), Isabelle (Daphné Patakia) et son enfant Damien attendent, sur leur voilier, de pouvoir continuer le voyage au long cours qui est leur vie, et tenter de passer sans encombre vers le sud par le golfe d’Aden, au large dela Somalie, réputé pour ses dangers. Au cours d’une première mésaventure urbaine, ils rencontrent Mike (Abdirisak Mohamed),chauffeur de taxi, qui aide Jean àtrouver une pièce de moteur qui lui manque, avant de lui demander de l’emmener dans leur périple, dans l’espoir de quitter la corne de l’Afrique. La suite, une étude de caractères qui dérive en thriller maritime, sera le huis clos à quatre du bateau, où les liens (de famille, d’amour) et les rapports (de domination, de force) se déploieront et se resserreront, pour sceller le drame préparé. (…) Les corps qui tanguent ou barrent sont convaincants, incarnés. Guillaume Bonnier – c’est son premier long métrage, aventureux – parvient, par temps calme ou par intempérie, à les regarder sans ciller, comme droit dans les yeux, dans les cadres. (…)
Luc Chessel, Libération
Au cinéma depuis début juillet, « Tout le monde m’appelle Mike » raconte la confrontation d’une famille naviguant au long cours avec la réalité sociale et géopolitique du monde qu’elle cherchaità fuir. Ce thriller épuré a été – c’est une première – entièrement tourné à bord d’un voilier de plaisance.
L’histoire est celle d’une famille composée de Jean (Pierre Lottin), Isabelle (Daphné Patakia) et son fils Damien(Thibault Dierickx). Après avoir embarqué à Djibouti un chauffeur de taxi nommé Mike (Abdirisak Mohamed), l’équipage met le cap vers les Seychelles. Ils seront bientôt attaqués par des pirates. « Je voulais montrer un couple avec un très grand désir de liberté́, de pacifisme, se prendre le monde en pleine gueule. Ils veulent échapper au monde, mais on ne peut plus fairecomme s’il n’existait pas, on ne peut plus s’exiler loin des spasmes qui le secouent. »
(…) Là où un jeune réalisateur se risquerait à filmer des scènes d’actions avec cascadeurs et effets spéciaux, lui choisit l’allusif, l’évocation, le hors champ. Pour une question de moyens, mais aussi destyle. Bonnier maintient l’équilibre entre film d’auteur et polar formel. Son long-métrage parvient à faire ressentir la navigation au large, lente, répétitive, comme un glissement dans une autre temporalité.
(…) « Avec son apprêt très sec, rude, très “arte povera” mon film est inclassable, à la fois film d’auteur et filmclassique, analyse Guillaume Bonnier. Il dérange aussi parce qu’il a un rapport au colonialisme assez frontal, subtil et en même temps très clair. De plus, il n’y a dans cette histoire, ni gentils, ni méchants. Chacun a ses raisons, comme le montre Jean Renoir dans la Règle du Jeu. »
Laurent Charpentier, Voiles et Voiliers