DATE
LIEU
92 bis, boulevard du Montparnasse, Paris, 75014
Argument
L’histoire de la psychanalyse est indissociable de l’histoire de l’hystérie. Dans cette histoire intimement liée, on assiste depuis une trentaine d’années à la disparition de l’hystérie dans la nosographie et à une désaffection, voire à une critique radicale de la psychanalyse.
Parallèlement, la notion de syndrome post-traumatique connaît une inflation considérable. Si Freud avait d’abord fait une place prépondérante à la séduction et au traumatisme dans l’étiologie de l’hystérie et des névroses, on peut se demander ce qu’est devenu ce nouage entre séduction, traumatisme et hystérie dont le sexuel semble avoir disparu.
Dans les débats qui agitent notre société, on est frappé par l’actualité de ces questions où la notion de traumatisme est multiforme mais confuse, et la victimisation constamment mise en avant. On est frappé par l’inflation de symptômes “somatiques“ qui ne sont plus appelés “conversions“ mais pour lesquels aucune explication “scientifique“ n’est avancée. Face à ces symptômes erratiques dont on peut rapprocher certaines attaques délibérées du corps, on oppose une pensée et un fonctionnement opératoires.
Le psychique et la vie psychique se résument au “stress“ faisant de l’environnement une causalité univoque.
La désubjectivation est à l’œuvre.
L’hystérie interroge le statut de la plainte. Comment peut-elle se dire ? Comment penser cette interrogation qui s’adresse à la médecine (et non à la psychanalyse), alors même que celle-là n’a pas de réponse rationnelle ?
L’hystérie interroge le féminin. Caricature du féminin pendant des siècles, elle fait référence à la matrice, à la femme “malade de l’utérus“, quand on disait que cette maladie était liée à des accès d’érotisme. Cet oubli de l’hystérie n’est-il pas refus de penser le féminin chez l’homme comme chez la femme, une autre façon de taire une parole que l’on veut par ailleurs émanciper et à laquelle on dénie tout fantasme ?
Cette clinique qui ne serait plus d’actualité montre pourtant que la voie somatique se révèle opérationnelle et est activée comme un moyen de décharge et de dégagement beaucoup plus efficace et direct que tous les essais de remémoration et d’élaboration.
Le corps ne parle plus, il agit.
L’hystérique souffre de réminiscences. Il nous faut retrouver la mémoire et retrouver les traces d’une histoire qui en dit long sur l’évolution de la société.
Programme
MATINÉE
MODÉRATRICE : ANNA DAL MAS
9h00 ACCUEIL DES PARTICIPANTS
9h15 INTRODUCTION DE LA MATINÉE Jean Philippe Guéguen
9h30 L’HYSTÉRIE, SUBVERSION DE LA LOGIQUE MÉDICALE Jean-Louis Feys
10h00 TRANSFERT DE MAUX, UN CORPS QUI PARLE Catherine Chabert
10h30 DISCUSSION
11h00 PAUSE
11h30 CHANGER DE SEXE, UN NOUVEAU DÉSIR ? Nicole Athéa
12h00 LE PROJET TRANSGENRE, UN NÉGATIF OPÉRATOIRE DE L’HYSTÉRIE ? Patrick Miller
12h30 DISCUSSION
13h00 DÉJEUNER LIBRE
APRÈS-MIDI
MODÉRATRICE : CATHERINE LACHENY
14h30 ÉCOUTER LE CORPS EN MÉDECINE Marianne Duchâteau
15h00 DE QUELLE HYSTÉRIE NOUS PARLE LA PSYCHOSOMATIQUE ? Joël Bouyx
15h30 LA FONCTION H,
FONCTION HYSTÉRISANTE DE L’ANALYSTE Hélène d’Avout
16h0 DISCUSSION
17h30 FIN DE LA JOURNÉE