DATE
LIEU
21, rue Daviel, PARIS, 75013
La SPP invite Rémy Amouroux et Olivier Mannoni à présenter :
La correspondance intégrale entre Freud et Marie Bonaparte
La rencontre sera animée par Emmanuelle Chervet et Cécile Marcoux
Près de 900 lettres, écrites entre 1925 et 1939, le dernier grand corpus de correspondance freudienne encore totalement inédit paraît cet automne aux éditions Flammarion. Rémy Amouroux en a établi l’édition et l’appareil critique, Olivier Mannoni la traduction des lettres en allemand.
En 1925, la princesse Marie Bonaparte se rend à Vienne pour consulter le Pr Sigmund Freud. Cette rencontre sera « le plus grand événement de ma vie », note l’arrière-petite-nièce de Napoléon Ier, princesse de Grèce et de Danemark.
Durant quatorze années, ils échangeront près de neuf cents lettres jusqu’à la mort du fondateur de la psychanalyse, en 1939. Conservé à la bibliothèque du Congrès à Washington, cet ensemble de lettres est le dernier grand corpus de correspondance freudienne encore inédit.
Passionnante de bout en bout, foisonnant d’informations sur l’introduction de la psychanalyse en France, cette correspondance raconte un monde appelé à disparaître au cœur duquel deux protagonistes des plus étonnants évoluent. Car entre la princesse venue pour soigner sa dépression et l’un des savants les plus influents de son siècle, une amitié naît, qui dépasse bientôt le cadre de l’analyse. Leurs échanges donnent à voir un Freud tour à tour séduit, amusé, parfois lassé de cette patiente qui n’a de cesse de vouloir vivre pleinement sa vie amoureuse et questionne les conceptions freudiennes sur la femme à une époque où la quête du plaisir féminin reste profondément subversive.
« La dernière des Bonaparte », comme elle aimait à se qualifier, loin d’être la disciple dévote que l’on a parfois décrite, témoigne au fil des pages d’une liberté de pensée audacieuse. Quels que soient leurs désaccords, Freud verra en elle une élève loyale. De fait, elle ne le trahira jamais et mettra sa fortune au service de la Société psychanalytique de Paris (SPP), qu’elle contribua à créer et, avec l’aide de nombreux soutiens, se portera à son secours pour l’aider à quitter l’Autriche nazie en 1938.