La question de la formation à la psychothérapie psychanalytique, a occupé une place diversement passionnelle selon les sociétés chargées de l’héritage freudien. Nous proposons d’interroger le contexte français au travers d’un succinct inventaire des formations existantes et de l’exemple allemand.
Samir Fellak et Piotr Krzakowski (Article publié le 27 Aout 21)
La formation à la Psychothérapie Psychanalytique : une ancienne quadrature du cercle
(…) Aucun reproche ne pourra leur être fait puisqu’ils ne font que parler. Moyennant quoi, ils n’auront certainement pas manqué de tenter d’améliorer l’analyse, de lui arracher ses crocs à venin et de la tendre agréable aux malades ».
Freud S (1926)., cité par Kahn L. (2014)
Avant propos
Dans l’article intitulé « Obédience, inspiration et formation en psychanalyse. » (2014)nous avions posé certaines questions au sujet de la pratique inspirée et d’obédience psychanalytique hors formation classique affiliée à l’IPA (International Psychoanalytical Association). Poursuivant ces réflexions, en 2018 nous les avions partagées dans l’article « 3 séances en héritage », où nous évoquions la raréfaction de la pratique de la cure type parmi nos collègues, selon une logique du : « trop cher, trop fréquent, dans un monde qui change et va plus vite ». Nous mettions ce en perspective d’autres témoignages allant en sens inverse, parlant d’une pratique de la cure type toujours vivante et légitime, même dans un monde accéléré. Cette contradiction nous est apparue potentiellement liée aux mouvements de transmission et de ses inconnus qui s’y jouent pour chacun des futurs psychanalystes selon les voies complémentaires d’identifications qu’il choisit (analystes, superviseurs, société d’affiliation).
Aux côtés des Sociétés de psychanalyse historiquement ancrées dans la fonction de transmission, ont toujours pris place des organismes privés proposant des formations en psychothérapie psychanalytique, voire en psychanalyse, titre non protégé par le législateur. De récentes incitations à la paramédicalisation des psychologues telles que l’arrêté du 10 mars 2021 relatif à la définition de l’expertise spécifique des psychologues et la volonté publique d’un ordre des psychologues sont autant d’indices d’une volonté supra-professionnelle de réorganisation des pratiques du psychologue et partiellement du champ psychothérapique. La crise pandémique du covid 19 a par ailleurs précipité des adaptations hâtives des dispositifs thérapeutiques, laissant croire qu’une certaine fluidité des cadres pourraient se légitimer et pérenniser au nom des modalités d’urgence. Ceci à notre avis, peut relancer avec vigueur et vigilance des interrogations sur la place d’une formation la plus rigoureuse qui soit à la psychothérapie psychanalytique, aux côtés de la formation psychanalytique classique, autrement dit, une formation à la psychothérapie psychanalytique pleinement assumée et organisée par les sociétés historiquement légataires du patrimoine freudien. Nous vous proposons quelques réflexions, un exemple de fonctionnement institutionnel en Allemagne, ainsi qu’un exemple clinique. Nous tenterons de saisir les enjeux qui ont pu freiner jusque là en France, le développement d’une instance complémentaire au dispositif de formation existant, ajoutant un autre temps : une étape de formation à la psychothérapie psychanalytique, poursuivie par un parcours de psychanalyste dans un temps second. Ceci pour donner une possibilité de rencontre avec le travail psychanalytique, un authentique niveau d’accueil pour les nombreux collègues qui sont en lisière, et n’osent pas franchir le pas de nos instituts par crainte d’une confrontation avec une barrière corporatiste et exagérément élitiste. Est-il donc envisageable de sortir d’une logique binaire : formation à la cure type, ou rien… Une logique qui laisse pour le moment, nous le verrons, une place à des organisateurs extérieurs, autoproclamés, redoublant la problématique des psychothérapeutes tout autant autoproclamés, en d’autres termes, comme nous le donnions à discuter dans l’article précédent, une volonté de repousser tout tiers en périphérie d’une légitimité historique.
La question de la psychothérapie chez Freud et son actualité
Le propos de cet article est autre que l’approfondissent des positions de Freud vis à vis d’une forme modifiée de la pratique analytique. Il l’a comparée, comme nous le savons, à un alliage de cuivre et d’or, l’or étant la cure idéale déchargée de tous les restes suggestifs hérités de la pratique de l’hypnose (Freud S. (1905), De la psychothérapie, la technique psychanalytique, PUF, p. 9-22). Soulignons toutefois, que pour Freud il ne s’agissait pas seulement de discuter la place de la suggestion, mais bien d’esquisser des formes du soin psychothérapique plus accessibles, pour ceux ne pouvant s’offrir l’or (quelle étrange résonance avec le débat réunissant la Caisse Primaire d’Assurance Maladie et les psychologues, sommés à traiter les souffrances psychiques par des thérapies courtes, en 10 à 20 séances, avec une absence totale de paiement pour le patient…)
Soulignons aussi que cette question du rapport à la psychothérapie, a été beaucoup débattue dans un grand nombre d’ouvrages qu’il nous est impossible de citer ici faute de place, et par souhait de ne pas nous disperser dans un débat du passé. Notons que le consensus pourrait se résumer ainsi : existent des points de rencontres inévitables entre une cure type où percent par moments des manquements à une absolue neutralité, et les psychothérapies psychanalytiques qui trouvent pour moteur une mécanique bien connue de la cure, orientée par les coordonnées de la règle fondamentale et du transfert. Si tout le monde s’accorde sur ce compromis, demeure une autre question plus subversive : qu’en est-il de la pratique de la psychothérapie analytique par des non analystes, mais dont la pratique aurait à se doter du meilleur des cadres possibles qui soit. Quels en seraient donc les conditions et garanties éthiques ? Vaste programme…
La psychothérapie psychanalytique aujourd´hui
En 2005, un numéro de la Revue Française de Psychanalyse ainsi qu’un colloque ont été consacrés au face à face psychanalytique. Nous nous souvenons à l’occasion d’Andrée Green affirmant que ce type de travail n’était rien d’autre qu’une psychanalyse compliquée, ce qui aurait pu laisser imaginer un certain avenir officiel à l’acte psychothérapique, objet d’attention institutionnelle accrue de la part des instituts de formations. A peu près à la même époque, Bernard Brusset faisait paraitre son « Que sais-je ? » sur Les psychothérapies, premier inventaire des méthodes non médicamenteuses visant le soin psychique. En 2003, Vasillis Kapsambelis d’une façon bien documentée par trois vignettes très complètes, mettait en tension et en proportion les approches psychothérapiques et chimiothérapiques dans la clinique psychiatrique, donnant une place ajustée dans son article intitulé La thérapeutique psychiatrique et la pensée psychanalytique, article depuis devenu classique parmi tous ceux qui naviguent dans ces problématiques extrêmes en institution ou en libéral. Seize années plus tard, la question de la pratique de la psychothérapie reste clivante mais présage, nous l’espérons, une perspective d’évolution.
Par ailleurs, notre société mène de longue date, une politique d’ouverture sous forme de diverses activités de formations : le séminaire Cournut; les séminaire du mercredi et du jeudi (anciennement « Amphi Vulpian »); les séminaires de St. Anne; le colloque du Président, à quoi s’ajoutent de nombreux groupes de travail ouverts. Depuis 2019 en particulier, les groupes de réflexion clinique au succès sans cesse croissant, accueillant des participants non membres de la société, pratiquant essentiellement la psychothérapie psychanalytique avec ou sans divan, toutes ces activités étant mensuellement mise à jour et diffusées par une newsletters.
Des courants historiques divergents
Nous avons donc cette histoire enrichie d’activités ouvertes, nées au sein de divers courants et à différents moments de l’histoire institutionnelle de notre société. Celles-ci se présentent comme des sortes d’enclaves à tendance contradictoires, donnant le goût de la chose psychanalytique, tout en y posant une butée, dont les conditions sont à penser et à discuter. Le rappel des nombreuses activités ouvertes, met en relief les efforts de notre institution en direction des cliniciens souhaitant rencontrer la psychanalyse dans ses standards freudiens, mais ne leur permet pas de transformer ces efforts en une validation reconnue d’un côté par les pairs et de l’autre par les institutions dont ils défendent. A partir de cette logique, bon nombre de jeunes et moins jeunes cliniciens à distance de la culture analytique ne tentent pas d’élaborer un projet de formation avec l’institut. D’une certaine façon, ces cliniciens forment une population « captive » d’un véritable marché commercial de formations en psychothérapie, allant des plus sérieuses, aux plus marginales, un puissant marketing à l’appui.
Quelques exemples de formations en psychothérapie.
Existent donc des formations psychanalytiques et non psychanalytiques d’une durée de 3 à 5 ans comme par exemple la très connue formation aux techniques cognitivo-comportementales dispensées par l’AFTCC (Association Française de thérapies cognitivo-comportementales), ou encore des formations « ready made » comme celle à la Mentalisation (TBSM techniques basées sur la mensualisation) en quelques week-ends, pourtant promue depuis 2015 en France et en Europe avec déjà 705 formés.
Les fondateurs ne sont autres que des ténors de la recherche au sein de l’IPA : Peter Fonagy et Anthony Bateman en partenariat avec le Centre Anna Freud de Londres, l’Université de Genève, University College of London, et en France l’Université Versailles Saint Quentin. Comme la nature a horreur du vide, nous voyons que lorsqu’un territoire demeure inoccupé, il est pris d’assaut par tous ceux qu’y voient un intérêt, souvent financier et idéologique.
D’autres méthodes bien moins structurées rencontrent un succès du fait de leur simplicité et de l’absence de critique épistémologique par la communauté « psy », ne sachant plus à quel saint se vouer, surtout s’il est légitimé par la H.A.S. (Haute Autorité de Santé) délivrant un passeport de scientificité dont le label garantit un « haut niveau de preuve ». Face à ce « prêt à porter » de formations, les pré-requis de nos instituts de formation, peuvent en première instance sembler exorbitants, en terme de durée et de coûts (analyse personnelle, supervisions et droits annuels à la formation, congrès…) S’ajoute à cela une autre réalité, celle de la désertification des amphithéâtres universitaires par les enseignants psychanalystes, due à une ancienne politique du CNU (Conseil National des Universités) favorisant les modèles étiopathogéniques neurpsychologiques et cognitivo-comportementalistes, validées et préconisées là-aussi par la HAS. Il arrive que des internes et jeunes psychologues cliniciens, n’aient entendu parler de psychanalyse, que de façon allusive ou seulement critique, en tous cas, sans une densité suffisante et nécessaire pour être dument éclairés, à la hauteur de l’objet complexe qu’est la métapsychologie freudienne, l’autre nom propre de la psychanalyse. Ces étudiants sont donc désorientés, sans socle comparable à celui de la génération responsable de la politique de formation au sein des sociétés de psychanalyse.
Des formations en Psychothérapie Psychanalytique existantes
A partir d’une simple navigation sur Internet, nous pouvons identifier quelques acteurs de la formation, affichants des sites sobres et engageants, donnant toutes les illusions d’une rigueur ou il suffit de cliquer pour rentrer en contact immédiat avec un interlocuteur. Ces entreprises de formation ont prospéré depuis la Loi Accoyer et ses décrets d’applications sur le titre de psychothérapeute, qui ont laissé le public des « ni psychologues, ni psychiatres » dans l’obligation d’accomplir un volume conséquent d’enseignement de psychopathologie pour constituer un dossier de validation auprès des ARS (Agence Régionale de Santé). En réalité, très peu de dossiers ont été instruits, beaucoup de praticiens ayant renoncé face aux exigences formelles. Cette précision est importante pour comprendre l’origine d’une population « errante » qui a rempli les bancs de ces formations, dans lesquelles se retrouvent incidemment des psychologues et psychiatres, séduits par un marketing amélioré au fil du temps. Les plus emblématiques de ces initiatives, lesquelles se ressemblent beaucoup dans leurs contenus, peuvent par exemple vanter une formation à la psychanalyse, mais aussi, sans transition, à la sexothérapie.
Le cas particulier de l’APEP, de la SEPEA et du COPES
Ces formations dont la légitimité n’est plus à prouver, ont pour l’objet clairement énoncé la pratique des thérapies psychanalytiques avec l’adulte ou pour certaines, la psychothérapie avec l’enfant et l’adolescent. Formation dont l’enseignement est essentiellement prodigué par d’éminents membres des sociétés de l’IPA, mais se situant néanmoins en dehors d’une filiation directe à une société de référence.
Ces instituts, aussi pertinents soient-ils, ne sont-ils pas pour autant le symptôme d’un embarras et d’une économie à pouvoir élaborer l’accès à la formation pour ce public en croissance, au sein même de nos sociétés ?
De quelques questions, en quoi le cuivre menace-t-il l’or ?
L’initiative de repenser la formation en clinique psychanalytique, en distinguant une filière de psychothérapeutes, n’est pas un débat récent en France. Cette question a rencontré néanmoins des postions divergentes au point de repousser, voire ajourner leur mise en oeuvre. Ainsi les contre-arguments les plus cités renvoient au moins à deux registres, celui de la menace et de la charge organisationnelle :
- Le danger pour la psychanalyse consisterait en un risque de dilution dans la pratique de la psychothérapie. Compte tenu de l’évolution des pratiques, ceci aurait dû être depuis longtemps le cas. Comme nous le constatons fort heureusement, ce n’est pas cette supposée dilution qui a sonné un terme à la cure type, laquelle se pratique toujours (Cf. 3 séances en héritage).
- La complexité logistique et politique au niveau institutionnel, alors que l’on demande déjà beaucoup d’implication aux membres, sollicités de manière volontaire à tous les niveaux de la vie de la société. Imaginer un pôle de formation complémentaire, quelle qu’en soit sa forme, nécessite un effort d’un collectif et ne pourra se résumer à une initiative isolée.
Ces questions sont en effet des plus sérieuses et méritent bien d’être posées. La plupart des sociétés membres de l’IPA, se sont pourtant confronté à ces difficultés, chacune selon un contexte historique et social particulier. La place des remboursements des actes psychothérapiques, ont par exemple forcé certaines à trouver une réponse de nature psychanalytique à des contraintes de santé publique.
L’exemple Allemand
La pratique et la transmission de la psychanalyse sont assurées par deux sociétés, la DPV (Deutsche Psychoanalytische Vereinigung, crée en 1910) et la DPG (Deutsche Psychoanalytische Gesellschaft, crée en 1926). Pays fédéral, la tradition territoriale des « landers » imprime aussi à la psychanalyse une dispersion des instituts au travers du pays. Chacun des centres de formation est donc chargé de manière autonome du parcours des candidats, soit dans la voie classique psychanalytique, soit dans une formation à la psychothérapie psychanalytique. Nos collègues allemands évoquent avec conviction, la collaboration certes « à deux vitesses » entre les deux catégories de membres, au sein des institutions de soin, les psychothérapeutes, reprenant très souvent le chemin de la formation en psychanalyse. N’est-ce pas là une suite logique dans le temps de la maturation d’un clinicien? Les données chiffrées pouvant quantifier cette fluidité entre une catégorie et une autre ne sont pas disponibles, du fait que ce model existe depuis 1948, et fait pour ainsi dire partie de l’ADN de la transmission psychanalytique outre Rhin.
Une illustration…
Après une longue analyse, Madame M. installée déjà dans une pratique de psychothérapeute en libéral, fait la demande d’intégrer notre séminaire ouvert de la SPP. Eparpillée dans un éclectisme en matière de formations en psychothérapie dites analytiques, elle s’est toujours représenté l’accès au cursus de formation, comme réservé à une élite intellectuelle, pour elle, vécue comme inaccessible, en dépit de son acuité clinique engagée à chaque fois dans ses présentations et commentaires durant les séminaires. Il pourra toujours lui être dit que sa première tranche fut inachevée, et qu’une autre s’imposerait, avec pour ainsi dire un tempo décalé de sa réalité professionnelle, on ne vit qu’une fois, ce que peut-être parfois nous souhaiterions ignorer. On peut s’interroger dans ce cas et dans beaucoup d’autres, à quelles transmissions officieuses a-t-elle eu recours pendant toutes ces années, et de quelles autres options structurées aurait-elle pu bénéficier avec un accès progressif indispensable pour sa pratique, mettant en parallèle au travail désir et angoisse de l’accès à la psychanalyse. Doit-on toujours pointer le temps de l’analyse comme entièrement responsable du chemin ultérieur, sans interroger ce que l’on met à sa disposition, en tant qu’institution de formation, pour baliser et sécuriser l’itinéraire ?
Conclusion
Les courants culturels contemporains (médias sociaux, plateformes de streaming) imposent des représentations plutôt tronquées de la psychanalyse, bien plus proches de la psychothérapie que de la cure type, comme entre autres dans la série à succès, diffusée sur Arte et dont la première saison a été vue par plus de 16 millions de téléspectateurs (voir http://lesenfantsdelapsychanalyse.com/du-cote-des-arts/cinema-theatre/352-en-therapie-et-en-theorie-ces-deux-pays-ou-il-fait-bon-vivre). La fluidité des pratiques évoquée plus haut, se trouve implicitement validée par l’iconographie populaire : un aimable psychothérapeute emphatique, une, deux fois par semaine, tous les quinze jours, quand on veut, sur divan ou en face à face, tous les styles sont permis selon les humeurs de l’un et de l’autre, pour peu que cela fasse recette. Cette pression médiatique se conjugue actuellement avec une sorte d’ébranlement topique des cadres induit par la téléconsultation, légitimée par l’urgence liée au Covid 19. Le temps n’est-il pas alors à une reprise d’élaboration d’un canevas plus souple quant aux modalités d’accueil, mais intransigeant sur l’essentiel qui appelle à un investissement de la formation sans concession faite à la facilité ? Un alliage donc et une alliance, plutôt qu’un clivage.
Les plus grands artisans de la grande joaillerie, s’accordant sur les vertus des alliages à tenir les pierres précieuses serties dans le précieux bijou. Reste à observer le legs-certe conflictuel-de ce bijou tant convoité par des générations anciennes et celles à venir.
Bibliographie
Brusset B., (2005), Les Psychothérapies, Que sais-je?, PUF,
Freud S., (1905), De la psychothérapie, Écrits techniques, OCF, PUF, p. 9-22
Freud S., (1925), La question de l’analyse profane, OP, PUF, p. 54-59
Kahn L., (2014), Le psychanalyste apathique et le patient postmoderne, l’Olivier, 2014.
Kapsambelis V., (2003), La thérapeutique psychiatrique et la pensée psychanalytique, Psychothérapies, 23 (3) : p. 157-167
Missonier S., (2007), Psychanalyse et Psychothérapie : étude comparative et critique des 14 contributions publiées dans le Carnet Psy. Carnet Psy, 2007/9 (num 122).