Lettre de la Présidente n°4
Chères et chers Collègues,
Nous voilà vraisemblablement au milieu de la période de confinement, dont on peut penser qu’elle durera jusqu’au milieu du mois de Mai. Après les premiers ajustements d’urgence, chacun commence à prendre ses marques, en particulier en ce qui concerne l’utilisation des outils technologiques qui permettent la continuité des séances avec les patients. De nombreuses observations nous parviennent sur les effets de l’utilisation du téléphone, de skype, de whatsApp, dans nos face à face et nos analyses, et sur l’effet de cette situation si particulière de confinement pour nos patients, et leurs analystes. Nous pourrons métaboliser ensemble ce que nous avons eu à vivre dans un après-coup certainement fructueux. La question de la psychanalyse lors de séances à distance, qui anime bien des débats au sein de l’IPA, pourra être abordée de notre côté avec des éléments d’expériences concrètes qui en rendront le débat encore plus intéressant.
Je pense avant tout à tous ceux qui auront été malades du Covid, plus ou moins gravement, et les assure de notre soutien, et de nos souhaits de prompt rétablissement ; cela à titre personnel, d’autant plus que j’ai été moi-même touchée, heureusement sans gravité, sans hospitalisation et sans danger, mais cela me permet de sentir au plus profond la réalité de l’attaque aveugle que nous subissons tous. Je sais que des collègues ont été plus gravement touchés, et je leur adresse toute ma sympathie. J. Le Beuf en est décédé, comme vous avez pu l’apprendre, c’est pour le moment le seul collègue à ma connaissance qui ait été frappé au cœur.
Après le premier moment d’urgence et de décisions lié au choc du confinement, la SPP et tous les membres qui ont accepté de prendre des responsabilités en son sein tentent de reprendre ce qui est sa raison d’être :
– ses activités scientifiques d’abord : vous avez été très nombreux à vous connecter lors de la première visio-conférence qui a été organisée, samedi dernier : 350 inscriptions parmi nos membres et aef, c’est considérable. Nous vous en remercions, et considérons que cet engouement est la manifestation tangible de votre attachement à la SPP, et de l’importance pour nous tous de nous retrouver tous ensemble, autour des questions nouvelles posées par ces changements de cadre. Nous continuerons les séances, d’abord chaque semaine, puis en allant vers un rythme de croisière d’une fois tous les quinze jours jusqu’à l’été, puisqu’il semble prudent de limiter les réunions présentielles quelque temps après le déconfinement.
En ce qui concerne les séminaires, tous ceux qui avaient lieu rue Daviel ont été suspendus ; il est possible que certains aient lieu via visio-conférences, sans que cela ait été diffusé par les responsables. Ceux qui avaient lieu au domicile des responsables ont pu pour certains se poursuivre à distance, pour d’autres non.
– ses activités d’enseignement et de formation. Là aussi, chaque superviseur a fait à sa façon, continuant ou non les supervisions par visio-conférence ou skype. Les séminaires de formation ont connu les mêmes aléas que les séminaires de recherche. Les activités institutionnelles ont été pour l’essentiel suspendues, les responsables de l’Institut et de la Commission des Candidature examinent à l’heure actuelle des solutions provisoires à envisager.
– ses activités ouvertes enfin : toutes les conférences ouvertes ont été annulées jusque-là, mais nous étudions avec les responsables la possibilité d’organiser au moins une séance de chaque (Mercredi, Jeudi, Sainte Anne et Cournut) par visio-conférences, afin de ne pas perdre le lien avec notre public.
Au plan institutionnel une réunion du CST s’est tenue par visio-conférence, et une réunion du CA est programmée pour le 5 mai. Le Bureau se réunit par Zoom toutes les semaines, et gère autant que possible les affaires à distance. Une réunion entre le Bureau et le personnel s’est tenue mardi dernier, afin de déterminer nos modes de fonctionnement.
Tous les responsables, tous les collègues que vous avez élus lors des derniers scrutins sont donc au travail pour qu’un semblant de « normalité », et surtout une continuité de notre association se poursuive. Nous rencontrons tous les mêmes conséquences du confinement au plan de notre exercice professionnel, de nos rentrées financières et de notre vie sociale. Nous savons que certains d’entre nous sont plus durement frappés que d’autres, par la maladie bien sûr, mais aussi par les conséquences économiques de la situation. La SPP va aussi subir des contrecoups financiers : Le report du CPLF, et de toutes les manifestations scientifiques du printemps et probablement de l’été vont se faire durement ressentir. Nous allons mettre en place un chômage partiel de nos salariés, afin de limiter les dépenses. Mais nous avons garantis à nos salariés de revenir strictement à l’état antérieur dès la fin du confinement. Ils sont avec nous dans ces difficultés et font tout leur possible pour permettre eux aussi la continuité de nos activités, malgré des contraintes fortes qu’impliquent pour eux aussi la situation de confinement et le télétravail. Je tiens ici à les remercier très chaleureusement.
Comme vous l’avez vu, nous vous avons envoyé un appel à cotisation, à participation ou à droit, dans les limites de ce que la loi nous autorisait compte tenu du report de l’AG, c’est à dire égal à l’an dernier. Cela tombait bien puisque de toute façon nous envisagions de vous proposer la stabilité des montant 2020 par rapport à 2019, ce que nous pourrons valider lors de la tenue de l’AG, probablement en Septembre. Vous comprenez aisément que nous avons besoin de ces rentrées pour continuer, en particulier, à payer les salaires. Il n’empêche que certains d’entre vous, compte tenu d’une situation particulièrement tendue, ont pris contact avec les trésorières pour aménager leur paiement. Il va de soi que nous sommes particulièrement à l’écoute des difficultés individuelles, et que nous tenterons toujours de trouver les meilleures solutions. Toute l’équipe des élus et des responsables d’activité sont là pour faire fonctionner au mieux notre Société, qui n’existe que par votre volonté commune, et n’est aujourd’hui financée que par vos contributions. Nous avons tous à cœur de la maintenir active et dynamique, ce dont a témoigné votre forte participation au séminaire de samedi.
Je vous souhaite le meilleur printemps possible, dans ces temps étranges, et surtout prenez garde à vous et à vos proches.
Avec toutes mes amitiés,
Clarisse Baruch
Présidente de la Société psychanalytique de Paris
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