À travers son histoire familiale et sa vocation tardive pour la Psychanalyse sous l’influence de son ami Pierre Marty, Michel Fain raconte de façon très vivante et pleine d’humour, la situation de la Psychanalyse en France et de la SPP, au lendemain de la dernière guerre (de 1948 à 1953). À propos de la « scission » qu’il a vécue, il apporte sa vision personnelle, insistant sur le rôle de l’antagonisme entre Sacha Nacht (médecin) et Daniel Lagache (psychologue), l’enjeu étant la création de l’Institut et la mise en place d’un cursus de formation, jusque là inexistant. Bien qu’il ne se soit pas senti proche de lui, il exprime de façon éloquente son admiration pour Lacan dont il souligne la personnalité exceptionnelle et l’aura dont il bénéficiait auprès de tous ceux qui le côtoyaient. Michel Fain considère que Lacan a été « une chance pour la Psychanalyse » et il lui attribue, comme bien d’autres témoins, le mérite d’avoir suscité «le retour aux textes freudiens », souvent ignorés des analystes de l’époque. Il pense même que Lacan a été un « homme heureux » tant qu’il a été membre de la SPP. Un bel hommage à Daniel Lagache et à « son sens clinique exceptionnel » clôt cette première partie.
À partir de la question concernant « l’Indication », Michel Fain expose de façon très pédagogique sa conception du fonctionnement psychique. Il insiste sur les conditions nécessaires à la « normalité névrotique» (prématurité du Moi, accès à l’expérience de satisfaction hallucinatoire) par opposition à des organisations psychiques, selon lui, non analysables, et de plus en plus nombreuses. Il insiste sur l’importance du rêve et de l’inhibition motrice qui libère la capacité d’hallucination, situation qui se retrouve dans le cadre analytique.
Marianne Persine
Partager cette page
VERSIONS SONORES
AUTRES ENTRETIENS
End of content
No more pages to load